Les choses simples

19.6.10

Trente

Dans quelques minutes, nous serons le 20 juin 2010 et je vais avoir trente ans.

La Coupe du Monde qui a lieu en Afrique du Sud bat son plein et l'été arrive à pas de loup.

J'habite depuis un mois chez mes beaux-parents en attendant de signer chez le notaire, mardi 22 à 14h30, afin de devenir les heureux propriétaire d'une maison.

Après avoir traversé un léger passage à vide dans mon travail, je sens que les choses sont en train de s'arranger. D'ici quelques mois, je devrais même occuper un nouveau poste pour lequel je milite depuis maintenant deux ans.

Je finis ma première saison de badminton avec des résultats corrects et surtout une vraie envie de jouer, de prendre du plaisir à jouer.

Je continue à écrire, doucement, et avec plus ou moins de réussite. Je compte d'ailleurs naïvement sur cette maison et l'aménagement de mon bureau ainsi que le classement de mes cahiers, carnets, feuilles volantes, dossiers, etc. pour repartir de plus belle...

Je continue à lire beaucoup. De la BD en ce moment mais les romans vont revenir. Je suis curieux de tout et j'ai parfois des passions éphémères.

Mes parents ont été de bons parents et le sont toujours, ni trop étouffants, ni trop absents. Avec leurs défauts et leurs qualités, leurs pièces rapportées respectives, ils ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui.

Je suis très heureux des amis qui sont toujours autour de moi. Chacun m'apporte quelque chose et ils sont tous un bout de mon univers. J'espère leur donner à tous au moins autant que ce qu'ils me donnent.

Mes beaux-parents sont gentils et généreux. D'une certaine manière, sans eux, nous n'aurions pas la même vie aujourd'hui. Nous ne serions pas moins heureux non plus mais comment ne pas les remercier de cette porte toujours ouverte, de cette main toujours tendue...

Sandrine, qui partage ma vie depuis déjà 12 ans, est sûrement ce qu'il m'est arrivé de mieux dans la vie. Elle m'a fait devenir un homme à ses côtés, un mari, un père et quand même, ce n'est pas rien. Elle a donné beaucoup pour que je poursuive mes idées personnelles et c'est surtout grâce à elle que nous avons pu poursuivre nos idées communes. Je suis heureux et comblé, et la vie que je mène au quotidien ne pourrait pas être différente. Sans elle près de moi toutes ces années, j'aurais pu devenir plus sombre, plus triste. J'ai l'habitude de dire un peu franchement qu'elle est "mon coup de pied au cul" et que sans elle, je n'aurais pas trop avancé... Même si le temps est gris, je ne m'inquiète pas, je m'endors toujours avec mon soleil à mes côtés.

Vincent, dont nous avons entendu parler pour la première fois un 10 mai 2007 sous la forme d'un trait bleu sur un test de grossesse, fait partie intégrante de ma vie, et pour toujours.
Tout a changé depuis le 24 décembre 2007. Devenir un papa m'a changé. Si je n'avais pas d'enfant aujourd'hui, j'aborderais sûrement ce passage à la dizaine supérieure d'une autre manière. Il y a des responsabilités qu'on n'envisage pas avant et une pression de tous les instants (je ne parle que de ma propre expérience) qui peut parfois peser. Mais tout cela est oublié 90 % du temps quand les échanges existent, que la complicité s'installe, quand simplement le regarder vivre, rire, apprendre, est émouvant, quand simplement le voir ramper, marcher, parler, devenir propre, me met aux bords des larmes.
J'ai vécu les trente ans de mon père, j'étais assez grand pour m'en souvenir. Je ne suis pas sûr que Vincent garde des images de ce jour. Ce qui est certain, c'est que je veux qu'il imprime au fond de son subconcient une image de son père, serein, bien, heureux.

Bien sûr, tout n'est pas si rose et il y aurait des détails sur lesquels je pourrais revenir, que j'aimerais améliorer, mais il faut essayer de voir le verre à moitié plein, sinon la vie peut sembler difficile à vivre. Et c'est ce que je fais...
Il y a 20 ans jour pour jour (ça y est, c'est le 20 juin) ma grand-mère paternelle se suicidait pour des raisons qui m'apparaissent toujours un peu floues, et si ces tendances extrêmes trainent dans les gênes ou je ne sais quoi, et se transmettent de génération en génération, je veux bien passer les 70 années qu'il me reste sur cette Terre (oui, je vais vivre 100 ans) à m'éloigner le plus possible, ne serait-ce que de l'idée même de se foutre en l'air.
Aujourd'hui, jour de mes trente ans, je ne me suis jamais senti aussi loin... !

18.6.10

Ikigami T. 3, 4 et 5



Toujours aussi bien. Il y a enfin une prise de conscience du héros principal et on sent que les épisodes suivants pourraient être différents...
Le dessin est vraiment très fin, surtout dans les scènes de violence.

14.6.10

Amitié étroite


Une jeune fille et un jeune garçon sont très amis, complices. On croirait un couple mais en réalité, pas du tout. Et pourtant, quelques flashback nous rappelent leur rencontre et le désir du jeune homme de séduire la jeune fille. Et aujourd'hui, quand celle-ci se retrouve seul et que celui-ci a une histoire d'amour, elle ne le supporte pas.
Finalement, ils s'aperçoivent qu'ils s'aiment depuis toujours. Mais tout n'est pas si simple.
Trop simple par moment, cette histoire est parlante pour les adolescents ou jeunes étudiants. Je n'étais pas dans la cible.

Aya de Yopougon T. 5


Toujours aussi drôle. Rien à redire même si finalement Aya n'est plus qu'un personnage comme les autres...

Shutter island


Je n'ai pas lu le livre, je n'ai pas vu le film. Il serait intéressant de faire une étude des différentes manières artistiques de traiter du même sujet.
En tout cas, pour cette BD, c'est une vraie réussite, indépendante du reste. Je ne connaissais pas l'histoire et je me suis laissé transporter par l'ambiance années 50, cette île, cette tempête, cet asile, et je n'ai rien vu venir.
Je ne l'ai remarqué qu'après mais la couverture est vraiment géniale. Tout y est.

Endurance


L'histoire en image de l'expédition de l'Endurance, bâteau affreté par Shackleton pour traverser le pôle sud de mer à mer. L'expédition tourne au désastre mais c'est finalement le courage du capitaine et de ses hommes qui en fait de cet événement une légende.
Les dessins sont très beaux et les détails historiques très bien rendus. La préface et la postface aident à mieux comprendre les enjeux de l'époque.

12.6.10

Baptême Nolan

11.6.10

Civil war T. 1


BD que j'ai emprunté à la bibliothèque, me rappelant ce que m'avait dit Nicolas et ce qu'il avait ensuite écrit sur son blog.
Je pense que je ne connais pas assez bien la genèse de tous les super-héros pour apprécier à sa juste valeur ce volume imposant.
Je retrouve quelques têtes et quelques histoires qui me parlent, mais le plus souvent j'étais largué.
L'intrigue est bonne et les dessins, surtout certaines planches de confrontations, sont vraiment spéctaculaires.
Si je tombe sur le tome 2, je le lirais sûrement mais ce ne sera pas ma priorité.

Fraise et chocolat T. 2



Le récit de la petite Chanda, amoureuse de son dessinateur qui a 20 ans de plus qu'elle. C'est moins porno que dans le tome 1 et plus lié à leur vie à deux, à l'angoisse de l'abandon, de la jalousie, à la peur de ne pas vieillir ensemble. Il y a aussi des petites choses sur le Japon, la vie sur place.
Malgré tout, il reste quelques scènes trash...

Louis au ski et Louis à la plage


Deux BD sans dialogues, juste quelques bulles avec des images claires.
Il s'agit à chaque fois de la journée au ski ou à la plage, du petit Louis, sorte d'enfant sans âge à qui il arrive des petites mésaventures, mais qui a toujours son doudou (un âne ou un cheval) pour le sauver.
C'est assez drôle mais plutôt pour les enfants.

9.6.10

Walking dead 6. Vengeance et 7. Dans l'oeil du cyclone


On s'enfonce de plus en plus dans l'horreur, avec des scènes atroces, des morts encore et toujours.
Et malgré tout, une vie paisible qui s'installe petit à petit.
Mais dans cette situation, il n'y a rien de pire que d'oublier le danger...

Cubik


Dans ce monde, tout le monde porte un cube par-dessus son visage, afin d'éviter les maladies physiques et psychologiques. Il s'agit d'une société sévère où un manquement pour être puni par une modification, c'est-à-dire le rajout de cubes, sur les mains, les pieds, etc. jusqu'à ne devenir plus rien qu'un cube.
Le personnage principal se retrouve réctifié sur une main mais parvient à s'échapper avec sa femme. Dans leur fuite, ils sont happés par une boule blanche qui les recrache ensuite. Dès lors, ils s'aperçoivent qu'ils peuvent peut-être retirer leur cube...

Une histoire un peu étrange mais qui laisse un goût de révolte sur son propre monde, tant ces cubes peuvent signifier beaucoup de choses.

Dreamland T. 2

J'ai essayé le tome 2, par curiosité, mais je confirme, ça ne me convient pas. Je ne dois pas être dans la cible finalement. Tant pis. Je m'arrête là pour ce manga français à la japonaise.

Ikigami T. 2


Toujours très bien même si je crains un peu le côté répétitif, un peu comme dans la série Dead like me. Thomas, qui m'a prêté les deux premiers, me dit que ça évolue un peu après mais que ce n'est pas très rapide.
On verra bien.

7.6.10

Les trucs du week-end

30 ans Adrien

Je suis parti du boulot un peu après 18h. J’avais apporté mon appareil photo, il faisait beau et j’avais deux heures devant moi. J’ai traversé le Jardin du Luxembourg, descendu le boulevard Saint-Michel que j’ai trouvé très bruyant. Je suis entré dans deux librairies pour voir s’ils avaient des BD d’occasion puis j’ai rejoint les quais et j’ai débuté ma petite promenade, avec l’appareil à la main. Et je me suis fait plaisir. J’ai pris le temps de marcher, regarder les gens, chercher la photo qui m’intéressait, l’angle le plus convenable, la lumière. Je suis passé par des chemins que je ne connaissais pas ou peu, prenant vraiment le temps d’errer autour de Notre-Dame, sur l’Île Saint-Louis, sur les quais, observant ces personnes qui débutaient leur week-end par un petit moment de détente en bords de Seine, un livre à la main, une guitare entre les bras, des choses à grignoter, des choses à boire, etc.

Vers 20h, j’étais au rendez-vous, quai de Tournelle, sous la Tour d’Argent. J’ai cherché Adrien et ses amis mais j’étais vraisemblablement le premier. Le quai était rempli de monde. Des petits groupes assis en tailleur, qui débouchaient des bouteilles de vin, décapsulaient des bouteilles de bière, ouvraient des paquets de chips. Le soleil déclinait doucement au-dessus des flèches de Notre-Dame. Il y avait une lumière sensationnelle. Puis j’ai vu arriver Adrien et ses camarades. Je ne les ai pas rejoints immédiatement, j’ai préféré finir ma BD et les laisser investir le lieu qu’ils avaient choisi.

Je les avais presque déjà tous rencontrés à la crémaillère et puis, j’ai suivi leurs aventures sur Facebook grâce aux photos des différents week-ends, des vacances, etc. On ne se connaît pas vraiment mais Facebook fait que nous ne sommes pas vraiment des inconnus non plus.

Adrien avait indiqué qu’on pouvait ramener ce qu’on voulait. Le midi, au Monoprix, j’avais pris une bouteille de Gini me disant que cela serait original au milieu du jus d’orange classique et du Coca-Cola facile. Quand je l’ai sorti et déposé sur la nappe, j’ai tout de suite remarqué que j’étais un père de famille qui n’était jamais trop sorti et qui n’était pas un habitué de la nuit, car j’étais le seul à avoir apportée une boisson non alcoolisée. Ma bouteille, au milieu du blanc, du rouge, des bières, du champagne, du punch, faisait un peu tâche.

J’ai quand même réussi à parler aux gens et à me sentir à l’aise.

Comme la dernière fois, lorsque nous étions à la crémaillère d’Adrien, j’étais fasciné à l’idée que tous ces trentenaires n’avaient pas d’enfants alors que j’en avais déjà un, que certains des mes amis en avaient deux et que ce n’était pas terminé… Deux mondes finalement. Mais pas trop d’écart quand même quand on peut parler musique, raconter nos petites vies.

Il y avait quand même plusieurs personnes qui étaient dans le même collège que moi. Une jeune fille avec qui nous n’avions aucun souvenir en commun pour finalement se rendre compte que nous avions fait de l’athlétisme ensemble mais que ni elle ni moi n’avions aucun souvenir de l’autre.

Je me suis arrêté de boire quand je me suis aperçu que nous nous tenions vraiment trop près de la Seine et que ça ne me disait trop rien d’y finir. Comme j’avais encore soif, j’ai tout de même ouvert la bouteille de Gini.

Peu après 23h, je suis parti. J’ai marché jusqu’à la Gare de Lyon, dépassant des groupes de filles (15-16 ans) qui avaient passé leur soirée à boire du vin au goulot et qui ne marchaient plus droit.

Pendant ce temps-là, Sandrine était aux Arcades pour une soirée crêperie – cinéma (Sex and the city 2). A Neuilly, je l’ai attendue à la résistance, le temps qu’elle ramène tout le monde.

Barbecue

Samedi soir, alors que les parents de Sandrine étaient à la deuxième communion d’un cousin (fête à laquelle nous avons lâchement échappé), nous avons invité les Pinto, les Hedin et les Vantalon. Virginie et François avaient laissé Armelle chez les parents de Virginie. Maxime, Alexia et Vincent ont pu jouer ensemble un petit peu puis ils ont pris leur bain et mangé. Dans l’ensemble, ils ont été sages. Sandrine me donnait l’impression d’être partout à la fois pendant que moi j’essayais d’allumer le premier barbecue de ma vie. Jusqu’à présent, je m’étais toujours reposé sur des plus habitués que moi mais comme il y en a un dans ma nouvelle maison, je vais bien d’avoir prendre le coup de main. Du coup, j’avais demandé au père de Sandrine de m’expliquer sa technique. Je me suis plutôt pas mal débrouillé mais j’avais Micaël, Sylvain et François pour me donner des conseils et m’indiquer quand il fallait remettre du bois.

Je me suis aperçu que s’occuper du barbecue était un truc vachement viril : le feu, la domination d’un élément, la viande qui cuit grâce à nous et que tout le monde attend. François m’avait déjà fait part de cela pendant le week-end à Faches. Et cette fois, ce fut à mon tour de devenir un homme !

A part les moustiques qui s’en sont donnés à cœur joie sur le sang de tout le monde, la soirée a été bien tranquille.

Nous avons un peu débattu des conséquences de ma nouvelle. Virginie, qui l’a lue, m’a dit que si je lui avais dit que j’irais la donner à lire à la personne concernée, elle m’aurait conseillé de ne pas le faire parce que c’était trop intime. Laetitia a eu l’air de comprendre ce que j’avais cherché en lui demandant de la lire et que si elle avait réagi comme cela, c’était parce qu’elle ne me connaissait pas assez bien… Chacun a essayé de se mettre à la place de ma collègue et la plupart arrivait à la conclusion que les réactions dépendaient du degré d’intimité de la nouvelle et entre nous. Bref, ce n’était en tout cas pas une bonne idée de la lui faire lire.

Baptême Nolan

Une belle journée. Un baptême bien géré par un prêtre sympa, proche des gens et des enfants. Vincent n’a pas voulu rester avec moi et a donc passé la première partie sur l’autel avec sa mère puis après un pipi dans un bar d’à côté, il est resté sur moi, observant Sandrine signer le papier, prendre la pose pour les photos. Sandrine avait emprunté des chaussures à talons à sa mère. Au retour à pied de l’église, elle a souffert le martyr car des ampoules s’étaient formées partout. Pourquoi continuer à mettre des chaussures qui au bout d’une heure vous font mal ?

Nico et d'autres se sont déguisés, et ont fini dans la piscine : normal quoi !

Le repas était bon et Vincent a fait une sieste de deux heures et demi : moment parfait.

Nous sommes rentrés pour 19h45, bien fatigués quand même.

Ikigami T. 1


"Que feriez-vous s’il vous restait 24 heures à vivre ? Pour rappeler à tous la valeur de l’existence, une loi a instauré l’Ikigami, une sorte de préavis de mort qui ne laisse qu’une journée de répit à celui qui le reçoit… Des thrillers palpitants qui ne lâchent pas leurs lecteurs avant la dernière page.

Dans ce premier tome, on découvre les rouages de l'administration entourant l'Ikigami, ainsi que la théorie politique derrière la Loi de Prospérité Nationale.

Les deux victimes de la Loi sont un jeune homme qui tente doucement de se relever après des années de brimades à l'école, et un chanteur de pop qui a abandonné ce qui comptait le pour lui dans l'espoir d'atteindre la gloire plus vite. "
 
Repris de fnac.com
 
Le premier volume est très prometteur.

Les jumeaux de Conoco Station


Dans un bled paumé des Etats-Unis, des jumeaux s'évadent de prison et décident de remonter le groupe de country prometteur qu'ils avaient avant la taule. Ils retrouvent leur pote mais aimerait aussi se venger du mec qui les a poussé en prison.
La troupe est carrément idiote. Chaque personnage semble avoir une case en moins ou en plus. Tous ont eu affaire avec le shérif, gros monsieur porcin, gay et vicieux ; certains ont des histoires de viol collectif derrière les barreux et racontent ça comme s'il s'agissait d'un pique-nique entre amis.
Il y a un côté Amérique très profonde, un peu arrièrée, dans cette BD. Les dessins de villes sont excellents et tout est bien rendu.
Du beau travail.

L'improvisateur


Un joueur de Sax, prof pour vivre mais musicien dans l'âme, essaie avec son petit groupe de percer dans le jazz. Il essaie également de rencontrer des filles et se retrouve souvent dans des histoires sans lendemain.
Jusqu'au jour où il rencontre une jeune fille, qui écrit des poèmes... C'est alors la rencontre de la musique et des mots.
Une belle histoire dans une collection assez joli chez Paquet.

Babel T. 1 et 2


Des sortes d'additifs à l'Ascension du haut-mal, racontant l'enfance de l'auteur et la maladie de son frère, centrale pour toute la famille. Toujours des rapports à la guerre, aux mythologies, aux rêves... l'univers est surprenant mais magnifique aussi !

Lulu femme nue. Second livre.


Suite de la fuite en avant de cette  mère de famille, qui au fil de ses rencontres, se redécouvre elle-même pour finalement rentrer à la maison.
D'une tendresse rare.

4.6.10

Une bonne leçon

Depuis le mois de janvier, j’ai réussi à prendre un peu de temps, notamment le vendredi midi, en allant à la bibliothèque près de mon travail, pour écrire un peu.

Je me suis lancé dans deux nouvelles. Une, intitulée Fausse route, sur le décès de ma grand-mère maternelle (sur laquelle je dois revenir) et une seconde dont le titre est Le Passeur.

Pour cette dernière, je me suis inspiré d’une collègue. J’ai inventé une histoire en reprenant les différents souvenirs qu’elle avait pu partager avec moi directement ou en communauté. Je n’avais que des bribes d’événements et j’ai écrit les liens entre eux, instaurant ce que j’imaginais de cette vie de famille, des rapports entre les gens, des derniers instants de ce père qui meurt. J’étais assez motivé : ne pas écrire sur moi mais faire évoluer un personnage, une histoire, qui n’est pas la mienne, ça me plaisait bien. J’ai avancé et terminé 14 petites pages. Je ne pouvais pas cacher que le personnage principal était ma collègue sans être elle, que sa vie était la sienne sans l’être réellement et que les rebondissements qui jalonnent ces pages provenaient d’anecdotes racontées sur un coin de table, dans un train, autour d’un verre, au restaurant, formant dans ma tête une grande histoire à la fois vécue et rêvée.

Après avoir corrigé ce texte, je l’ai imprimé, j’ai plié les pages pour les mettre dans une enveloppe. Je l’ai tendue à ma collègue en lui disant que j’étais parti d’une anecdote qu’elle m’avait raconté il y a longtemps pour écrire cela, et que j’aimerai bien qu’elle me donne son avis et ses critiques. En prenant l’enveloppe, elle avait un grand sourire et le regard rempli de curiosité à l’idée d’avoir été l’initiatrice d’un acte d’écriture.

Nos rapports, ces derniers temps, avaient été moins bons qu’avant, toujours lié à mon histoire avec une autre collègue. Et je crois qu’au fond de moi, j’avais espéré redorer un peu mon blason avec cette nouvelle. Soit, elle trouvait ça super, était touchée par sa propre histoire écrite noir sur blanc, et j’avais gagné une forme de respect ; soit, elle n’appréciait pas, ni le sujet, ni l’écriture, ni le style, et j’avais gagné quand même une forme de respect pour le seul fait d’avoir essayé d’écrire. Bref, un coup gagnant-gagnant, comme on dit.

Depuis ce jour, silence radio.
Jusqu’à ce matin en tout cas.
Je lui ai demandé ce qu’elle en avait pensé.

Elle : J’ai trouvé ça détestable. Je n’ai pas du tout aimé. Je ne sais même pas pourquoi tu as écrit ça ! Tu m’avais dit que c’était basé sur une anecdote que je t’avais racontée mais pas que c’était carrément ma vie, racontée par toi ! Et en plus un épisode douloureux ! Le personnage principal a mon âge, la même situation familiale, le même genre de boulot… C’est trop proche de moi ! J’ai lu ton texte un vendredi soir, ça m’a plombé tout mon week-end… Je ne m’attendais tellement pas à ça ! Si encore tu avais raconté un épisode heureux, un truc rigolo, pourquoi pas mais là, le décès de mon père ! Je n’avais pas besoin de ça quatre ans plus tard. Je ne te le souhaite pas mais il n’y a pas d’âge pour être orphelin et souffrir.
Non, vraiment, je n’ai pas du tout aimé et je me demandais : mais pourquoi a-t-il écrit cela ? Je ne comprenais pas. En plus, il s’agit de souvenirs que j’ai pu partager avec toi, je ne tenais pas spécialement à les voir un jour écrit dans une histoire. Si j’avais eu besoin de l’écrire, je l’aurais fait moi-même.

Moi (complètement abattu) : Je suis désolé (ma voix tremble). Ce n’était pas du tout ce que je voulais. Je ne tenais pas à te blesser.

Un silence lourd entre nous. Je ne sais pas quoi dire pour ma défense. Je suis passé complètement à côté. J’ai perdu sur toute la ligne. Je quitte son bureau, tête basse.

Je reconnais que cette histoire n’est peut-être pas assez maquillée, trop proche d’une réalité entendue, partagée, mais j’en fais ma propre histoire avec mes propres émotions.
C’est de l’autofiction de quelqu’un d’autre. J’ai pris une base réelle, une femme, une famille, le décès du père et la rencontre de cette femme, dans l’hôpital, avec un vieil homme qui, d’une certaine manière, l’aidera à passer le cap. Mais j’ai dû créer tout le reste, les dialogues, installer les décors, les impressions, donner des émotions à cette femme. C’était elle sans être elle, sa vie sans être la sienne, comme dans un monde parallèle.

Je ne regrette pas d’avoir écrit ce texte. Je regrette de lui avoir fait lire. Il n’était pas pour elle. Trop intime, trop proche, trop malheureux. Elle n'avait pas sa place à lire cette nouvelle dans laquelle elle prenait déjà toute la place.

Comme il ne faudrait peut-être pas faire lire Fausse route à ma mère ou ma tante.

A force d’écrire sur du réel, du concret, on se frotte à la vérité des émotions de chacun.
Si je n’écris que sur moi, je prends moins de risques, et encore…
Mais en pillant la vie de quelqu’un, même un petit détail, un événement banal, ou pire, comme ici, un passage dramatique, c’est comme si j’appuyais moi-même sur la plaie et que je tournais.
Si cela me permet d’écrire une nouvelle, voire peut-être une bonne nouvelle, tant mieux pour moi, mais la personne à qui j’ai emprunté cette plaie ouverte, n’a pas besoin de le savoir et encore moins de lire le résultat.

Je me sens assez mal vis-à-vis d’elle et je pense qu’il va falloir du temps pour que ce texte blessant pour elle soit oublié.

Un après-midi un peu couvert


L'après-midi d'un homme sur une minuscule île bretonne repliée sur elle-même. Il est venu passer la journée avec sa petite amie, malheureusement prise par une réunion de dernière minute. Du coup, il erre à la rencontre des gens et apprend des choses étranges sur l'ïle, notamment une histoire de pédophilie avec l'instituteur, pratiquement étouffée par la population pour ne pas faire trop de bruits...
Il hésite à faire un enfant mais ces différentes rencontres vont finir par le convaincre.

Une histoire sensible et de très beaux traits.

Sky Hawk


Ou comment Taniguchi a réussi un western historique, en rapprochant deux japonais, premiers migrants aux Etats-Unis, et le sort des Indiens, chassés de leurs terres par les Américains, chercheurs d'or, bâtisseurs, ingénieurs, etc.
Une belle fresque proche des quatre volumes sur Seton.

3.6.10

Un roman français


Un bon, un très bon Beigbeder.
Tiens, j'ai lu un roman, ça faisait longtemps... (Merci à Virginie de me l'avoir prêté).

Quelques passages :

Page 108
« On peut oublier son passé. Cela ne signifie pas que l’on va s’en remettre. »

Page 147
« Depuis je n’ai cessé d’utiliser la lecture comme un moyen de faire disparaître le temps, et l’écriture comme un moyen de le retenir. »

Page 166
« Lequel l’amuse davantage ? Il est tellement facile d’avoir le beau rôle. Avoir la garde de l’enfant vous amoindrit à ses yeux : vous devenez quotidien. »

Page 212
« Je ne porte aucun jugement moral sur le divorce de mes parents […]. Mais cessons de nier que cette nouvelle façon de vivre façonne les enfants. La nouvelle norme, c’est d’avoir deux maisons, quatre parents (au minimum), d’aimer des gens qui ne s’aiment plus entre eux, de craindre constamment les ruptures, d’avoir parfois à consoler ses parents, et d’entendre deux versions de chaque événement, comme un juge dans un procès. »

Page 269
« […] il me semble qu’il y a, enfouie en nous, une aventure qui ne demande qu’à être découverte, et que si l’on arrive à l’extraire de soi, c’est l’histoire la plus étonnante jamais racontée. […]. Le reste du monde n’en a probablement rien à foutre, mais c’est notre conte de fées à nous. Certes, ma vie n’est pas plus intéressante que la vôtre, mais elle ne l’est pas moins. C’est juste vie, et c’est la seule dont je dispose. Si ce livre a une chance sur un milliard de rendre éternels mon père, ma mère et mon frère, alors il méritait d’être écrit. »

2.6.10

Week-end et +

Week-end à Faches

Vendredi, je suis allé chercher Vincent chez la nourrice vers 13h15. J’avais rempli le coffre de la voiture avec nos bagages, fermé les volets, les portes. Tout était prêt.

Pendant que je discutais avec Abbassia, Vincent a eu un petit accident (ah oui, parce que grosse nouvelle, Vincent fait pipi aux toilettes depuis une semaine, youpi !) Du coup, nous avons dû le changer.

J’ai retrouvé Sandrine au RER de Neuilly-Plaisance et nous sommes partis. Etrangement, il y avait du monde sur la route jusqu’après l’aéroport de Roissy. Je me suis vite senti fatigué et j’ai laissé le volant à Sandrine. Nous nous étions arrêtés sur une aire de repos pour mettre une couche à Vincent qui s’était endormi. Comme il ne se maîtrise pas encore bien, c’est souvent pendant la sieste qu’il fait caca, donc nous voulions prendre nos précautions. Malheureusement, alors qu’il était aux toilettes avec Sandrine, il a eu un nouvel accident pipi. Du coup, en couche dans la voiture et déjà deux slips et deux pantalons à laver.

Il n’a finalement presque pas dormi. C’est donc Sandrine qui nous a conduit jusqu’à la nouvelle maison des Hedin à Faches-Thumesnil.

François est revenu de l’école avec Armelle peut-être un quart d’heure plus tard et les deux petits ont eu une vraie joie à se retrouver.

La nouvelle maison est grande et potentiellement pleine de possibilité. Elle est en fait composée de deux maisons qui n’en forment plus qu’une. Un petit jardinet devant et une cour bien isolée, sans vis-à-vis derrière.

La première impression est très bonne. Une vraie entrée bien coupée du reste et ensuite, un salon, salle à manger et une cuisine, tout ouvert. J’ai trouvé cette grande pièce chaleureuse. Ils venaient d’avoir leur cuisine, très jolie avec un ilot central autour duquel nous nous sommes souvent réunis. Il y a ensuite un étage avec deux chambres et une salle de bain puis les combles aménagés, une grande pièce avec du jonc de mer au sol et pas mal de lumière entrant par les Velux.

C’est une vielle maison qui craque, qui grince, mais qui a du charme. Je pense qu’ils vont y être bien.

Armelle et Vincent ont pas mal chahuté pendant le week-end mais c’est surtout Vincent qui était un véritable poison : effronté, rebelle, capricieux, nerveux… J’avais l’impression d’avoir emmené avec nous un autre enfant, que le mien était resté chez ses grands-parents ou sur l’aire de repos.

De temps en temps, il redevenait mignon mais ce n’était jamais très long. Le samedi matin, il a joué avec Armelle dans la petite cour. Armelle avait eu toboggan et ils se sont bien amusés. Mais l’après-midi, ils n’ont pas fait de sieste et se parlaient même d’un étage à l’autre.

Nous sommes ensuite allés dans un centre commercial et là, Vincent a fait des caprices, tirait sur le bras, refusait de faire ce qu’on lui demandait, pleurait, etc. Aucun plaisir à être là avec lui, ni pour nous ni pour les Hedin.

Heureusement, les enfants dorment la nuit. Comme ça nous avons pu avoir des soirées cools. Mais étrangement, pendant le week-end, Vincent s’est réveillé entre 6 heures et 7 heures du matin.

Le dimanche, ce n’était pas beaucoup mieux. Enfin, sauf quand nous étions tous les deux, avant que les autres se lèvent à leur tour. Disons, de 7h à 9h, tout s’est bien passé. Et après… comme la veille. Pas cool au Festival de la BD de Faches-Thumesnil, pas cool chez les Hedin.

Lorsque nous sommes partis, je me suis excusé auprès de François pour l’attitude de mon enfant pendant ces deux jours.

Deux minutes après, il dormait dans la voiture. Et nous avons pu souffler. Je n’ai pu faire que 70 km avant de passer le volant à Sandrine. J’étais crevé. Elle a roulé jusqu’à la maison.

Nous avons déposé Vincent aux parents de Sandrine et nous sommes repartis très vite nous promener dans Alinéa à Domus, le temps de nous ressourcer avant de retrouver notre enfant et de repartir à zéro. Nous avons vu beaucoup de choses, visualisé notre prochaine maison mais tout est encore si flou et nous avons du mal à nous souvenir des pièces.

A notre retour, nous avons retrouvé un Vincent qui bien sûr avait été très sage pendant notre absence.

Ce n’est pas que du bonheur d’avoir un enfant. Mais bon les moments difficiles sont vite oubliés. (Enfin, s’il y en a trop, je ne sais pas… on verra).

Lundi
 
Le soir, après le bad, j'ai fait du repassage en regardant un film. Je me suis couché à 2h du matin. Le lendemain matin, alors que je retrouve ma belle-mère pour le petit-déjeuner, elle me demande à quelle heure je me suis couché et me dit ensuite que ce n'est pas raisonnable de se coucher si tard, que je ne devrais pas... J'avais oublié comment c'était super cool d'avoir une maman à la maison (ironie... et, j'adore ma mère...)
 
Mardi soir
 
Nous avons parlé de notre projet de partir à plusieurs couples (Laetitia et Micaël, Stéphane et Elodie, Virginie et François) pour l'été 2011. Je pensais que ça ne servait à rien d'en parler si tôt mais en fait, c'est plus que primordial parce qu'il y a beaucoup de choses à mettre à plat avant de se lancer.
 
Mercredi
 
Stéphane et Elodie connaissent enfin le sexe de leur bébé à venir à novembre prochain : une fille.
Ah, ah, ah, ah !!!!!

1.6.10

20th century boys - Chapitre 2


Toujours aussi proche du manga avec malgré tout un petit écart qui a son importance.
Je suis épuisé par le jeu des acteurs, dans l'exagération des mimiques japonaises (sympas à regarder dans le manga mais très vite lourdes en film..)
Il reste encore un chapitre à regarder.

Rides


L'histoire d'Ernest un vieil homme qui perd la mémoire petit à petit, atteint de la maladie d'Alzheimer.
Son fils le place dans une maison de retraite composée de deux étages. Le premier pour les valides autonomes, le second pour les handicapés physiques ou psychologiques.
C'est l'histoire de cette maison, des patients, de leurs différents problèmes, des journées tristes et creuses des personnes âgées qui n'attendent plus rien à part les repas et le sommeil.

Très touchant et poignant. La perte de mémoire progressive est très bien rendue. L'ambiance aussi de cette maison de retraite.
Rien qui donne envie d'être vieux... même si être vieux, ça veut quand même dire qu'on a vécu, un peu...

Dreamland T. 1


Un manga écrit par un montpellierain, qui se lit dans le sens de lecture japonais. C'est bordélique, fouilli, pas toujours très bien dessiné mais c'est quand même plutôt drôle et délirant. L'auteur semble avoir une liberté totale et fait ce qu'il veut de son personnage, un lycéen en Terminale STT.
Je vais lire le tome 2 par curiosité mais ce n'est pas le manga du siècle. Loin de là.

Le dernier mousquetaire


La Terre est attaquée par des extra-terrestres. Athos, le dernier mousquetaire encore en activité, souhaite la défendre. Il essaie de rallier Aramis à sa cause mais ce dernier est rangé et ne tient plus à se battre. Athos y va seul et se retrouve donc sur Mars, obligé de lutter contre une empereur maléfique, lui-même dirigé en sous-marin par le comte de Rochefort...
On entend un peu parlé de Porthos et rien sur D'Artagnan par contre.

Une belle histoire sur un mousquetaire moderne. Et toujours cette sensibilité de Jason.

Pizzeria Kamikaze


Un monde d'après qui n'est pas le Paradis ni l'Enfer. C'est celui des gens qui se sont suicidés : des balles dans la tête, des veines tailladées, etc.
Le personnage principal rencontre des gens, essaie de profiter des instants de sa mort mais il apprend que sa fiancée vient d'arriver. Il décide alors de partir à sa recherche, accompagné d'une jeune femme qui pense être là par erreur et qui cherche le responsable du lieu pour se plaindre.
Assez sombre mais profond. Surtout quand ils se retrouvent (ce sont des israëliens) dans le quartier arabes confrontés à des kamikazes. L'un deux reconnaît que ce qu'on leur avait promis pour leur sacrifice n'a jamais existé et qu'ils sont désormais condamnés à vivre là.

Double fond


Des dessins qui m'ont fait penser à ceux d'Alex Robinson.
Une histoire de magicien oublié, d'amour perdu, de misère psychologique et d'un frère qui se suicide sans raison...