Les choses simples

23.7.13

L'éternel


Une bonne raison de se tuer


Films vus (moyens...)



19.7.13

Films vus (du bon et du moins bon...)



















11.7.13

Une aventure de Vincent M. 5 ans et demi


Un soir de la semaine dernière, je suis allé chercher les enfants après le travail. J’ai récupéré Vincent au centre vers 18h30. Nous sommes montés dans la voiture pour nous rendre chez Colette, la nounou d’Anaïs. Elles nous attendaient dehors.
Colette m’a raconté la journée de ma fille, m’expliquant que c’était une petite coquine, une petite vilaine, qui râle et fait caca plusieurs fois par jour mais mange très bien…
J’ai attaché mes enfants dans le C4 et nous sommes allés devant la gare de RER pour attendre Sandrine. Nous avons échangé quelques textos pour savoir où elle se trouvait, histoire de connaître notre temps d’attente.
Anaïs qui souriait en regardant dehors ou son frère faire le fou s’est soudain mise à pleurer. J’ai voulu la sauver en lui donnant son doudou mais cela ne l’a pas calmée. Du coup, Vincent a voulu l’aider en faisant des grimaces ou la chatouillant mais cela l’énervait davantage. J’ai dû hausser le ton sur lui pour qu’il arrête. Résultat des courses : il se met aussi à pleurer.
Je soupire et me retourne vers ma progéniture adorée.
-         - Alors, c’est comme ça ? Ce soir, on pleure ? Bah ok, moi aussi je pleure.

Je fais donc semblant de pleurer, surjouant ouvertement. Du coup, Vincent , piqué au vif, s’est arrêté aussi vite qu’il avait commencé. Je me suis arrêté à mon tour. Et Anaïs dans la foulée. Ce furent juste trois minutes étranges…

Sandrine a fini par arriver. Elle a embrassé les enfants puis son mari. Il était 19h20. Nous devions être à 20h chez Stéphane et Elodie. Il fallait encore  laver les enfants et que l’un de nous achète du lait et des salades en boîte pour le soir. Cela semblait impossible à réaliser mais bon…
J’ai arrêté la voiture devant la maison. Sandrine m’a aidé en posant tous les sacs devant le portail. Vincent est descendu tout seul. J’ai détaché Anaïs pour l’emporter dans mes bras.
Sandrine s’est installée au volant.
Vincent se tenait près du portail. Il m’attendait. Je tenais Anaïs contre moi.

Je sors mes clés tant bien que mal quand j’entends Vincent crier. Je baisse les yeux vers mon petit garçon et découvre que sa tête est passée entre les grilles du portail. Et que, malheureusement, elle ne sort plus. Il pleure, il crie et panique.
Sandrine qui n’était pas encore partie me demande par la fenêtre si j’ai besoin d’aide. J’évalue la situation : les sacs, Anaïs, Vincent et sa tête coincée dans la grille… Je sens qu’il y a quelque chose  d’un peu fou mais je réponds en soupirant que je vais me débrouiller…
Elle démarre et je me retrouve seul avec mes enfants. Je pose Anaïs près des sacs. Je tente de désincarcérer la tête de mon fils mais je comprends, vu ses cris, que je lui fais mal.
Il force aussi, trépigne, mais bien sûr ça n’arrange rien.
Je pense à une réplique de La cité de la peur : « On l’a retrouvé mort, la tête coincée dans une grille d’arbre ».
J’essaie de tourner sa tête dans un sens puis l’autre mais je crois que c’est pire. Je plie son oreille droite totalement sur elle-même, je tire sa tête vers moi, je lui parle calmement et enfin l’ensemble sort de son étau.
Vincent pleure, ne parvient pas à reprendre sa respiration ni à se calmer…

Je récupère Anaïs. Je regarde Vincent droit dans ses yeux humides, je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir lui dire. 
Je le menace de mon index à la Supernanny et je me lance :
-         - Tu sais quoi ? Je ne vais pas te gronder. Je n’en ai pas besoin.
Il renifle, hoquette et murmure un inaudible « oui ».

Je finis tout de même par ouvrir la grille. J’attrape les sacs d’une main, Anaïs entre mon bras et je laisse passer Vincent devant nous. Au moment d’ouvrir la porte de la maison, je me tourne vers mon fils qui n’a toujours pas retrouvé son calme.
-        - Tu sais Vincent, il y a parfois des choses qui entrent mais qui ne sortent pas !

Sandrine m’a dit le soir que j’avais peut-être, avec cette phrase, traumatisé notre enfant et son éventuelle vie sexuelle future.

Nous avons déposé les affaires et nous sommes immédiatement montés à l’étage pour le bain. Dans les escaliers, Vincent ne pleurait plus mais gardait une voix traînante.
-        - Papa, tu sais, je ne veux pas mourir !
-       - Bah, mon garçon, moi non plus je ne veux pas que tu meurs… Commence par ne pas mettre ta tête dans une grille !
-         - Oui, papa, pardon papa…

Plus tard, pendant le bain, il me demande :
-         - On aurait fait quoi si ma tête était restée coincée dans la grille ?
-       - On t’aurait laissé là. On serait venu te donner à manger, on t’aurait apporter une couverture pour la nuit…

Je souris. Il répond à mon sourire et comprend que la situation est désormais plus détendue, que l’épisode « tête coincée dans la grille » est terminée.
Malgré tout, je le regarde dans son bain, avec sa petite sœur, j’observe plus attentivement son oreille droite toute rouge et, discrètement, je me marre…