Les choses simples

31.8.07

Payer un coup et prendre des coups

Jeudi

Manu était encore à la maison quand je suis rentré, allongé dans la poussière, une perceuse à la main, creusant des tranchées dans le mur. Au centre de la pièce, plusieurs outils ainsi que l’escabeau gisaient tranquillement.
Il m’a raconté que la voisine d’en face avait sonné en milieu d’après-midi pour lui demander de faire moins de bruit car sa fille dormait. Elle l’a interrogé au sujet des travaux et avait apparemment deviné que Sandrine était enceinte, ou a simplement déduit qu’un jeune couple qui refait la seule chambre libre attend forcément un heureux évènement. Elle a proposé de nous donner un lit qu'elle a gardé dans sa cave. Manu a dû s’arrêter quelques temps et venait de reprendre juste avant mon arrivée.
J’ai discuté un peu avec lui puis j’ai mis à jour le blog et attendu le coup de fil de Sandrine. J’ai été obligé de prendre la voiture de Manu car elle était garée devant mon garage. Quel dommage de devoir rouler dans une voiture confortable ! Ce n’était rien de conduire jusqu’au RER mais quand même…
Sandrine a fait l’inspectrice des travaux finis, angoissée devant toute cette poussière qui malgré la porte fermée s’était déposée un peu partout.
Après le départ de Manu, j’ai balayé et passé l’aspirateur dans la chambre, et Sandrine a rangé un peu le chantier, me prévenant déjà que même si son père avait prévu de revenir, elle allait malgré tout faire un peu de ménage.
Sandrine a mangé et je suis parti vers 19h45 quand Stéphane m’a téléphoné pour me dire qu’il m’attendait au Franprix.

Entraînement sympa. Enfin du hand, enfin du contact. J’ai fait les exercices avec Stéphane et il m’a bien massacré le biceps du bras droit en défendant sur moi. Je crois que j’ai dû lui rendre coup pour coup.
A la fin, nous avons fait un petit match contre l’équipe 2. Difficile de retrouver ses marques, de s’habituer au jeu des nouvelles recrues mais dans l’ensemble, les deux équipes ne se sont pas trop mal débrouillées.

Après l’entraînement, Stéphane et moi nous avons payé notre coup, lui pour son anniversaire et moi pour annoncer la bonne nouvelle. Gilles s’en doutait. Je lui avais demandé, en début de semaine, de nous trouver une voiture, plus grande, plus sécurisante.
L’ambiance était bonne. Ils sont presque tous restés pour partager avec nous des bières, des despés, du coca, du whisky…
Stéphane m’a ramené. Nous avons parlé un peu devant la maison. De là où j’étais, je voyais la lumière allumée dans la cuisine et Sandrine qui s’activait. Quand j’ai ouvert la porte, elle m’attendait, les bras croisés, avec un petit sourire : « Alors, les pipelettes, on a bien parlé ? Des vraies gonzesses ! Et blablabla, et blablabla…»
Sandrine s’est couchée quelques minutes plus tard. Je suis resté avec elle pour discuter, pour l’écouter me parler de sa journée, des gens, partager un petit moment ensemble, ma main posée sur son ventre, attendant que le bonhomme se manifeste…
J’ai mangé et je me suis couché vers 2 heures, encore trop tard.

Aujourd’hui, c’est mon dernier jour. J’ai apporté mon appareil photo pour avoir des souvenirs du quartier, des rues, de cet univers qui fut le mien pendant trois mois et demi.
Nous sommes beaucoup à partir aujourd’hui. Des CDD qui étaient là depuis plusieurs mois, les stagiaires du mois d’août. Certaines personnes, employées ici en CDI, m’ont confié qu’elles avaient peur du vide que notre départ allait créer…
Le directeur du service m’a dit ce matin que j’allais leur manquer, que c’était dommage que je parte même s’il comprenait.
Ma responsable est venue me voir ce midi pour me donner sa carte et me conseiller de l’appeler n’importe quand si j’avais besoin de bosser.

C’était vraiment une expérience agréable. J’ai passé l’été ici, c’était un peu mes vacances.

Et lundi, les choses sérieuses commencent.
Vers 16h, j'ai récupéré mes papiers, mon solde de toute compte et rendu mes fournitures. J'ai fait le tour du service pour dire au-revoir et remercier tout le monde puis je suis parti.
J'ai retrouvé Sandrine dans le RER mais il y avait tellement de monde que je suis resté bloqué contre la porte pendant tout le trajet alors que Sandrine était assise un peu plus loin. Nous n'avons pu nous rejoindre que sur le quai à Neuilly.
Manu était encore à la maison mais il était en train de ranger. Nous l'avons aidé à faire le tri entre les outils qu'il voulait ramener chez lui et ceux qu'il souhaitait laisser dans notre cave. Après son départ, comme hier, j'ai balayé et passé l'aspirateur. J'ai essayé d'être ferme avec Sandrine pour qu'elle se repose mais c'est plus fort qu'elle, elle a besoin d'être active...
Pendant qu'elle discutait avec Audrey, j'ai passé la serpillère puis j'ai mis à jour le blog.