Les choses simples

31.8.07

Le pacificateur


Toujours dans mon cycle Georges Clooney. Et en plus avec Nicole Kidman !
Mais là, j'aurais dû m'abstenir. Dès les premières scènes, je l'ai su.
J'ai persisté pendant deux heures alors que ce n'était pas un bon film !
Un scénario déjà vu, des jeux d'acteurs trop faciles, une musique mal faite...
Résultat : bof, bof...

Payer un coup et prendre des coups

Jeudi

Manu était encore à la maison quand je suis rentré, allongé dans la poussière, une perceuse à la main, creusant des tranchées dans le mur. Au centre de la pièce, plusieurs outils ainsi que l’escabeau gisaient tranquillement.
Il m’a raconté que la voisine d’en face avait sonné en milieu d’après-midi pour lui demander de faire moins de bruit car sa fille dormait. Elle l’a interrogé au sujet des travaux et avait apparemment deviné que Sandrine était enceinte, ou a simplement déduit qu’un jeune couple qui refait la seule chambre libre attend forcément un heureux évènement. Elle a proposé de nous donner un lit qu'elle a gardé dans sa cave. Manu a dû s’arrêter quelques temps et venait de reprendre juste avant mon arrivée.
J’ai discuté un peu avec lui puis j’ai mis à jour le blog et attendu le coup de fil de Sandrine. J’ai été obligé de prendre la voiture de Manu car elle était garée devant mon garage. Quel dommage de devoir rouler dans une voiture confortable ! Ce n’était rien de conduire jusqu’au RER mais quand même…
Sandrine a fait l’inspectrice des travaux finis, angoissée devant toute cette poussière qui malgré la porte fermée s’était déposée un peu partout.
Après le départ de Manu, j’ai balayé et passé l’aspirateur dans la chambre, et Sandrine a rangé un peu le chantier, me prévenant déjà que même si son père avait prévu de revenir, elle allait malgré tout faire un peu de ménage.
Sandrine a mangé et je suis parti vers 19h45 quand Stéphane m’a téléphoné pour me dire qu’il m’attendait au Franprix.

Entraînement sympa. Enfin du hand, enfin du contact. J’ai fait les exercices avec Stéphane et il m’a bien massacré le biceps du bras droit en défendant sur moi. Je crois que j’ai dû lui rendre coup pour coup.
A la fin, nous avons fait un petit match contre l’équipe 2. Difficile de retrouver ses marques, de s’habituer au jeu des nouvelles recrues mais dans l’ensemble, les deux équipes ne se sont pas trop mal débrouillées.

Après l’entraînement, Stéphane et moi nous avons payé notre coup, lui pour son anniversaire et moi pour annoncer la bonne nouvelle. Gilles s’en doutait. Je lui avais demandé, en début de semaine, de nous trouver une voiture, plus grande, plus sécurisante.
L’ambiance était bonne. Ils sont presque tous restés pour partager avec nous des bières, des despés, du coca, du whisky…
Stéphane m’a ramené. Nous avons parlé un peu devant la maison. De là où j’étais, je voyais la lumière allumée dans la cuisine et Sandrine qui s’activait. Quand j’ai ouvert la porte, elle m’attendait, les bras croisés, avec un petit sourire : « Alors, les pipelettes, on a bien parlé ? Des vraies gonzesses ! Et blablabla, et blablabla…»
Sandrine s’est couchée quelques minutes plus tard. Je suis resté avec elle pour discuter, pour l’écouter me parler de sa journée, des gens, partager un petit moment ensemble, ma main posée sur son ventre, attendant que le bonhomme se manifeste…
J’ai mangé et je me suis couché vers 2 heures, encore trop tard.

Aujourd’hui, c’est mon dernier jour. J’ai apporté mon appareil photo pour avoir des souvenirs du quartier, des rues, de cet univers qui fut le mien pendant trois mois et demi.
Nous sommes beaucoup à partir aujourd’hui. Des CDD qui étaient là depuis plusieurs mois, les stagiaires du mois d’août. Certaines personnes, employées ici en CDI, m’ont confié qu’elles avaient peur du vide que notre départ allait créer…
Le directeur du service m’a dit ce matin que j’allais leur manquer, que c’était dommage que je parte même s’il comprenait.
Ma responsable est venue me voir ce midi pour me donner sa carte et me conseiller de l’appeler n’importe quand si j’avais besoin de bosser.

C’était vraiment une expérience agréable. J’ai passé l’été ici, c’était un peu mes vacances.

Et lundi, les choses sérieuses commencent.
Vers 16h, j'ai récupéré mes papiers, mon solde de toute compte et rendu mes fournitures. J'ai fait le tour du service pour dire au-revoir et remercier tout le monde puis je suis parti.
J'ai retrouvé Sandrine dans le RER mais il y avait tellement de monde que je suis resté bloqué contre la porte pendant tout le trajet alors que Sandrine était assise un peu plus loin. Nous n'avons pu nous rejoindre que sur le quai à Neuilly.
Manu était encore à la maison mais il était en train de ranger. Nous l'avons aidé à faire le tri entre les outils qu'il voulait ramener chez lui et ceux qu'il souhaitait laisser dans notre cave. Après son départ, comme hier, j'ai balayé et passé l'aspirateur. J'ai essayé d'être ferme avec Sandrine pour qu'elle se repose mais c'est plus fort qu'elle, elle a besoin d'être active...
Pendant qu'elle discutait avec Audrey, j'ai passé la serpillère puis j'ai mis à jour le blog.

30.8.07

Taper des phrases et des phrases.

Mercredi

J’avais apporté ma clé USB au boulot pour pouvoir récupérer mon texte mais j’avais oublié que la veille, craignant toujours la surveillance du réseau ou qu’on me change inopinément de place, j’avais jeté le document à la corbeille. J’ai dû réécrire une partie, avec moins de détails que la première fois.

Ce n’est qu’en rentrant à la maison que j’ai pu mettre à jour le blog, balançant d’un coup plusieurs journées de suite.
Je me suis rasé. Sandrine m’a téléphoné pour me prévenir qu’elle arrivait bientôt mais je n’avais pas terminé. J’ai quand même tout fini mais de manière un peu bâclée.
Je suis allé chercher Sandrine et nous sommes passés chez ses parents. Ils venaient de recevoir leurs boitiers Wi-Fi pour leur Télé2 box. Sandrine et moi, nous avons fait les branchements, initialiser les chaînes, la TNT plus d’autres. A la fin, quand les beaux-parents sont venus voir pour qu’on leur explique, ils ont juste demandé s’il y avait la chaîne portugaise, RTP. Nous avons vérifié et, malgré ce qu’une télé-conseillère Télé2 avait affirmé à Sandrine, cette chaîne n’était pas présente. Manu et Ana semblaient déçus. Ils ont immédiatement demandé comment faire pour rebrancher leur parabole. La mère de Sandrine ne voulait pas rater une miette de sa série. Nous leur avons montré les différentes chaînes, Manu a seulement précisé que ce n’était pas important, qu’il ne regardait que la une et la deux, et la portugaise. Sandrine, pour l’amadouer, a précisé que sur W9, il y avait souvent du foot. Nouvelle qui a moins intéressé Ana.

Nous sommes rentrés. J’ai rapidement fait mon sac et je suis parti. Sur la route, j’ai appelé Nicolas mais il n’était pas là. J’ai appelé Marlène. Elle était occupée, préparait un repas, ça avait l’air d’aller. J’ai appelé Alexandre mais il n’était pas là. J’ai appelé Rémi, il était là mais devait « finir un truc » et m’a proposé de le rappeler plus tard. J’ai appelé Myriam mais elle n’était pas là. Pas de chance ce soir.

Nous avions rendez-vous au stade pour notre seconde séance en plein air. Etrangement, il y avait beaucoup moins de monde que la veille, au gymnase, avec des ballons.
Gilles nous a annoncé le programme de la soirée. Un match de foot se déroulait sur l’herbe et nous courrions autour du terrain, sur la piste, observant le déroulement de la partie, espérant aussi ne pas recevoir un ballon. Un quart d’heure de footing. Puis des séances de fractionné, phase de récupération, phase d’accélération, en diminuant au fur et à mesure la première pour augmenter la seconde. Nous avons fini par des séances répétées de vitesse sur courtes distances. A la fin, nous étions tous fatigués, avec les jambes lourdes, mais tout le monde avait tenu le coup.
De retour à la maison, Sandrine m’attendait et m’avait préparé un bon petit plat, et pas un gratin de raviolis…
L’eau du poisson, qui attendait depuis deux trois jours que quelqu’un s’en occupe, avait été changée. J’ai une épouse formidable !

Elle n’a pas tenu très longtemps. Je l’ai bordée et j’ai terminé mon repas devant un match amical Barcelone-Inter très sympa.
Après la vaisselle, je me suis installé devant mon ordinateur, avec le dernier album de Ben Harper en fond sonore, et je n’ai pas vu l’heure passer, à taper des phrases et des phrases… Quand je me suis couché, il était 2 h du matin et je savais déjà que le réveil serait horrible.

29.8.07

Internet coupé

Mardi

En milieu d’après-midi, je me suis soudain rendu compte qu’on m’avait coupé mon accès Internet. Ca m’a surpris. Je n’y vais pas souvent et quand j’y suis, j’y reste à peine cinq minutes. Je fais mon boulot, je saisis mes dossiers. Bref, je ne voyais aucune raison de me punir.
Ce qui m’ennuyait vraiment c’était de me retrouver dans le même panier que F. Je n’ai rien dit, je n’ai pas cherché d’explication. Un peu plus tard, j’ai pu remarquer qu’une collègue, en CDD comme moi, n’avait elle aussi plus accès à Internet. Ca m’a soulagé de savoir que cela n’était pas spécialement contre moi.

J’avais déjà écrit le brouillon pour le blog, résumant le week-end, mais je ne pouvais le mettre en ligne et n’ayant pas de clé usb, je ne pouvais pas emporter le fichier. Du coup, j’ai imprimé les pages et en arrivant à la maison, j’ai commencé à tout retaper, ce qui m’a paru très vite assez fastidieux.

Sandrine avait mis en vente sur Ebay un adaptateur TNT et un mec a remporté l’enchère hier. Il s’est proposé de venir le récupérer sur place pour éviter les frais de port et nous payer en liquide. Sandrine lui a filé mon numéro de portable. Il m’a laissé un message pendant que j’étais dans le RER. Je l’ai rappelé. Nous avons convenu d’un rendez-vous à l’angle d’une rue derrière la résidence. Presque en même temps, Sandrine m’a téléphoné pour me dire qu’elle n’était pas loin et que je pouvais venir la chercher.
J’ai pris la voiture et retrouvé le mec qui est arrivé en même temps que moi. Il est sorti de sa belle Mercedes grise aux vitres fumées, un type baraqué, un visage rond, aux cheveux mi-longs, avec une chemise ouverte sur des poils et une croix brillante. On se serre la main. Je lui tends le produit, il me tend les billets, on se dit au-revoir et voilà, c’était fini. Affaire conclue.

J’ai retrouvé Sandrine au RER. Elle s’est changée puis je l’ai déposée chez Julie l’esthéticienne. Elle avait rendez-vous pour son massage, cadeau de Laetitia pour son anniversaire.

J’ai traîné un peu à la maison, tenté de retrouver de la motivation pour transcrire le texte de mon blog mais sans succès.

Sur le chemin pour aller au hand, j’ai passé un coup de fil à mon père. Il m’a parlé de mon oncle qui vient de faire le tour du Mont Blanc en 43 heures et des poussières. Mon père va faire le semi-marathon de la braderie de Lille samedi prochain ; peut-être qu’il verra François dans la course et Virginie et Armelle en supportrices sur le bord de la route.

Entraînement de hand. Beaucoup de nouveaux, notamment un Stéphane plus gros, plus imposant mais sûrement plus lourd dans ses gestes. Vrai plaisir à retrouver le ballon, le jeu, les sensations.

Sandrine m’attendait, déjà dans le lit, fatiguée. Elle a tenu encore un peu le coup pour regarder L’île de la tentation mais n’a pas pu voir Ben (celui qui a la mâchoire tombante) demander à Fiona des choses hallucinantes… Il m’a bien fait rire en tout cas.
J’ai lu un peu et je me suis couché.

Journée de congé à deux

Lundi

Après un petit-déjeuner copieux, nous avons décidé de profiter de notre journée de congé pour faire les magasins. Direction Bay 2 pour faire un tour à Toys’r us, magasin de jouets qui vend aussi des trucs pour les bébés. Il y avait des promos alors nous avons acheté un coussin d’allaitement, cadeau de grossesse du mois d’août (le cadeau de grossesse a été inventé par Sandrine pour avoir un cadeau par mois jusqu’en décembre…).
Nous avons traîné chez Virgin puis dans d’autres magasins. Nous avons fait un petit tour à Bay 1, notamment chez Conforama. J’ai essayé de convaincre Sandrine de manger au restaurant mais elle n’a rien trouvé qui lui plaisait. Elle voulait manger un couscous et le seul resto fermé était justement le resto oriental.
Du coup, nous sommes rentrés pour manger à la maison. Sandrine a fait une petite sieste. Moi, j’ai traîné sur l’ordinateur et je suis passé chez le médecin.
En juin, pendant une consultation, il m’avait fait mon certificat médical pour le hand. Je m’y étais pris à l’avance pour faire mes papiers rapidement. Malheureusement, la fédération a modifié ses modes d’inscription et il fallait attendre la rentrée. Du coup, mon certificat qui doit dater de moins de deux mois était périmé. Ne souhaitant pas payer une nouvelle consultation ni perdre mon temps, j’ai téléphoné à la secrétaire du médecin pour lui demander de faire le nécessaire. Je n’ai attendu que dix minutes et entre deux patients, il m’a donné mon nouveau certificat.

Ma mère est venue manger à la maison. Elle nous ramené des poires et des pêches de chez ma tante.
Après son départ, j’ai terminé le repassage en regardant deux petits épisodes de Dr House.

28.8.07

Le nid du serpent







Auteur cubain qui n'est pas publié à Cuba, Gutierrez signe ici son quatrième roman.

Celui-ci se veut plus autobiographique et raconte d'une certaine manière, son apprentissage, entre 15 et 20 ans.

Apprentissage de la débrouille, du sexe, de l'alcool, de la drogue et de Cuba pendant les années 60.

Découverte aussi des grands auteurs, de l'écriture et de son désir exacerbé d'être libre, de n'être le personnage de personne.

Toujours sale, puant, animal, moite, ce texte l'est tout de même un peu moins que les précédents.

The weather man





Un film tout simple sur un mec qui est présentateur météo, séparé de sa femme et de ses deux enfants, dans l'ombre de son père, grand écrivain, mourant. Un homme qui attend une reconnaissance quelque part, de quelqu'un, de quelque chose et qui se rend compte qu'il ne faut peut-être pas attendre, qu'il faut aller la chercher...

Le froid, Stéphane et les "mimaces"

Vendredi

Soirée chez Elodie et Eric dans leur nouvelle maison. Nous sommes arrivés en retard, comme d'habitude mais ils n'étaient pas vraiment derrière leur porte à nous attendre. Eric donnait le baijn à Titouan et Elodie préparait le repas. Elle nous a fait visiter. C'est grand, plein de potentiel. A chaque pièce traversée, je me disais que finalement, une maison, ça ne me dérangerait pas.

Eric s'est mis au bricolage avec joie et il y a encore des aménagements à faire mais c'est déjà très bien comme ça.

Nous n'avions pas vu Titouan depuis longtemps. Quelle surprise d'apercevoir sa petite bouille, avec ses cheveux bouclés, et de l'entendre si bien parler du haut de ses deux ans ! Il nous a fait bien rire en se roulant dans l'herbe, en attrapant des "mimaces" avec son râteau qui lui sert à "raser". Il nous montré ses livres.

C'est un garçon mignon et espiègle à la fois. Un de ceux qui donne envie d'avoir justement un garçon...
Nous avons aidé Elodie à préparer le repas, ensemble dans la cuisine. C'était sympa de voir le repas se faire et de le manger ensuite.

Nous avions apporté une bouteille de Poiré. Au début du repas, Sandrine s'est proposée de l'ouvrir. Le bouchon a sauté d'un coup, pulverisant du liquide sur le plafond. Sandrine a ensuite posé sa main sur le goulot, vaporisant le reste sur mon t-shirt, sur le sien, sur la nappe et un peu sur Titouan qui, étonné par ce bruit, cette explosion et nos cris, a commencé à pleurer. Nous lui avons tous montré qu'en fait c'était drôle et il s'est mis à rire.

A la fin du repas, Eric est allé coucher son fils et n'est jamais redescendu, épuisé par sa journée.
Nous avons encore un peu discuté avec Elodie. Elle nous a fait une démonstration de sa poussette, qu'elle veut bien nous prêter, et a confié à Sandrine un livre, L'art de l'allaitement maternel, édité par la ligue internationale La Lèche, ce qui m' a fait beaucoup rire.
Nous sommes partis vers minuit et demi.

Samedi

Réveil de bonne heure. Sandrine avait besoin de passer un examen pour le glucose, être à jeun, une première prise de sang, boire un liquide jaunâtre, attendre une heure puis une autre prise de sang. Que du bonheur ! J'ai tenu à l'accompagner et j'y suis même allé à jeun moi aussi mais ce fut dur...

Pendant l'heure d'attente, j'ai proposé à Sandrine d'aller faire quelques courses pour gagner du temps. Elle m'a fait une liste qui a vite ressemblé à une vraie liste de vraies courses, puis elle m'a donné le papier et a continué à me donner d'autres idées.

J'ai fait les courses à toute vitesse, en suivant méthodiquement la liste, prenant bien soin de traverser tous les rayons pour ne rien oublier. J'ai récupéré Sandrine et nous sommes rentrés.

Elle a déchargé les courses et oh surprise ! je n’avais pas fait d’erreur, je n’avais rien oublié.

Pendant que Sandrine était à Bricorama avec Marion, j’en ai profité pour faire du repassage. Manu est passé prendre des mesures. Il n’a pas caché son étonnement de me voir en train de repasser. Sandrine était dans un magasin de bricolage et moi je repassais ; nous, on casse les stéréotypes…

Stéphane a mangé avec nous. Après nous avons attaqué le décollage du papier peint sur les murs et au plafond. Sandrine et Stéphane avançaient bien de leur côté ; moi, je me battais avec le coffrage du tuyau et je suis de toute façon plus lent…
Sylvain est venu me chercher vers 15h30. A Bricorama, nous n’avons pas trop traîné pour prendre les portes de placard et une grande planche. Sylvain a démonté les sièges du Picasso et il a réussi à tout faire rentrer. Il a roulé lentement parce que la visibilité était assez moyenne.
A notre arrivée, Stéphane est parti, il devait se préparer pour sa soirée.
Nous avons discuté avec Sylvain, le temps de siffler une canette de Coca. Après son départ, Sandrine s’est préparée pendant que je passais un coup d’aspirateur.

Virginie et François sont arrivés vers 18h. Je n’étais pas prêt bien sûr. J’ai pris ma douche et nous avons ensuite attendu les Pinto. Sandrine est montée dans leur voiture et moi je suis allé avec les Hédin.
Nous étions chez Stéphane vers 19h. Marinette et Jef étaient déjà là. Stéphane a fait visiter son appartement pendant que Marinette nous racontait à Sandrine et moi une histoire bien drôle : quand Stéphane lui a annoncé que ça y est, Sandrine et Romain connaissait le sexe, elle a cru pendant quelques secondes que ça y est Sandrine et Romain avaient eu leur première expérience sexuelle…
Nous avons tous suivi Stéphane dans le dédale des rues. A peine arrivés, nous nous sommes tous jetés sur lui pour qu’il nous explique comme repartir.
Ludivine avait préparé de belles choses sur la terrasse, un joli buffet, une belle présentation. Nous avons attaqué en mangeant et buvant. Laetitia et Sandrine se sont postées sur les escaliers. Moi, j’ai joué un peu avec le super appareil photo de Marinette.
Dans la soirée, j’ai dansé. Les tantes de Ludivine m’ont surnommé à juste titre Travolta. Micaël a fièrement montré à partir de son téléphone portable des photos et vidéos de sa fille.
Quand la nuit est tombée, Sandrine a commencé à avoir froid et à se sentir épuisée. Je lui ai prêté mes chaussettes et elle a enfilé son poncho. J’ai ensuite apporté un transat que j’ai coincé entre les escaliers et le buffet. Elle s’est installée là et s’est endormie. Virginie a fait le nécessaire pour qu’elle puisse disposer d’un sac de couchage. De loin, on aurait dit un lit de fortune d’un SDF. Plus tard, Laetitia et Virginie ont eu froid aussi et ont bien profité du sac de Sandrine.
Nous avons bien mangé et bien bu, bien rigolé aussi. C’était une soirée réussie dans l’ensemble. Stéphane était content. Pour me remercier, il m’a embrassé sur la bouche…

Les frères de Stéphane ont bien grandi, surtout le plus jeune qui a maintenant 16 ans. Il s’est fait opérer du genou il y a à peine un mois et s’en remet à une vitesse folle ; plus on est jeune, plus on récupère vite.

Nous sommes rentrés en suivant à peu près le chemin indiqué par Stéphane mais Micaël semblait connaître…

Dimanche

Nous nous sommes réveillés vers 11h15. Nous avons pris un bon petit-déjeuner et nous nous sommes recouchés. Sandrine m’a fait ouvrir les yeux vers 16h. La journée venait de passer à une vitesse folle.
Nous avions rendez-vous à 18h30 chez Marion et Sylvain. Je n’ai pas vu l’heure passer. J’ai pris ma douche un peu tard et j’avais complètement oublié que nous devions passer chez les parents de Sandrine pour récupérer notre linge que nous leur avions donné samedi, histoire qu’il sèche plus rapidement au soleil. Du coup, nous étions dans la voiture à 18h30 et donc en retard, une nouvelle fois. Impossible de passer en coup de vent chez les beaux-parents. Nous avons sonné à l’interphone de Vantalon vers 19h.
Maxime était tranquille dans son transat. Sandrine a essayé de la prendre mais elle s’est mise à pleurer. A croire qu’elle ne nous aime plus ou qu’elle nous trouve moche. J’ai essayé de l’occuper avec une marionnette faite avec ma main. Elle a paru intéressée pendant quelques minutes puis elle a de nouveau pleuré.
Sylvain et moi, nous sommes partis à la chasse, pendant que les filles se chargeaient du foyer. Nous avons passé un long moment au Quick coincés dans la file d’attente de la caissière la plus lente du monde. Nous avons rigolé d’un responsable, jeune asiatique aux cheveux gras et petites lunettes, en imaginant comment il était au collège, mélange de tous nos stéréotypes sur un premier de la classe bouffon qui passe ses soirées à jouer sur sa console de jeu importée du Japon.
Nous avons discuté le reste de la soirée et nous sommes rentrés. J’ai commencé le repassage en regardant un épisode de Dr House puis nous nous sommes couchés.

24.8.07

S'entrainer et manger du Munster.

Jeudi

Après avoir récupéré Sandrine au RER, nous sommes passés à Franprix. Elle avait prévu de me faire une tartiflette avec le Munster que Cidalia nous avait rapporté et nous étions en manque de pomme de terre. Je ne pouvais pas passer à côté de ce bon petit plat. C’est sûr, ça m’a changé des soupes. Un bon plat pour l’hiver que nous vivons en ce moment.

Je suis parti en retard. Stéphane m’a appelé sur la route. Il traînait sur la Francilienne et allait être encore plus en retard que moi.
J’étais prêt, en tenue, sur le terrain, vers 20h35. Gilles et L., l’entraîneur de l’équipe 2, nous ont présenté le programme de la soirée. D’autres mecs qui n’étaient pas là mercredi étaient présents ce soir là.
Stéphane est arrivé un quart d’heure après, loupant un exercice que Gilles lui a fait rattraper pendant notre temps de récupération.
La partie renforcement musculaire, prise en charge par L., m’a totalement épuisé. Vers la fin, je n’en pouvais plus. J’avais la tête qui tournait, je suais à grosses gouttes, il me fallait du sucre pour ne pas tomber dans les pommes. J’ai fini les derniers exercices au ralenti. J’ai mis un temps fou à me déshabiller, à me doucher et à sortir. Dehors, un mec m’a laissé boire des gorgées de son eau avec du sirop de grenadine.

Je suis rentré et j’ai mangé ma part de Tartiflette, ce qui m’a bien remis d’aplomb. J’ai bordé Sandrine qui n’en pouvait plus. C’était déjà gentil de sa part de m’avoir attendu.
Je suis resté bloqué quelques minutes devant la télé, puis devant l’ordinateur et je me suis couché vers 1 heure.

Ce matin, j’ai ressenti le contrecoup de toute la semaine. J’ai mal partout, je suis fatigué, j’ai très envie de dormir.
Je suis parti bosser sans mon alliance. Je l’ai oubliée sur le rebord après avoir fait la vaisselle.Sandrine m’a dit que c’était parce que je voulais revoir le mec du square et peut-être conclure.

23.8.07

Pardonnez-moi



Un film choc qui ne laisse pas sans réaction ; un film qui met mal à l'aise, qui fait remuer les choses à l'intérieur des coeurs et des esprits.

Maiwenn tente de filmer tout ce qu'elle fait, voit, vit. En fait, c'est son personnage, Violette, mais on sent finalement que ce film est avant tout un moyen détourné de creuser au fond de sa propre famille, des ses propres douleurs. Elle se fait violence, elle force les autres à affronter la vérité, et elle tente d'aller vers ce père qui l'a battue pendant dix ans, cherchant un pardon qu'elle n'aura peut-être jamais.

Filmé avec une caméra DV en noir et blanc et en couleurs.

Pascal Greggory est très bon ; Hélène de Fougerolles aussi et Maïwenn est fantastique.

Mourir en Thaïlande

Mercredi

A la maison, je me suis occupé de l’ordinateur. Malgré le formatage du disque, il traîne encore et des fenêtres s’ouvrent n’importe quand.
J’ai préparé mon sac de sport et je suis allé chercher Sandrine au RER. Nous sommes passés chez Cidalia pour discuter un peu avec elle, la soutenir, essayer de comprendre.

J’ai déposé Sandrine chez ses parents et je suis remonté sur Noisy. J’avais dit à Claudia que je passerais chez elle pour 19h. Finalement, j’ai sonné à l’interphone vers 19h30. Je devais être à Ozoir pour 20h alors quand je suis arrivé, je me suis tout de suite excusé de mon retard et du fait que je n’allais rester que quelques minutes. J’ai enfin vu son mec en vrai (je l’avais déjà vu en photo). Il a essayé de parler français avec moi et s’en est plutôt pas mal sorti ; moi, je n’ai même pas tenté de prononcer un seul mot en portugais.
Nous sommes restés debout. J’ai même gardé mon K-way. Claudia nous a offert un cadeau pour le bébé. C’était vraiment très gentil de leur part alors comme d’habitude, ému, je n’ai pas su quoi dire.
Sylvia est arrivée alors que je partais. Elle a trouvé que ma voix avait mué (c’est la première fois qu’on me dit ça, sauf quand ma voix d'adolescent, avait vraiment mué). Je suis parti de chez Claudia à 20h, ce qui rendait mon arrivée dans les temps à Ozoir complètement impossible.

Au stade, les mecs étaient déjà en tenue sur la piste, en demi-cercle, face à Gilles, l’entraîneur. Certains étaient bien bronzés, d’autres un peu moins. Il y avait des joueurs de l’équipe 2 avec nous (ils étaient d’ailleurs bien plus nombreux que nous). Je me suis changé dehors, écoutant avec les autres les premières indications et le programme de la soirée. Une pluie très fine tombait sur nous. Avec Stéphane, nous avions réservé une heure de badminton au cas où la pluie serait tombée plus fortement. J’avais un peu espéré faire du bad plutôt que courir sous ce brouillard pluvieux énervant. Au signal de Gilles, ils sont tous partis pour 30 minutes de footing. Je n’étais pas encore prêt.

A. est arrivé. J’ai trouvé qu’il n’avait pas une bonne mine, il était pâle, semblait malade. Je lui serre la main, lui demande si ça va et il ne me répond pas. Je voulais savoir si ses vacances en Thaïlande, dont il nous avait tant parlé, s’étaient bien passées. Gilles fait une tête bizarre. Je sens que quelque chose ne va pas mais je n’arrive pas deviner quoi exactement. Gilles dit à A. : « Tu veux faire ça maintenant ? » A. marmonne un oui entre ses lèvres. Gilles crie alors vers les gars qui sont déjà à une bonne cinquantaine de mètres. Il leur dit de revenir. Au début, ils ne comprennent pas puis quand ils voient A., ils marchent plus vite.
A. est très apprécié dans l’équipe, il joue bien, il est marrant et surtout il ne se prend pas au sérieux. Les deux équipes se positionnent pour écouter Gilles qui annonce que A. a quelque chose à nous dire. Nous commençons tous à voir qu’il n’a pas sa tête des bons jours. De mon côté, je me dis qu’il a peut-être changé de club pendant les vacances et qu’il ne sait pas comment nous le dire, trop coupable.

En fin de compte, il nous a annoncé d’une voix tremblante et courageuse, en prenant le temps, que sa copine venait de décéder, à peine dix jours plus tôt, dans un accident de scooter, en Thaïlande.
Ils sont restés là-bas un mois puis elle a décidé de poursuivre ses vacances asiatiques deux petites semaines avec une copine et dans un accident bête, elle a perdu la vie.
A. n’est pas entrée dans les détails. Il a juste précisé que l’enterrement avait lieu samedi, qu’il ne serait pas disponible pendant quelques temps mais qu’il viendrait bientôt car il avait besoin de se changer les idées, de voir du monde. Bien sûr, ça nous a tous foutu un coup. Il a serré les mains de tout le monde. Certains ont essayé de lui dire quelque chose, d’autres ont tenté de lui transmettre quelque chose juste par le regard. Difficile de savoir quoi dire ou quoi faire dans cette situation.

Pour éviter de rendre l’ambiance trop embarrassante pour A., Gilles nous a donné le signal pour qu’on débute le footing. A. est resté quelques instants encore à discuter avec Gilles et L. Pendant que je courrais, que j’essayais de mettre un pas devant l’autre en pensant à l’histoire de la copine de A., J. m’a demandé si ça allait. J’ai répondu que non pas vraiment, que je n’avais qu’une envie, c’était de rentrer pour dire à ma femme de ne surtout pas mourir.

L’entraînement s’est poursuivi malgré la pluie qui se mélangeait avec notre sueur. Nous avons fait des exercices dans les tribunes. Pour une reprise, c’était pas mal, ni trop dur, ni trop simple. Un mec de l’équipe 2, un grand blond, avec des cheveux longs (genre dernier vestige de l’époque grunge) maigre et avec un sourire bête, m’a collé pendant toute la deuxième partie de l’entraînement, un peu comme quand dans une course un mec te suit juste pour profiter de ton énergie et te doubler dans les derniers mètres. Je ne le connais pas, je ne sais même pas comment il s’appelle mais il était là, tout près, toute la soirée.
Nous avons pris notre douche et un peu avant 22h, j’ai quitté le stade.
A l’entrée de la Francilienne, il y avait un accident, ce qui m’a refait pensé à A. Je l’ai trouvé très courageux d’être venu nous voir pour nous dire ça. Moi, je serais resté chez moi, cloîtré, incapable de prononcer un seul mot.

Bonheur de retrouver Sandrine à la maison. Elle lisait attentivement Le Grand livre des prénoms, me citant de temps en temps, une idée… mais rien de nouveau pour le moment.

Ce midi, j’ai encore une fois mangé ma petite salade au square. D’habitude, je m’assois sur les marches de la bastide et je regarde tranquillement un morceau d’un film en mangeant. Aujourd'hui, une femme avec un badge des Musées de Paris est venue me déloger m’indiquant que j’étais assis sur un monument historique et que c’était interdit, que je pouvais plutôt m’installer sur les bancs. Je me suis donc assis sur le banc le plus proche et j’ai poursuivi le visionnage de mon film. Je dois avoir l’air un peu mystérieux parce que mon Archos est dans mon sac et que j’ai donc l’air de regarder attentivement au fond de mon sac, avec mon gros casque.
Sur le banc d’à côté, un mec donnait à manger au pigeon.
Je déteste ses animaux et encore plus quand ils sont attroupés. J’ai donc souvent relevé la tête vers ce mec et les pigeons, espérant qu’il arrêterait et qu’ils se disperseraient très vite.
Au bout d’un moment, j’ai remarqué qu’il avait souvent le visage tourné vers moi et même qu’il me souriait. Il devait avoir une trentaine d’années, un black, crâne rasé, carré sans être costaud, pas mal quoi, qui buvait de l’eau à la bouteille en me regardant avec le sourire.
Je n’osais y croire mais j’avais bien l’impression que j’étais en train de me faire draguer !
Gêné, j’ai ensuite tout fait pour garder mes yeux fixés sur mon film. Quelques minutes plus tard, j’ai vu sa silhouette se lever. Il est passé devant moi et m’a lâché un bonjour chaleureux avec un large sourire. Il a jeté un truc dans une poubelle qui était à quelques mètres puis est repassé devant moi mais plus lentement. J’ai relevé la tête et il m’a adressé la parole, me disant que c’était génial ces appareils, que c’était super de pouvoir regarder un film, comme ça, dehors, dans un parc, me demandant si c’était un film que j’avais fait moi-même. Il essayait en même temps de plonger son regard dans mon sac, curieux de reconnaître le film sur une seule image.
Il a fini par me souhaiter une bonne journée, toujours d’une voix chaleureuse, et terminant sa phrase en buvant dans un geste calculé et volontairement aguicheur, une gorgée d’eau au goulot de sa bouteille. Il a continué dans l’allée, vers la sortie.
Je n’ai pas pu m’empêcher de le regarder s’éloigner pendant quelques secondes et même, je l’avoue, de regarder ses fesses.
C’est assez troublant de se faire draguer par un mec mais ça fait quand même plaisir.

La tourneuse de pages



Un film lent mais avec une ambiance et un malaise très bien rendus. Les deux actrices sont très douées et la fragilité du personnage joué par Catherine Frot est presque palpable.

Il ne se passe pas grand-chose, on attend à chaque scène un acte horrible, mais le dénouement est bien plus subtil.

Anniversaire Stéphane

Mardi

J’ai récupéré Sandrine au RER et nous sommes rentrés. Nous étions à la maison à 18h15, ce qui est assez rare. Nous avions faim puisque être à la maison veut normalement dire heure de dîner mais pour passer le temps, Sandrine a préparé des salades, une pour elle et une pour moi.
Pour contrer la faim, préparer à manger, couper des tomates ou des concombres, peut aider.

Après le dîner, nous avons écouté de la musique.
La semaine dernière, j’ai ressorti le premier album de Rage against the machine et waouuu ! quel pied ! J’avais envie de sauter dans tous les sens, de crier et de bouger mes cheveux que je n’ai plus.
Là, j’ai inséré le dernier CD de Dolly, groupe français formidable qui ne fait plus rien depuis le mort du bassiste. C’était bon aussi.
J’ai fini ma session par l’album des Beastie Boys, Ill Communication, réécoutant avec un plaisir fou le morceau Sabotage, mais Sandrine a eu du mal à supporter les morceaux trop hip-hop alors je l’ai laissée choisir autre chose.
Elle a opté pour Bebel Gilberto, ce qui lui a donné envie de chanter en brésilien et de danser, ce que nous avons fait avec un certain talent, il faut l’avouer.

Nous avons attendu que nos amis arrivent tranquillement en retard. Fanny, qui vient en bus, et qui nous avait téléphoné pour nous dire qu’elle serait un peu en retard, a été surprise d’arriver la première. Les Pinto sont arrivés un peu avant 21h30, suivis de près par Stéphane et Ludivine. Nous avons tous chanté un joyeux anniversaire à Stéphane.
Sandrine a disposé les bougies sur les deux gâteaux, le fondant au chocolat et le gâteau au yaourt citronné. Laetitia changeait la petite, Ludivine était aux toilettes, ce n’était pas le moment pour allumer les bougies mais Sandrine a pensé que les filles seraient rapides et que les bougies mettraient du temps à fondre mais ce fut plutôt le contraire. Du coup, sans Ludivine, nous avons apporté les gâteaux en chantant. Quelques bougies étaient déjà presque terminées. Les gâteaux à la margarine étaient bons mais quand même moins bons que les habituels au beurre. Nous avons sifflé nos deux bouteilles de cidre.

En zappant, Sandrine est tombée sur Mina Tannenbaum, son film préféré. Elle connaît les dialogues par cœur, l’a vu dix mille fois. Nous avons regardé l’île de la tentation et j’ai fait écouter deux trois trucs à Fanny sur l’ordinateur. C’est rigolo parce que maintenant que l’ordi est dans la salle à manger, ça ne fait plus associable d’aller voir sur Internet alors que les invités sont là, on peut encore participer à la conversation.
J’ai ramené Fanny. Elle est pressée de retrouver du travail, un peu fatigué d’être une femme au foyer.
Je me suis couché à 2 h.
Le réveil a été particulièrement difficile. Surtout avec cette grisaille, cette pluie, cette petite déprime…

21.8.07

La chapelle des Apparences (roman à paraître le 22/08)












Un vieux cinéaste grec rassemble autour de lui une troupe de saltimbanques et un journaliste italien, pour réaliser son dernier film, le plus grand, le plus fou, les plus moderne, regroupant les conflits d’hier et d’aujourd’hui, filmant les guerres d’aujourd’hui sur place pour mieux illustrer celles d’hier.
Un livre rempli de grandes phrases sur le cinéma, la littérature, les images, les mots, l’engagement artistique ou politique, l’engagement des idées ou celui des actes.
Pas un mauvais roman mais je n’ai pas du tout accroché.

Attention, ceci n'est pas du beurre !

Lundi

Je suis rentré en vitesse à la maison, j’ai attrapé un petit paquet de gâteaux et j’ai pris la voiture. J’ai fait de petites courses à Ed. Sandrine m’avait donné une liste dans laquelle il y avait du beurre. Dans la journée, je lui avais demandé une confirmation sur ce point. Avec mon cabas, j'ai fait des courses ultra-rapides et j’ai attendu un temps fou à la caisse. Sandrine, descendue du RER, m’a retrouvé sur le parking.
Sandrine a déballé les courses et, quand elle a pris le beurre entre ses mains, a eu un soupir qui en disait long sur sa déception et sur son mec qui ne comprend vraiment rien à rien.

Sandrine : Romain ? C’est du beurre, ça ?
Moi (pas très sûr ; je suis déjà en train d'analyser le ton qu'elle vient d'employer) : Bah oui…
Sandrine : Non Romain. C’est la deuxième fois que tu te trompes. En plus, tu m’as appelé pour que je te confirme que je voulais bien du beurre. Et ça (elle me montre le pot), ce n’est pas du beurre !
Moi (la défiant) : Ah ouais ! C’est quoi alors ? (parce que quand même ça ressemblait fortement à du beurre, en tout cas celui qu’on met sur le pain).
Sandrine : C’est de la margarine !
Moi (la défiant toujours tout en sachant que je suis déjà foutu) : Ouais et alors ?
Sandrine : Alors on ne fait pas de gâteau avec de la margarine mais avec du beurre !
Moi : Bon, ce n’est pas grave, je vais aller à Franprix.
Sandrine : Non, c’est bon, on va se débrouiller.
Moi (me demandant où était le problème si on pouvait se débrouiller) : Tu es sure ?
Sandrine : Oui, oui, mais qui va manger tout ce pot de margarine ?
Moi : Bah, moi. J’en mangerais tous les jours.
Sandrine (qui commence à faire les gâteaux) : Comment tu fais pour te tromper deux fois ? (elle sort de la poubelle le papier du beurre qui restait chez nous). Ce n’est pas compliqué, c’est marqué en gros, là : « beurre ».
Moi : Je le vois bien mais sur l’autre, ce n’est pas très clair. C’est quand même du beurre à tartiner et tout…
Sandrine : C’est de la margarine. Qu’est-ce que tu voulais de plus ? Qu’on te signale dans le magasin le beurre et le « pas-beurre » ?
Moi (rentrant dans le jeu) : Oui, des flèches clignotantes sur le beurre et un panneau « pas-beurre » pour le reste. Là, je n’aurais pas fait d’erreur.
Sandrine (sort le pot de margarine du frigo, le pose sur le plan de travail et quitte la cuisine ; à son retour, elle tient un marqueur dans la main, le décapuchonne et écrit sur le pot en lisant à voix haute) : « Pas beurre. Attention, attention, ceci n’est pas du beurre. »
Moi : Ah, ah, très drôle (j’essaie d’être ironique mais en fait je trouve ça très drôle).

Elle a enfourné les deux gâteaux et j’ai fait la vaisselle. Nous avons mangé puis Sandrine m’a montré des sites sur les bébés, pour choisir une poussette, avec des prix, des détails, et bien sûr nous ne sommes pas plus avancés.
Avant de nous coucher, nous avons regardé un épisode de Docteur House.

C’est l’anniversaire de Stéphane aujourd’hui : 27 ans !
Vendredi, par mail, Claudia m’a informé qu’elle venait en France pour quelques jours.
Elle arrive aujourd'hui et elle est là spécialement pour le mariage de Sébastien, samedi prochain. Le Sébastien que je connais, avec qui j’ai fait de l’athlétisme, avec qui j’étais en seconde, le Sébastien qui avait eu quelques soucis en Amérique du Sud, qui était un peu foufou, qui avait un rire et des cheveux très caractéristiques ! Voilà, il va se marier !
En fin de compte, je ne vois ce qu’il y de surprenant. Moi aussi, je me suis marié.

20.8.07

Mon voisin totoro





Joli petit film. Poétique, qui donne envie d'aller à la campagne, de courrir dans les champs et simplement de s'allonger dans l'herbe au bord d'une rivière.

Des femmes enceintes et le ménage

Vendredi

Je devais rejoindre Sandrine à Gare-de-Lyon mais nous nous sommes ratés d’un RER et tout s’est décalé, avec l’histoire de ceux qui ne s’arrêtent pas à Neuilly. Tant pis. Je l’ai retrouvée à la maison.
Julie, l’esthéticienne, a pointé le bout de son nez quelques minutes après, puis Marion et Maxime.
Maxime était tranquille dans son cosy, elle regardait un peu partout autour d’elle. Quand Marion est allée se faire épiler à son tour, j’ai pris la petite dans mes bras et elle s’est soudain mise à pleurer. Sandrine m’a rejoint, a tenté de la calmer en chantant, lui montrant des choses, lui lisant le livre Sophie la girafe mais sans réel succès. Elle pleurait, toute rouge, avec des larmes. Nous ne savions pas quoi faire.
Le chemin vers un bébé est encore très mystérieux pour nous.
Au retour de Marion, elle s’est calmée et installée dans la poussette, elle ne disait plus rien.

Nous sommes allés à la piscine du Perreux. Laetitia et Alexia sont arrivées cinq à dix minutes après nous.
Pendant que je me changeais, les filles s’occupaient d’Alexia et quand nous nous sommes passés le relais, Alexia m’a regardé, torse nu, avec ma serviette atour de la taille et elle s’est mise à pleurer. Ce n’était pas moi soirée avec les petites filles. Laetitia et Sandrine sont venues à la rescousse et hop, c’était fini. Elles sont passées de leur côté, moi du mien. J’attendais les pleurs d’Alexia à cause de la douche, comme la semaine dernière avec Michaël, mais non, les trois filles ont passé le pédiluve avec le sourire. Le petit bassin était vide et nous avons pu en profiter.

A un moment, j’ai pris Alexia avec moi pour nager. J’étais sur le dos et je la tenais sur mon ventre. Ses lèvres tremblotaient un peu. Je reculais, elle me tenait les doigts avec toutes ses petites forces mais souriait quand même. Puis, tout à coup, je me suis pris la barre métallique qui est au bord. Surpris, j’ai relevé la tête et presque mis un coup de boule à Alexia. Elle a eu peur et a pleuré. J’ai essayé de la calmer mais Laetitia s’en est mieux sortie.
Avant de partir, j’ai barboté dans le grand bain et fait quelques longueurs.

Nous devions être à 21h chez Marion et il était 20h30 à notre sortie de la piscine. Nous sommes rentrés. Sandrine et moi, nous avons mangé à toute vitesse et à 21h, nous étions prêts. Dix minutes plus tard, les Pinto ont sonné chez nous et nous sommes arrivés chez les Vantalon avec une petite demi-heure de retard.
Marion avait fait un super gâteau que Laetitia et moi nous avons eu du mal à abandonner. Maxime et Alexia ont dormi pendant que nous partagions nos différentes expériences d’accouchements (enfin pas nous... pas encore...), nos différents achats d’appartement ou de maison, nos différents travaux effectués. Une partie du débat a tourné autour des dîners et déjeuners dans chaque foyer, de ce que chacun attend de l’autre comme bons petits plats après une longue journée de boulot… Micaël nous a tous bien fait rire (tous à part peut-être Laetitia au bout d’un moment) mais il adore la taquiner…
Nous sommes partis de chez les Vantalon vers 2h du matin.

Samedi

Réveil de bonne heure pour un rendez-vous chez la gynéco. Tout va bien.
Et bon, ben, c’est un garçon !

Nous sommes rapidement allés au marché de Neuilly mais il n’y avait presque rien.
A la maison, nous avons passé quelques coups de fil pour informer la famille et quelques amis qui attendaient la nouvelle.
Avant d’aller chez mes beaux parents, nous avons fait un crochet par la bibliothèque. J’ai rendu mes livres. Sandrine attendait dans la voiture. Je voulais en prendre d’autres mais je n’ai rien trouvé qui me plaisait et puis j’ai toujours une bonne dizaine de livres qui attendent d’être lus à la maison alors…
Nous avons mangé dehors. Je le note parce que c’est assez rare ces temps-ci. J’ai eu Virginie qui allait en Belgique. J’ai eu mon père qui revenait de vacances.

Manu est venu avec nous à la maison. Nous avons descendu le bureau, élément par élément. Il n’est pas arrivé à la cave complètement indemne mais ce n’était pas trop mal. Manu l’a installé, accroché, cloué au mur. Moi, j’ai posé les étagères et rangé quelques livres. La cave est vraiment une nouvelle pièce. Il ne reste plus qu’à creuser un trou dans notre chambre, faire descendre un escalier en colimaçon et hop, on a un duplex.

Louisa et Eddy sont passés nous rendre une table prêtée il y a plus d’un an. Nous l’avons déposée dans notre garage (à peine rangé, déjà rempli). Ils sont restés une petite heure. Louisa a un joli petit ventre. Ca m’a fait plaisir de les voir.

Nous avons fait un tour chez Autour de bébé à Rosny. Je suis resté un certain temps devant une poussette, essayant de comprendre par moi-même comment ça pouvait fonctionner. J’allais trouver quand une vendeuse est arrivée pour me faire une démonstration du genre télé-achat, rapide, efficace, trop facile quoi… J’avais l’impression que j’étais là pour choisir une voiture et qu'elle me montrait les options de série.
Nous avons erré dans les allées, jetant des coups d’œil sur tous ces articles (stérilisateurs, tire-lait, baby cook, biberons, tétines, porte bébé, etc.), sur les chambres (sur les prix des chambres !!!!) et nous sommes partis les mains vides. C’était encore trop tôt pour nous.

Quelques mètres avant d’arriver chez Elisa et Stéphane, nous avons croisé Alexandre. Nous l’avons ramené. Nous étions donc chez Elisa un quart d’heure en retard.

Soirée sympa. Repas léger. Vers 23h, Stéphane m’a proposé quelques parties de PES 6. Sandrine, n’en pouvant plus, s’est endormie d’un coup. Nous sommes partis vers minuit.

Dimanche

Sandrine s’est levée avant moi. Elle est venue me réveiller pour 11h30. J’ai pris un bon petit-déjeuner-déjeuner et nous avons regardé la pluie tomber et nous conseiller de surtout ne pas sortir ni nous habiller.

Je me suis occupé de l’ordinateur et de son virus pendant que Sandrine se lançait dans un « brin de ménage » comme elle l’a dit elle-même qui s’est transformé en « ménage de printemps » comme je l’ai dit moi-même. J’ai un peu râlé parce que je n’aime pas ne pas être préparé psychologiquement à une après-midi ménage. Si elle me dit, « dimanche on fait le ménage », je sais d’avance qu’il va falloir y passer et je m’apprête à faire mon job. Si elle ne me le dit pas, j’ai l’impression d’avoir été pris en traître… Bref.

L’histoire de l’ordinateur nous a pris un temps fou. J’ai dû appeler Alexandre pour une explication par téléphone de ce qu’il fallait faire pour formater et réinstaller.
Nous avons regardé Mon voisin totoro, mangé et regardé les trois derniers épisodes d’Urgences, c’était vraiment à vous couper les pattes (humour scabreux).

J’ai passé le reste de la soirée à remettre l’ordinateur en état. J’aurais pu rester dessus toute la nuit ; heureusement, Sandrine, qui n’arrivait pas à dormir, est venue me retrouver pour me bouger. Je me suis rasé et nous nous sommes couchés vers 1 heure du matin. Nous avons reparlé de l’histoire du ménage et de nos expressions exagérées dans un sens comme dans l’autre. Sandrine a eu un fou rire qui s’est propagé jusqu’à moi.
Ma femme est sûrement la personne qui me fait le plus rire au monde.
Quand elle riait, je me disais que ça devait être bon pour le petit bonhomme d’entendre ses parents se marrer.

17.8.07

Comme parler des livres que l'on n'a pas lus ?













Un essai écrit par un universitaire, érudit, dans un style qui ne se veut pas trop intellectuel avec des exemples connus, d’une approche assez simple et ludique.
L’auteur essaie de démontrer que la non-lecture peut avoir un intérêt. Que choisir de lire un livre, c’est également choisir d’en non-lire un grand nombre. Qu’il est possible de parler en société d’un livre non-lu, si on parvient à le situer par rapport à d’autres livres, si on connaît déjà l’auteur, si on en a entendu parler, etc.
Il tente également de déculpabiliser le lecteur, régulier ou occasionnel, sur le fait d’avoir lu ou non les livres qu’il faut avoir lu ; l’important est de réfléchir à la lecture, aux auteurs et à la création. Car c’est vers ce dernier point que l’essai tend : se détacher des livres pour réussir à en écrire un.

« Dans un certain milieu intellectuel où l’écrit compte encore, les livres lus font partie intégrante de notre image, et c’est elle que nous mettons en jeu en évoquant notre bibliothèque intérieure et en prenant le risque d’en signaler publiquement les limites. », p. 118

« Aussi conviendrait-il, pour parvenir à parler sans honte des livres non-lus, de nous délivrer de l’image oppressante d’une culture sans faille, transmise et imposée par la famille et les institutions scolaires, image avec laquelle nous essayons en vain toute notre vie de venir coïncider. Car la vérité destinée aux autres importe moins que la vérité de soi, accessible seulement à celui qui se libère de l’exigence contraignante de paraître cultivé, qui nous tyrannise intérieurement et nous empêche d’être nous-même. » p. 119

« Tout enseignement devrait tendre à aider ceux qui le reçoivent à acquérir suffisamment de liberté par rapport aux œuvres pour devenir eux-mêmes des écrivains ou des artistes. » p. 162

Gagner d'un côté, perdre de l'autre

Jeudi

A la maison, avant de rejoindre Stéphane à Vaires-sur-Marne, j’ai changé l’eau du poisson. Il continue ce petit gars, il tient le coup.

A 18h30, j’étais à l’UCPA. Stéphane venait juste d’arriver. Nous nous sommes changés au vestiaire et nous avons attendu que notre terrain de squash se libère.
A peine sur le parquet, une grosse averse a frappé les toits du centre sportif.
Nous avons joué 45 minutes. J’ai réussi à le battre mais de justesse et de nombreux points ont été très accrochés.

Nous avons ensuite attendu que notre terrain de badminton se libère. Nous étions en sueur, essoufflés, mais motivés à l’idée d’entamer une nouvelle discipline.
J’ai battu Stéphane. Enfin pour être plus précis, il a perdu, il s’est battu tout seul puisque je n’ai pas eu grand-chose à faire, la plupart des coups qu’ils tentaient allaient dans le filet ou hors des limites, et il a eu beaucoup de mal à juger les trajectoires. C’était assez surprenant en fait. L’ambiance était détendue. Un peu trop d’ailleurs. Quand nous nous sommes arrêtés aucun de nous n’était fatigué.

Nous avons pris notre douche et nous sommes partis. Nous n’avons pas réservé pour la semaine prochaine. Les entraînements de hand reprennent mercredi prochain. Pour la plus grande joie de nos copines...

Sandrine m’attendait. Elle avait fait le repassage et surtout retiré des murs du bureau tous les posters, cartes postales et différentes décorations.
Je me souviens qu’à l’époque Sandrine m’avait dit que je pouvais faire ce que je voulais dans cette pièce. Du coup, il y avait un peu de tout, des affiches de films, des posters de BD, des cartes postales d’écrivains, du Petit Prince, etc.
Là, les murs sont pratiquement nus. J’ai eu l’impression que c’était encore la fin de quelque chose.

J’ai mangé et nous avons regardé un morceau de l’émission Immersion totale sur les mariages.

Après avoir bordé Sandrine, j’ai voulu faire deux trois trucs sur l’ordinateur mais en effet, il est déjà infesté par un virus ou en tout cas, il est attaqué et ça ralenti tout, ça bloque des applications. Je crois que je vais devoir à nouveau reformater mon disque.

Et puis hier après-midi, Laurent a répondu à mon mail dans lequel je lui demandais, à la fin, d’embrasser Matthieu pour moi et voici sa réponse : « J’aurais beaucoup de mal à embrasser Matthieu pour toi, je ne l’ai pas vu depuis plus de 7 mois. » Il poursuit en me parlant très simplement de son nouveau mec.
C’était étrange, ça m’a fait de la peine. Notre horloge temporelle avec Laurent ne fonctionnait plus trop de manière commune. On se marie, on fait des enfants et il ne vit pas nos évolutions avec nous. De son côté, il lui arrive aussi des choses et nous ne savons rien. Je tenais pour acquis que Matthieu et lui seraient toujours ensemble mais la vie est faite de surprises.

16.8.07

Le 15 août entre amis

Mardi

Sandrine n’est pas rentrée tout de suite. Elle a retrouvé Laetitia aux Arcades pour faire des courses en vue du repas de mercredi midi.
Du coup, après le boulot, je me suis retrouvé seul. Je voulais passer à la bibliothèque mais je n’ai pas réussi à trouver les clés du garage. J’ai vérifié les travaux qu’avait faits le père de Sandrine (Manu, désormais). Il avait installé dans notre salle à manger une prise électrique et une prise téléphonique. Pour cela, il avait dû pousser notre buffet rempli de verres alors que Sandrine lui avait demandé s’il avait besoin qu’on le déplace et que Manu avait répondu que ce n’était pas utile. Sinon, Sandrine, inquiète pour ses verres et pour le dos de son père, aurait fait le nécessaire pour retirer toute la vaisselle avant son arrivée.
J’ai essayé de le remettre à sa place. Le buffet était contre le mur et je ne suis pas parvenu à le faire bouger. J’ai déplacé le meuble de l’ordinateur et débuté mon installation. Dans le bureau, j’ai démêlé les fils, fait le lien entre les différents branchements et transporté chaque élément avec soin.
Cette nouvelle disposition transforme un peu notre salle à manger mais le PC fonctionne (même si je crois bien qu’un virus s’est de nouveau introduit malgré mes deux anti-virus) et Internet ainsi que le téléphone aussi. Maintenant que l’ordinateur a trouvé sa place, il n’y a plus aucun obstacle pour la chambre.

J’ai préparé à manger. Sandrine a pu arriver et presque mettre les pieds sous la table.
J'ai finalement réussi à remettre le meuble mais Sandrine entendait les verres s'entrechoquer doucement et sentait bien que j'allais en casser un ou deux. Mais non. Par contre, j'ai fait de belles traces sur le lino.

Nous avons rendu visite à ma mère pour lui rendre des Tupperware et les trousseaux de clés de Valmorel (ceux que Stéphane avait depuis début juillet et ceux que j’avais gardés au fond d’un carton depuis presque 10 ans).

Un peu après 21 heures, nous étions dans la résidence de Séverine et Jérémy. Il pleuvait fort et Séverine nous a accueillis sous son grand parapluie pour nous ouvrir la grille, nous indiquer une place et nous faire pénétrer dans leur immeuble. C’est très calme, très neuf (la résidence n’a que deux ans), ils sont au rez-de-chaussée et peuvent profiter d’une terrasse pour manger dehors (ce qui n’est pas très utile en ce moment vu le temps qu’il fait !).
Nous avons discuté de choses et d’autres mais c’est toujours un peu difficile de trouver des sujets de conversation quand les protagonistes ne se sont pas vus depuis longtemps. On se raconte nos dernières nouvelles : leurs vacances pour eux, la grossesse pour nous… C’est parfois compliqué de tenir comme si on ramait pour se parler. C’est surtout que nous ne connaissons pas très bien Jérémy, ni ses amis, ni sa famille ; du coup, la plupart de leurs histoires n’évoquent rien ni personne pour nous. Ce n’est pas simple mais c’est déjà une bonne chose que nous n’ayons pas perdu le contact avec Séverine.
Toute la soirée, je n’osais pas parler de Stéphane même quand elle me posait des questions sur le hand, sur la playstation, sur le poker, etc. qui pourraient faire penser à son ex. Et puis, vers la fin de la soirée, je me suis dit que c’était n’importe quoi d’agir comme ça et que je pouvais quand même prononcer son nom, que l’eau avait coulé sous les ponts. Je m’étais fait un film tout seul.
J’étais fatigué et la bière n’a pas aidé à me garder éveiller. Nous sommes partis vers minuit et demi et je me suis endormi très vite, très heureux que le 15 août existe.

Mercredi
Je suis réveillé plus tôt que Sandrine pour me raser la tête. Il était temps, j'avais déjà des épis.
Vers 11h, nous étions chez les Pinto. Alexia dormait, Micaël se préparait à aller chercher du pain. Les filles ont commencé à préparer le repas et moi j’avais les mains dans les poches. Sur la terrasse, Micaël m’a montré ce qu’il prévoyait de faire comme travaux dans les prochains mois, m’a montré son jardin qui ressemble de plus en plus à un jardin, la tonnelle qu’ils ont prévue pour le baptême. Il m’a expliqué comment faire pour couper un gros sapin sans détruire le toit de sa maison ou son jardin, ou celui des voisins ; c’était très instructif mais je ne suis pas sûr de pouvoir réutiliser un jour ces nouvelles compétences.
Après le départ de Micaël, j’ai tout de même pu aider les filles. Alors que Sandrine pleurait en épluchant des oignons, je lui ai conseillé de me laisser sa place parce que moi, je ne pleurais pas pendant cet exercice (ce qui était juste un odieux mensonge pour participer). Au bout de deux minutes, mes yeux me piquaient déjà, je pleurais ; je me suis dit que la solution était sûrement de les éplucher en fermant les yeux mais c’était un peu risqué pour les doigts. Laetitia a pris la suite mais s’est mise également à pleurer. J’ai pris le relais pour finir et couper les quelques gousses d’ail. Nous avons eu besoin d’être trois pour éplucher deux oignons mais il faut ce qu’il faut.
Au retour de Micaël, nous avons entamé l’apéro avec du Passoa et des petits gâteaux. Alexia s’est réveillée. Son père lui a donné à manger, essayant d’en mettre plus dans la bouche que sur le bavoir. Pendant ce temps, Sandrine surveillait les paupiettes et suivait la recette, sérieuse, point par point.

Les Simonovic sont arrivés. Nicolas avait une perceuse à la main. C’était peut-être un jouet d’Emma ou un cadeau pour Micaël, du genre, tu vois, je suis original, je ne viens pas les mains vides et je n’ai pas apporté de fleurs. Mais non, c’était simplement pour demander de l’aide à Micaël car son foret était resté coincé. Bref.
Nous avons offert son cadeau d’anniversaire en retard à Emma. Elle est marrante parce que quand elle fait sa timide, elle parle vraiment tout doucement. Et puis elle a bien compris qui fait quoi : c’est maman, la méchante ; c’est papa, le gentil, et elle sait très bien s’en servir. C’est malin un enfant.
Nous avons très bien mangé. J’ai pris plein de photos. Stéphane et Ludivine sont passés dans l’après-midi. Ils revenaient de la caravane sous la pluie. Ils nous ont ramené un cadeau de leurs deux jours en Normandie. Un livre de naissance acheté dans une boutique à Honfleur, boutique que Sandrine avait particulièrement appréciée. Leur séjour aventure dans une yourte s’est transformé en nuit à l’hôtel et soirée au casino, ils en riaient aujourd’hui mais sur le coup, ça n’avait pas l’air drôle.
Sandrine et moi, nous étions les derniers à partir, vers 19h30 ; premiers arrivés, derniers partis, de vrais squatteurs.

Nous sommes passés chez les parents de Sandrine. En ouvrant la porte, sa mère (Ana, désormais) nous a prévenu que sa série, un truc portugais ou brésilien qui se traduit par « les yeux d’eau (ou peut-être remplis d’eau) », allait bientôt commencer et que Cidalia ne devait venir que pour 21h. Du coup Sandrine n’a pas voulu qu’on reste mais Ana nous a trouvé une mission : déposer un carton, que Cidalia venait de ramener du Portugal, à Elisa la cousine de Sandrine. Nous sommes restés une petite demi-heure chez eux. Le ventre d’Elisa, qui doit accoucher en octobre d’une petite fille est bien rond. Elle a été très surprise de voir le ventre de Sandrine ; nous avons un bébé qui ne se montre pas trop pour le moment. Elisa est déjà arrêtée depuis un mois.

Nous sommes passés chercher Cidalia qui arrivait mercredi pour repartir jeudi, cool la vie de prof !
Repas chez les beaux-parents. Sandrine et moi, nous n’avons presque rien mangé, trop alourdis par le déjeuner.
Je leur ai avoués que j’avais eu un couteau suisse quand j’étais jeune, comme MacGyver, que j’étais hyper fier d’en posséder un, que même, parfois, j’ouvrais le mini-tournevis et je m’en servais pour dévisser des trucs, n’importe quoi, même des poignée de porte, juste pour l’utiliser.

Nous avons ramené Cidalia et nous sommes enfin rentrés à la maison, avec cette impression étrange d'être un dimanche soir.

14.8.07

Vivre, aimer, écrire.

Lundi

Un timing parfait entre Nanterre et La Madeleine, entre le RER et le métro, m’a permis de rejoindre ma femme à Gare-de-Lyon.
Sandrine était souriante, heureuse de me retrouver, énergique. De mon côté, sans raison particulière, j’étais un peu maussade. C’est souvent comme ça d’ailleurs, quand elle est trop joyeuse, je ne le suis pas assez ; et quand elle cesse de sourire, je fais tout pour la rendre de bonne humeur.
Heureusement, il y a aussi de nombreux moments où nous sommes joyeux en même temps.

A Neuilly, nous avons pris le bus ensemble mais elle est descendue à Ed pour commencer les courses. Je suis rentré pour prendre la voiture et la rejoindre. A mon arrivée, elle avait presque terminé.
Nous avons rangé une partie des courses, notre stock tampon, dans notre nouvelle belle cave sur nos nouvelles belles étagères.

Sandrine a préparé à manger et fait une piémontaise pour ma gamelle de la semaine. Elle a eu le temps de finir la salade pendant que je mangeais. Je mange plus qu’elle mais surtout je suis très lent.

J’ai ensuite téléphoné à mon père qui faisait sa promenade solitaire du soir. Il semblait désabusé, sceptique face au côté reposant (psychologiquement) de ses vacances et espérant tout de même de meilleures choses pour les cinquante prochaines années à venir. Il m’a dit plusieurs fois : « Je m’en fous, je vais être grand-père ! »
Nous sommes restés un long moment au téléphone. Sandrine, pendant ce temps, a eu le temps de parler avec sa mère, avec Cindy, de balayer, de laver le sol de la cuisine et de prendre son bain.
Etre une pipelette et avoir un père bavard me permet d’éviter certaines tâches ménagères mais m’empêche aussi de passer du temps avec ma femme, ce qui est dommage car les instants où nous ne sommes que nous deux sont rares.

Nous en avons discuté avant de nous coucher.
Comment faire pour profiter au mieux du temps passer ensemble ?
Comment faire pour être toujours, tous les jours, des amants passionnés, des amoureux transis, des romantiques, des poètes, quand le quotidien grignote le temps ?
Comment faire pour rester tout ça et, travailler, prendre les transports, voir des amis, voir la famille, faire du sport, lire des livres, essayer d’en écrire un, s’occuper de la maison, faire des travaux, des lessives, du repassage, la cuisine, la vaisselle, faire du théâtre, dormir ?

Nous n’avons pas trouvé de réponse toute faite. Il faut, je pense, profiter vraiment à 100 % de chaque instant, s’accorder du temps pour soi, aux dépends d’autres choses, d’autres activités, d’autres gens, ou même s’organiser ce genre de moment, bousculer le quotidien, créer soi-même des créneaux libres juste pour s’aimer entre parenthèses de tout.
C’est bien sûr plus simple à dire qu’à faire.
C’est dans ces moments-là que les livres d’Alexandre Jardin, dont je faisais l’apologie il y a à peine 10 ans, me dégoûtent aujourd’hui. Pour aimer une femme comme ses personnages les
aiment, il ne faut faire que cela, ne penser qu’à cela, vivre pour cela. Je pensais sincèrement que c’était possible mais je me suis trompé finalement et je suis devenu plus modeste.

Aimer sa femme tous les jours et essayer de le lui prouver est déjà beaucoup.

De même, par mail, j’ai parlé avec un auteur de polar de chez Albin, Thierry S., à propos de l’écriture.
Je lui ai confié mon désir d’écrire et ma frustration de ne pas trouver le temps pour le faire ; mon envie de coucher sur le papier ce qui encombre mon esprit ; mon impression d’avoir des choses à dire, à raconter ; la sensation d’être à la fois exceptionnel et comme les autres ; ma volonté de sacrifier du temps pour faire ce que je veux vraiment faire et mon incapacité à faire ce sacrifice.

Je lui ai demandé comment faire pour, de même qu’en amour, vivre pleinement sa vie, et trouver du temps pour écrire ?
Voici que qu’il me répond : « Comme vivre pleinement et trouver le temps pour écrire ? Mais c’est bien la seconde proposition qui répond à la première, si j’entends bien ton désir ! A te lire, je ne vois pas comment tu pourrais être heureux sans écrire, Romain. »

Ce qui vaut pour l’amour vaut pour l’écriture. Et réciproquement.

C'est fou, une fille... ; Ni d'Eve, ni d'Adam (romans à paraître le 22/08)




Une rencontre entre un homme et une femme, deux inconnus qui s'aiment d'abord par le sexe et qui découvrent doucement, à mesure que la nuit avance qui ils sont réellement.
L'écriture est un peu troublante, saccadée, entrecoupée de dialogues, de monologues, de pensées, dans un désordre voulu par l'auteur, reflétant celui des personnages.
Un livre court. Certains passages sont forts en émotion mais l'ensemble reste moyen.


Avec ce dernier roman, je me suis réconcilié avec l'écrivain, Amélie Nothomb.
Elle renoue ici avec l'excellent style de Stupeur et tremblements. Nous replongeons dans ce Japon qu'elle aime tant et qui est pour nous si lointain.
Elle nous parle cette fois de son arrivée et de sa rencontre avec un jeune homme singulier qui l'aimera à sa manière pendant deux ans, jusqu'à l'épisode connue de l'entreprise qui fit de l'auteur une dame pipi.
C'est un bon roman sur une histoire d'amour : pour un homme, pour un pays, pour une langue...
Et sur la fuite et le manque qui permettent d'écrire des livres parfois.

« Même quand on ne pense plus à quelqu’un, comment douter de sa présence en soi ? Un être qui a compté compte toujours. » , p. 240.

13.8.07

Ranger, c'est trier et jeter.

Vendredi

J’ai retrouvé Sandrine dans le RER à Gare-de-Lyon et nous sommes rentrés ensemble. Dans le bus, à deux ou trois arrêts avant le notre, Sandrine m’a fait remarquer qu’on pouvait voir au-dessus de la porte d’une vielle maison une rangée de choses "pandouillantes" et qu’on pouvait imaginer qu’il s’agissait de bras d’enfants. Nous avons continué sur le sujet et rigolé un certain temps à ce sujet. Ma voisine faisait de gros yeux.
Nous avons retrouvé le père de Sandrine qui finissait les dernières retouches de la penderie du garage. Après son départ, nous nous sommes détendus et nous avons préparé les affaires de piscine.
Nous nous sommes garés devant la piscine de Gagny vers 18h. Les Pinto sont arrivés un peu après. Devant la porte, un grand panneau indiquait que le bonnet de bain était désormais obligatoire. Nous nous sommes tous regardés, ahuris et déçus face à cette nouvelle. Aucun de nous n’avait de bonnet de bain. Malgré tout, nous avons monté les marches et découvert, placardées sur les portes, d’autres affiches nous informant à nouveau pour le bonnet. Puis, près de la caisse, une autre affiche enfonçait le clou. Micaël tenait Alexia dans ses bras.
Nous nous observions pour savoir qui allait prendre la décision de faire demi-tour et de partir, mais étrangement, nous avons décidé qu’il fallait que quelqu’un demande si c’était vraiment obligatoire. Micaël s’est porté volontaire et a demandé derrière la vitre si le bonnet de bain était bien obligatoire, si c’était sûr, s’il ne pouvait pas y avoir d’exception.
J’avais l’impression d’être dans La Cité de la peur quand Alain Chabat demande à Chantal Lauby, qui a derrière elle, une vingtaine de panneaux indiquant qu’elle est bien Odile Deray, si elle est bien Odile Deray.

Sur le parking, nous avons proposé d’aller à la piscine du Perreux. Dans les rues de Neuilly-Plaisance, Sandrine a voulu m’indiquer un chemin mais nous nous sommes trompés. Je voyais dans mon rétro les Pinto nous suivre sans rien dire, même quand nous nous sommes retrouvés dans Fontenay ou Rosny avant de revenir au Perreux et de trouver. Sandrine et moi, pris dans le délire de notre erreur et désolés de les faire tourner comme ça, nous avons fait semblant de nous engueuler dans la voiture, une sorte de dispute violente, avec baffes et coups de poings, mais il fallait le vivre pour trouver ça drôle…

A la piscine, ils nous ont ouvert les vestiaires du bas, que je ne connaissais pas, et qui ont deux tables à langer. Nous étions seuls, VIP quoi, grâce à Alexia.
Nous nous sommes changés. Difficile d’être à l’aise dans nos maillots de bain que nous n’avions pas porté depuis longtemps, tous les quatre exemptés de vacances cet été. Pour ma part, j’étais allé à la piscine pendant le premier mois de mon chômage donc ça ne me semblait pas si lointain.
Micaël a pris Alexia avec lui. Les filles sont passées de leur côté. Dès la douche, le jet d’eau et le bruit sûrement, Alexia a commencé à pleurer, comme si elle avait eu très peur. Laetitia et Sandrine sont arrivées, alertées par ses pleurs. Elle s’est calmée dans les bras de sa mère mais alors qu’elle entrait dans le petit bassin dont l’eau était peut-être un peu froide, elle a pleuré à nouveau. Nous avons essayé de l’occuper, de la faire rire, de démystifier un peu le truc énorme qu’elle était en train de vivre. Je crois qu’elle s’est sentie mieux quand une autre maman qui était là avec son bébé, a prêté à Laetitia une petite bouée blanche. A l’intérieur de celle-ci, Alexia semblait mieux, pas encore sure d’elle et de l’élément dans lequel elle barbotait mais quand même bien mieux qu’au début.
Micaël et moi, nous avons nagé un petit peu dans le grand bassin. Je lui ai tout de suit fait comprendre que je n’étais pas un bon nageur. J’aime l’idée d’être dans l’eau, d’avancer à coup de brasse tranquille et d’aller toucher le fond de la piscine en retenant ma respiration, vieux souvenir du Grand Bleu. Mais nager le crawl, j'en suis incapable.
Alors qu’ils étaient assis sur un banc, sous leur serviette, je jouais dans l’eau avec le canard en plastique d’Alexia. Je le remplissais d’eau et faisait gicler de petits jets. A un moment, j’ai appuyé un peu plus fort et le jet a bien parcouru deux bons mètres pour passer à quelques millimètres d’une vieille dame qui descendait l’échelle. Sandrine m’a fait remarquer qu’on venait de passer à côté d’un éventuel accident grave. Le jet aurait pu l’atteindre en plein visage, lui faire perdre l’équilibre ; elle se serait cogner la tête et serait morte.

Après la piscine, nous sommes tous rentrés chez nous. Nous avons très vite rejoint les Pinto devant chez eux, juste le temps de faire sécher les serviettes et nos maillots de bain.
Chez Fanny et Seb, un joli buffet avait été dressé. Fanny avait fait de bonnes choses, simples et délicieuses. Un très bel apéritif dinatoire. Pour la première fois, elle avait laissé la télévision, attendant avec impatience le début de Secret Story.
Alexia a pleuré en voyant Seb. Il ne l’a pas pris pour lui, à cause de sa barbe ou de ses cheveux, elle avait juste très faim : la piscine, ça creuse. D’ailleurs nous avons tous sauté sur le buffet et manger jusqu’à n'en plus pouvoir. Heureusement, j’avais gardé une place pour le fondant au chocolat qui pour le coup était vraiment fondant vers le milieu et vraiment hyper délicieux. Tous mes efforts de la semaine sont partis en fumée face ce fondant au chocolat.
Stéphane avait dit qu’il viendrait après le dîner, pour le dessert mais à 23h50, il m’a passé un coup de fil pour me dire qu’il était trop tard, que leurs invités venaient juste de partir. Tant pis pour eux et tant mieux pour moi, pour le fondant.

Nous sommes partis vers une heure du matin mais nous avons discuté encore une bonne heure dehors près de nos voitures. La petite dormait à l’intérieur. Sandrine dormait debout, m’envoyait des signaux gros comme des maisons pour qu’on rentre mais comme elle participait de temps en temps à la conversation, je me disais que c’était bon, qu’elle pouvait encore tenir. Jusqu’au moment où elle a fini par me fixer avec de grands yeux et que Laetitia se décide à couper court à la discussion. Nous aurions pu discuter comme ça toute la nuit j’imagine.

Samedi

Réveil à 8h30, petit-déjeuner rapide et à 9h15, nous étions en tenue dans notre cave, en train de ranger. Comme d’habitude, ranger, pour Sandrine, ça signifie trier et jeter. Pour moi, ça veut dire, trier et déplacer. Mais elle a toujours de bons arguments et je me rends compte que ça ne sert en effet à rien d’avoir tout ça, au fond de ma cave, au fond d’un carton.
J’ai jeté des papiers que j’avais gardés comme des reliques de mon premier passage chez Albin Michel ; j’ai jeté des nids à poussières auxquels j’avais accordés une étagère entière dans ma chambre d’enfant (des figurines de dauphins en plastique, un dauphin dont la queue est un décapsuleur) ; j’ai jeté tous mes tickets de cinéma (27 ans de cinéma aux Arcades et un peu partout ailleurs, mais j’ai gardé le ticket du Diner de cons, film que j’avais vu avec Sandrine quelques jours avant le début de notre relation) ; j’ai surtout jeté ma boîte remplie de tickets de caisse de la FNAC, regroupant les tickets correspondant à des livres (j’ai très honte d’avoir gardé cela, je l’avoue…). J’ai jeté, jeté et encore jeté. Et chaque objet, chaque feuille, chaque boîte me fendait le cœur. J’avais l’impression à nouveau d’enterrer une partie de mon passé.
Et puis, quelques heures plus tard, j’ai eu la sensation d’être un homme nouveau.

Le père de Sandrine a passé la matinée à découper des portes de placard coulissantes qui étaient dans l’appartement à notre arrivée, et qu’il nous avait conseillées de ne pas jeter. Elles servent désormais de portes coulissantes pour la penderie de notre garage.

Vers 12h30, nous avons retrouvé la mère de Sandrine chez elle et nous avons mangé tous ensemble.
Dans l’après-midi, elle est venue avec nous. Elle et moi, nous avons passé le reste de la journée à nous chercher pour de petits détails. J’avais l’impression qu’elle voulait mettre son grain de sel partout, qu’elle voulait proposer des idées en les imposant en douceur. Je me sentais complètement inexistant à ses côtés. Chacun de mes arguments semblait le plus idiot du monde. Susceptible comme je suis, j’ai eu un peu de mal à lui tenir tête face à elle mais j’ai quand même tenu le coup et en fin de journée, alors que je venais de supposer que les murs du salon et de la salle à manger n’étaient peut-être pas de la même longueur, et que ma belle-mère venait de lâcher un rire méprisant sur ma suggestion ridicule, le père de Sandrine qui mesurait le mur pour autre chose a vérifié et en effet, ils n’étaient pas de la même longueur, il y avait 30 centimètres de différence. J’ai ressenti une certaine fierté, comme une victoire. Un truc un peu puéril mais qui fait tellement de bien.

Après leur départ, nous avons fait une micro sieste et nous nous sommes préparés. Vers 20h, nous étions chez la mère de Marion pour un dîner en remerciement de l’aide fournie auprès d’elle et de Sylvain lors des travaux dans sa salle-de-bain. J’ai posé quatre carreaux, balayés un peu le chantier et hop me voilà avec Sandrine devant du foie gras, du Champagne et un bon vin blanc ; ça valait le coup.
Très bonne soirée. La mère de Marion est une femme intéressante, vivante, intelligente. Maxime a dormi et nous n’avons pas pu la voir ; la prochaine fois peut-être…

Dimanche

Nous nous sommes réveillés un peu avant 10 heures et nous en avons profité pour aller dans la zone commerciale de Claye-Souilly traîner dans des magasins de bébé. Les poussettes, c’est cher ; les fringues, c’est cher ; les chambres, c’est cher. Tout est cher dans le bébé. Difficile de se sentir concerné, de réaliser que tout ça va être vrai dans quelques mois. Ça parait très loin et ça va sûrement passer très vite.
Nous nous sommes arrêtés dans un magasin appelé Babou, sorte de grande surface qui est un mélange entre la Halle aux chaussures, aux vêtements, Gifi et Flash Bazar, le bonheur pour Sandrine.
Nous voulions aller à l’Alinéa de Villeparisis. Nous nous sommes garés sur le parking mais c’était l’heure de déjeuner et nous avons préféré passer par le McDo d’abord. En sortant, épuisés, manquant de sommeil, nous avons pris la décision de rentrer directement et de faire une bonne sieste.
J’ai dormi de 15h à 18h30, et le reste de la soirée, nous l’avons passée l’un contre l’autre, devant la télé, à surtout ne rien faire. Regarder ensemble les épisodes d’Urgences, le dernier épisode de The Nine, décevant bien sûr.
J’ai fini mon livre et je me suis couché, heureux d’entamer cette semaine plus courte que les autres.

10.8.07

L'histoire d'une mouette et du chat qui lui apprît à voler




Un joli conte sur un chat qui fait la promesse d'élever un bébé mouette et de lui apprendre à voler. Le chat se fait aider par ses autres potes chats et la morale tourne autour du fait qu'il faut accepter son prochain et l'aimer comme soi-même, malgré sa différence.

La cave (3) et repas chez ma mère

Jeudi soir

Le père de Sandrine était encore dans le garage. Il s’attaque désormais à l’installation d’une penderie pour que nous puissions ranger nos manteaux d’hiver ainsi que d’autres affaires. La cave et le garage vont être si bien aménagés que je me demande si nous n’allons pas finalement prévoir de rester en bas.
Je suis resté quelques minutes avec lui puis je suis monté. Je suis allé chercher Sandrine à la gare de Neuilly puis nous sommes retournés dans nos nouvelles pièces supplémentaires pour observer son père prendre des mesures, couper, et nous exposer ses idées.
Nous sommes restés un petit quart d’heure à la maison puis nous sommes allés chez ma mère. Elle avait préparé un très bon repas, à la fois léger et copieux. Cependant, nous n’aurions pas dû nous jeter sur le saucisson. Elle m’a laissé les restes pour ma gamelle.

Tony a téléphoné. Ils se préparent à partir en Corse lundi. Je donnerai beaucoup pour être à leur place.

Nous étions à la maison un peu avant 22h30 et nous en avons profité pour nous coucher de bonne heure. Le jeudi soir, souvent, nous sommes plus fatigués que les autres jours. Le manque de sommeil de la semaine et le vendredi presque là mais pas encore complètement nous cassent et nous épuisent.

Ce matin, j’ai entendu mon réveil et je l’ai éteint. J’ai ouvert les yeux une demi-heure plus tard. Je me suis préparé un peu plus rapidement que les autres matins et je suis parti à la même heure que d’habitude. Je constate donc que je perds chaque jour trente minutes de sommeil. Mais je sais que j’en ai besoin, ça me laisse la possibilité de prendre mon temps et c’est important pour moi.
Les aventures de F. mon collègue.

F. entre dans mon bureau, les mains dans les poches, l’air de rien. J’entends ses éternelles pièces se frotter l’une contre l’autre. Il me demande si ça va. Je suis plutôt de bonne humeur alors j’engage la conversation.

Moi : Et toi ça va ?
F. : Oui. C’est vendredi. Je suis en week-end mardi soir prochain… Et après c’est presque la fin des haricots pour moi.
Moi : C’est bien ça.
F. : C’est génial oui. Je finis ma conditionnel ici et après, je trouve un boulot mieux payé avec une meilleure ambiance et tout ira bien (il semble essayer de se convaincre lui-même).
Moi : Je l’espère pour toi.
F. (se dresse devant moi, ses deux mains tendues, paumes ouvertes) : Tu vois, à gauche une pièce de bronze, à droite une pièce d’argent (je remarque que sur la pièce d’argent, c’est le profil de Kennedy et sur l’autre un aigle). Eh bien (il fait un mouvement avec ses deux mains, désormais fermées puis les ouvre à nouveau), voilà ! (Dans chaque main, il a maintenant une pièce d’argent). C'est magique !
Moi (tout de même étonné ; la magie, même très simple, m’a toujours fasciné) : Waouuu ! (C’est un waouuu un peu ironique ; F. s’en rend compte et sourit). C’est incroyable ! Bien sûr, je ne sais pas du tout comment tu fais ça… Peut-être que tu avais une pièce dans ta manche ? (c’est très con, ses manches de chemise sont retroussées jusqu’au coude) Ou alors (là, je vais à fond dans l’absurde), tu as peut-être une micro poche dans ta main, invisible à l’œil nu, dans laquelle tu peux glisser des pièces…
F. : Oui, comme les kangourous. (Il met la main sur son ventre). J’ai déjà une poche ici, c’est ma poche à conneries. (Il me montre ensuite sa nuque). Et là, c’est ma poche à idées. J’en sors beaucoup d’ici, vraiment beaucoup. Tiens d’ailleurs en voilà une pour toi, si tu veux écrire un livre, tu as un sujet : l’homme à poches.
Moi (pensif) : L’homme à poches… Je ne sais pas… Je ne crois pas que…
F. (attrape quelqu’un qui passe dans le couloir et quitte le bureau) : Salut.

9.8.07

Avoir des amis ; Avoir 50 ans

Mercredi

Je suis passé aux Arcades. Je devais acheter un cadeau pour l’anniversaire de Micaël et faire resserrer mes anciennes paires de lunettes. Tout s'est enclenché très rapidement puis j’ai fait de petites courses car nous n’avions plus rien à manger pour le petit-déjeuner. J’ai utilisé les caisses indépendantes, celles où on peut faire le caissier tout seul. Je n’avais pas prévu de sacs alors j’ai dû fourrer deux trois trucs dans mon sac-à-dos déjà bien rempli et porter à bout de bras un frigopack de Coca et deux paquets de Corn-flakes ; j’avais l’air fin pour traverser les Arcades et atteindre le bus.

Je me suis installé, j’ai préparé mon ARCHOS et posé mon casque sur mes oreilles, et en tournant la tête, j’ai vu Alexandre qui s’installait lui aussi sur un siège à presque un mètre de moi. Un monsieur m’a laissé sa place pour que je puisse m’assoir face à Alexandre. Nous avons discuté pendant tout le trajet. Il venait d’échapper à une soirée moules avec la famille d’Audrey et rentrait chez lui tout seul mais soulagé.

A peine arrivé à la maison, j’ai juste eu le temps de vider mon sac et d’attraper les clés de voiture puis je suis allé chercher Sandrine au RER.
A notre retour, nous avons inspecté les travaux effectués dans la journée par le père de Sandrine. Ils étaient moins visibles que ceux de la veille alors nous avons été un peu déçus puis nous nous sommes repris, nous rappelant qu’il pouvait prendre son temps, que nous n’étions pas pressés, qu’il n’avait plus vingt ans, que c’était déjà gentil de sa part de faire ça pour nous. Bref, nous en voulons toujours plus…

Nous avons mangé et regarder l’épisode de The Nine qui n’avait pas fonctionné pendant l’enregistrement de dimanche soir.
Avant l’arrivée des Pinto, Sandrine a voulu faire un peu de ménage et ranger rapidement la maison.

Ils ont sonné vers 21h25. En entrant Laetitia m’a tout de suite dit : « Aujourd’hui, on est cools ! Ce soir, toute la famille est habillée en Kool and the gang… même ma fille ! » Ils étaient en effet en jogging et tongs mais toujours avec la classe, et Alexia peut s’habiller n’importe comment, dès qu’elle fait un sourire, on ne voit plus qu’elle et on oublie le reste.

Micaël était en forme. Il nous a fait une imitation de son beau-père en train de bosser ou en train d’avoir mal quelque part qui a fait beaucoup rire Laetitia et nous aussi. Nous avons parlé d’argent, celui qu’on a et surtout celui qu’on aimerait avoir, d’amitié pour savoir à quel moment de simples connaissances deviennent des amis, ou des amis redeviennent de simples connaissances.
Ils sont partis vers 0h30. Nous aurions pu continuer à parler comme ça une bonne partie de la nuit mais ils sont en vacances et pas nous.

Dans la soirée, mon frère Michaël m’a téléphoné. Il avait décidé sur un coup de tête de partir au Portugal, tout seul, en train, et voulait notre adresse pour nous écrire une petite carte. Il n’a pas pris de billet retour et verra bien s’il s’ennuie ou pas dans les prochains jours.

J’ai téléphoné à mon père pour lui souhaiter son anniversaire. Il avait l’air bien, avec une voix presque contente, ravi d’avoir eu les gens importants pour lui au téléphone ou d’avoir reçu un texto de leur part. Il ne semblait ni heureux ni apaisé mais il semblait serein et rempli d’une envie de commencer de nouvelles choses à partir de ce jour.