Les choses simples

29.6.07

Le koala de l'amour

Jeudi soir

Je me suis dépêché de rentrer à la maison (enfin à la vitesse du métro, du RER et du bus) car Sandrine avait pris sa journée et c’est toujours mieux de se sentir attendu. Je suis resté de longues minutes bloqué sur la même page de mon livre. Erreur fatale, je m’étais assis et au bout de deux secondes, je me suis assoupi, luttant pour ne pas m’endormir totalement, reprenant ma page, cherchant la bonne ligne, mes yeux se refermant très vite…

A la maison, Sandrine était avec Marion et Maxime. J’ai pu passer du temps avec la petite dans mes bras, essayant de la calmer avec la tétine, avec mes bras réconfortant, avec ma voix douce mais je crois qu’elle avait faim et pour ça, je ne pouvais rien faire. Marion est donc rentrée.

Roland m’a téléphoné pour me proposer d’aller au restaurant ce soir plutôt que de se voir dans notre salle habituelle. Rendez-vous 20h30.

Nous sommes allés chez les parents de Sandrine. Son père retourne au Portugal samedi pour faire des travaux dans la maison et c’était comme un repas de famille pour lui souhaiter bon voyage. Je les ai regardés manger et vers 20h20, je me suis éclipsé. Je suis allé à pied jusqu’au restaurant L’obus de 1870, près de l’église Neuilly.

J’étais le premier. Je ne suis pas entré. J’ai regardé Olivier se garer juste en face du resto avec sa grosse voiture. Nous sommes entrés ensemble et le patron nous a indiqué une table. Le restaurant était désert. Très belle décoration, ambiance de jazz avec des photos, des tableaux. Je suis passé des centaines de fois devant ce restaurant sans jamais jeter un œil à l’intérieur, j’avais manqué quelque chose.
Nous nous sommes installés. Roland est arrivé quelques minutes plus tard. Puis Carole. Nous avons discuté de l’avenir de la pièce en attendant Paul et Hacina, qui sont arrivés avec une heure de retard. Nous voulons toujours la jouer mais il faudrait que cela arrive de manière plus régulière. Paul doit donc nous trouver une date et surtout, une salle, pour la fin du mois de septembre. J’ai précisé qu’il fallait vraiment qu’on joue plus souvent sinon on allait se démotiver, moi le premier. J’avais envie d’arrêter il n'y a pas si longtemps mais remonter sur scène la semaine dernière, même devant 20 personnes, ça me redonné envie. Mais pas pour jouer dans six mois…

De temps en temps, dans notre discussion, des répliques de la pièce nous venaient naturellement, et ça nous faisait bien rire. Très private joke quand même…

Roland a emis l’hypothèse de nous faire jouer à Montreuil, Carole a Paris, dans une salle, rue de Ménilmontant, Paul dans les MPT de Noisy (moins glamour…).
Roland a également proposé l’idée d’une nouvelle pièce. Personne n’a relevé, nous sommes encore trop impliqués dans Linge sale.

Nous avons vraiment bien mangé. C’est fin, très bon, peut-être un peu cher mais je m’en fous, je suis super riche.

Nous nous sommes séparés sur le trottoir.
Olivier n’avait pas vraiment l’air en forme. Dans la soirée, je lui ai demandé où il comptait partir en vacances, il m’a répondu que c’était compliqué et qu’il pensait peut-être se faire une semaine de vacances tout seul pour faire de la photo, « c’est quelque chose que j’ai toujours eu envie de faire et là c’est l’occasion », c’est le genre de phrases qu’on sort que ça ne va pas bien avec sa femme. Hacina lui a dit en partant, « tu embrasseras ta femme », il a répondu, en baissant les yeux, d’une voix à peine audible « oui, oui ».
Mais nous n’avons pas posé de questions. Finalement, nous ne nous connaissons assez mal, nous ne sommes que des camarades de théâtre… Et ce n’est pas vraiment là qu’on partage ses problèmes, au contraire, c’est plutôt en montant sur scène qu’on essaie de les oublier.

Roland, Paul et moi, nous sommes rentrés à pied jusqu’à nos voitures. Hacina est passée devant nous, la voiture, leur vieille BX blanche grinçait et couinait. Une balade digestive un peu plus longue après mon repas copieux ne m’aurait pas dérangé.

J’ai appelé Sandrine lorsque je me suis retrouvé derrière le volant de la R5. Une voix déjà bien endormie m’a répondu. En effet, en ouvrant la porte de l’appartement, j’ai vu que tout était sombre. Sandrine dormait déjà. Elle m’a quand même parlé, m’a demandé comment s’était passée ma soirée. Ce matin, elle ne s’en souvenait plus.

Aujourd’hui, j’ai eu ma visite médicale. Je suis apte. Elle m’a fait lire les lignes de lettres en me couvrant un œil puis l’autre. J’ai lu un « V » et en me rapprochant pour m’assoir, je me suis rendu compte que c’était un « Y ». Je n’ai pas pu m’empêcher de dire à voix haute : « ce n’était pas un « v », c’était un « y », le salaud ! ». Elle m’a posé de nombreuses questions. Tout va bien. Elle m’a touché le ventre du bout des doigts et m’a demandé si je prenais un petit déjeuner le matin. Oui, bien sûr, et j’ai un micro-surpoids... si vous voulez tout savoir !

On m’a également délogé de mon bureau ce matin.
Un mec devait s’y installer lundi matin mais il a trouvé que c’était mieux pour lui de le faire ce matin. Donc, le service informatique est entré dans le bureau avec une nouvelle imprimante et un nouvel ordinateur et m’a gentiment demandé de déguerpir.
J’ai pris mes affaires et j’ai traversé la rue pour rejoindre le deuxième étage et me présenter devant ma résponsable, malheureux comme un chien battu. Elle a passé quelques coups de fil et m’a dit qu’une place allait se libérer mais seulement dans une heure et que pendant ce temps-là, je pouvais flâner…
Je suis allé dans un bureau pour discuter avec I. une chef d’équipe avec qui je m’entends bien et soudain ma chef est arrivée pour me dire : « Vous avez de la chance ! Une place se libère ! Heureusement, quelqu’un est malade ! » Je souris : « Vous êtes contente parce que les gens sont malades ? » « Oui, c’est un peu ça en ce moment, on manque tellement de place ! ».

Je me suis donc installé au bureau d’une personne qui a un grave problème au pied et qui, pour cette raison, a fait le bonheur de ma chef.
Nous ne sommes que deux dans le bureau. En face de moi, de l’autre côté des écrans, il y a une petite femme très grosse avec une robe imprimée bleue. Elle est gentille mais parle toute seule en bossant.
Sur mon poste, il y a une dizaine de petites peluches (des lapins, un âne, une vache, un Dumbo et bien sûr un koala qui tient un cœur entre ses bras avec écrit LOVE dessus). Sur les murs, il y a de belles photos de paysages tirées d’un calendrier et surtout la photo encadrée d’un chien, un épagneul breton, genre photo de souvenir après sa mort tragique, accompagnée d’un dessin de ce même chien et, vantousé sur le cadre, un porte-clés représentant un chien jaune…
Je reste sans voix devant tant de goûts.

Un intérimaire, V., arrivé à peu près en même temps que moi, est passé dans le bureau.
Il a l’air gentil mais semble également pas mal se la raconter. Durant les premiers jours, il m’avait dit alors que je l’avais simplement croisé dans le couloir qu’il faisait trop de dossiers, qu’il était trop rapide et que les chefs lui avaient dit de ralentir la cadence… J’avais hoché la tête, hyper intéressé (je sais faire…) et répondu un « ah bon » profond.

Cette fois, il me dit, l’air de rien : « On entend pas beaucoup parler de toi dans la société ! » Je ne comprends pas du premier coup alors il me répête sa phrase en ajoutant : « C’est vrai, on ne te voit jamais ! » « C’est sûrement parce que je ne vais jamais en pause et que j’étais dans un bureau de l’autre côté de la rue, tout seul… » j’ai répondu, tranquillement. « Ah ouais, ça peut expliquer… » J’ai poursuivi mon boulot en cours. Je crois qu’il a vu que la discussion n’avait pas à aller plus loin et que la courtoisie feinte ou l’hypocrisie sociale n’était pas obligatoire.

J’ai pris un peu plus de temps pour déjeuner, le bonheur des horaires variables.
J’étais bien au square Louis XVI en train de regarder un film sur mon ARCHOS. Je n’avais pas très envie de revenir.

Et finalement moi voilà à nouveau devant les peluches du monde enchanté et le koala qui me dit LOVE.
C’est beau la vie !

28.6.07

Le caractère des bébés en question

Mercredi soir

Je suis resté un peu plus longtemps au boulot, histoire de rattraper mes heures et de finir quelques dossiers. Toujours le souci du travail bien fait…

Sur mon portable, j’avais plusieurs messages, notamment un de K., ancienne collègue des Editions X (je préfère ne pas prendre de risques, on ne sait jamais…) et une personne qui souhaitait me rencontrer suite à l’envoi de mon CV en réponse à une offre d’emploi parue lundi dernier. J’ai essayé de rappeler cette dernière mais à 17h40, le téléphone a sonné dans le vide.

A la maison, je me suis installé quelques instants devant Wimbledon (avant que la pluie anglaise ne stoppe les matchs) et je me suis détendu devant du gazon, des lignes, des balles jaunes et des jeunes filles qui courent en jupette…

Je suis allé chercher Sandrine et nous avons fait un petit détour par la boulangerie du bout de la rue.
A chaque fois, le boulanger, un rebeu, tête ronde avec des lunettes et une bouille sympa me dit : « Bonjour chef. Comment ça va chef ? Avec plaisir chef ! » Sa gaieté naturelle ou commerciale fait du bien. Mais là, il n’était pas là, grosse déception.
C’était un autre mec, tout maigre, timide. Il m’a donné ma baguette, comme l’autre finalement, mais je l’ai trouvée moins bonne…

Nous avons mangé et pris un peu de temps pour écouter de la musique. J’en ai également profité pour ranger un peu ma bibliothèque, certains cadeaux d’anniversaire ont trouvé leur place.

Nous nous sommes garés dans le centre de Noisy et nous sommes montés chez Fanny et Seb, nouveau lieu de rassemblement hebdomadaire, nouveau QG en quelque sorte. Les Pinto sont arrivés quelques minutes plus tard. Nous sommes restés un petit peu dans la cuisine, admirant Fanny qui préparait le repas, en femme au foyer dévouée qu’elle est en train de devenir. Puis nous sommes passés dans le salon. Fanny a ressorti une bouteille de cidre de la semaine dernière que nous avons sifflé très rapidement.

Des amis de Seb et Fanny, J. et sa copine V., collègues de la FNAC sont venus faire un petit coucou en milieu de soirée. Ils sont très gentils et n’ont pas eu l’air d’avoir du mal à s’intégrer avec nous et nos discussions.

A un moment, alors que j’essayais de parler d'un reportage au sujet des fœtus qu’on habituait à écouter de la musique classique ou du rock et qui, après, parvenaient à s’endormir même si on lui mettait du rock à fond, Micaël a affirmé que sa fille avait été bercée au bruit du marteau-piqueur.
Soudain, J. s’est tourné vers Micaël et lui a demandé, le doit tendu vers lui : « Et les barbecues ? »
Micaël l’a regardé, étonné par la question : « Oui, c’est bien… »
Sébastien est venu à la rescousse de cette situation qui commençait à devenir étrange : « Ouais, c’est un truc de portugais aussi le barbecue ? On a un pote, c’est carrément sa passion ! Il pourrait en faire tout le temps, il serait le plus heureux des hommes. Et il parle du moment où il pourra construire le sien au fond de son jardin, et il peut tenir une conversation sur les barbecues de pays étrangers et tout… »
Micaël a rigolé et confirmé qu’en effet, en tant que portugais, il se devait de faire régulièrement des barbecues mais chauffés avec des palettes…

Avec J. on a parlé un peu de l’entretien de la veille et je lui ai dit franchement que je n’étais pas intéressé. J’ai d’ailleurs laissé un message au responsable aujourd’hui.

Après le départ de J. et V., nous avons continué à discuter et la conversation a ensuite tourné autour des enfants, de l’éducation des enfants, du laxisme, de l’autorité, du problème de l’enfant roi, du « on n’était pas comme ça, nous, avant », de Freud, du subconscient des fœtus, de celui des bébés, du caractère des bébés contre lequel on ne pouvait rien faire… Plusieurs théories s’affrontaient, le débat était très stimulant même si seuls les Pinto avaient déjà un enfant et pouvait se prendre pour exemple direct.

Je n’arrive pas à me dire qu’un enfant naît avec son caractère propre.
Je crois aux gènes qui font qu’un enfant est différent d’un autre, mais je crois surtout à la manière dont l’enfant vit avec ses parents, depuis le début de la grossesse jusqu’à ses 7 ans (si on veut rester sur Freud).
Je crois que le caractère d’un enfant se crée avec la famille dans laquelle il arrive, la manière dont on peut l’aimer, l’éduquer, le punir, etc. Et cela, dès ses premiers jours…
Je crois qu’un enfant qu’on dit difficile l’est surtout à cause du stress de la mère (et/ou du père) pendant la grossesse, ou après l’accouchement, des difficultés à gérer les premières situations et que cela, instinctivement l’enfant doit le ressentir et réagir en pleurant plus souvent, en étant plus capricieux, etc.
Je crois que ce sont les parents qui offrent à leur bébé une direction de vie qu’il prendra ensuite plus ou moins de sa propre volonté.

Par exemple, des parents qui ont deux enfants. Ils vont donner la même éducation aux deux et ne comprendront pas pourquoi l’un sera gentil et l’autre très dur.
C’est tout simplement qu’ils n’ont en aucun cas pu donner la même éducation. Ils n’étaient pas eux-mêmes identiques pour les deux grossesses, pour accueillir les deux bébés. Ils n’avaient pas le même âge, pas la même expérience. Dans un cas, c’était le premier enfant, unique, et dans l’autre le second, avec un grand frère, et l’idée du partage.
Pour vérifier la théorie de la même éducation qui aboutirait aux mêmes résultats, il faudrait cloner un couple, les mettre dans les mêmes conditions avec deux enfants différents et observer.

Tout le monde ne partageait pas la même idée. La discussion était animée et nous a d’ailleurs mené jusqu’à une heure bien tardive puisque nous avons dit au-revoir à Seb et Fanny, un peu après 1 heure du matin.
Micaël, pour détendre l’atmosphère, après les idées hautement psychologiques que nous venions de partager, nous a montrer comment Bruce Lee faisait caca ; ça valait son pesant de cacahuète !!!

J’ai essayé de me coucher en même temps que Sandrine mais vraiment elle est trop rapide pour moi et je suis également trop lent.

Aujourd’hui, j’ai eu K. des Editions X au téléphone. Elle m’a expliqué la situation catastrophique de l’entreprise et m’a informé qu’ils étaient 4 à se mettre en place pour aller aux prud’hommes ainsi qu’au Tribunal de commerce. Elle avait besoin de moi pour que je lui fournisse les papiers qui prouvaient que j’avais déjà fait le nécessaire de mon côté et que jusqu’à présent, je n’avais récupéré qu’un quart des sommes attendues.
Elle m’a dit que B. avait 6 mois de salaire en retard et qu’elle ne faisait pas partie du petit groupe de 4 personnes. C’est beau l’amour pour son patron, la véritable dévotion…
A suivre…

J’ai appelé le mec de FNAC. Com pour dire que je n’étais finalement pas intéressé.

J’ai rappelé également la personne qui m’avait laissé un message hier. J’ai un entretien lundi soir. Le poste a l’air fait pour moi. Je croise les doigts même si c’est un nouveau CDD pour un congé maternité.

27.6.07

Ne t'avise pas de mourir avant moi !

Mardi soir

J’ai dû quitter le boulot à 16h30 car j’avais un entretien.

En effet, la veille, un ami de Fanny, J., ancien collègue de la FNAC, qui bosse désormais pour leur site Internet m’a parlé d’un poste urgent qui se présentait pour l’été dans le secteur livre.
J’ai appelé son responsable dans la journée et nous avons immédiatement fixé un rendez-vous pour la fin de journée.

J’ai attrapé le métro puis le bus et je suis arrivé dans une zone industrielle d’Aubervilliers, glauque, composée de hangars numérotés dont certains ressemblaient à l’arrière d’une boutique des puces, et d’autres à de jolis bâtiments modernes.
J’ai un peu tourné pour trouver le bon endroit mais je suis tout de même arrivé un peu avant l’heure.
J’ai attendu quelques instants près de l’accueil en lisant mon livre puis le responsable est venu me chercher : baraqué, chemise ouverte, cheveux noirs légèrement bouclés.

L’entretien a eu lieu dans une petite salle de réunion.

Il m’a expliqué le poste, la mission, les conditions de travail.
J’ai expliqué mon parcours et essayé de me vendre.

Ils ont besoin de quelqu’un pour lundi et jusqu’au 20 août à peu près, sans aucune chance d’être prolongé.

J’ai ensuite rencontré un mec de la DRH, grand, fin, cheveux mi-longs, des pattes fournies sur les joues, un petit air efféminé. Il me serre la main de la main gauche en me montrant un grand pansement blanc, une poupée presque, qui recouvre son majeur. Il me met à l’aise, plus facilement que le responsable, me poste trois questions et me laisse le temps d’y répondre.
Il me donne ensuite des informations pratiques notamment au sujet du salaire qui est un tout petit moins élevé que ce que je gagne en ce moment, sachant que mon salaire actuel est à deux doigts de l’esclavagisme…

Nous nous donnons deux jours pour réfléchir. Pour ma part, c’était déjà presque mort à la moitié de l’entretien mais on ne sait jamais, la nuit peut porter conseil.

J’ai retrouvé J. qui éteignait son ordinateur et m’avait attendu pour rentrer.
Je n’étais pas vraiment préparé à rentrer avec quelqu’un que je ne connaissais pas très bien, avec qui j’allais devoir faire la conversation pour éviter les blancs embarrassants. J’avais plutôt prévu de finir tranquillement mon livre. Mais il m’avait attendu et il avait pensé à moi pour ce poste alors je ne pouvais pas me défiler. Nous avons parlé de la pluie et du beau temps mais je suis arrivé à Neuilly presque sans m’en rendre compte.

Sandrine est venue me chercher. Elle m’a laissé le volant et nous sommes allés à Chelles, chez une collègue à elle à qui nous devions livrer du Champagne. Nous avons discuté avec elle dans sa rue, admirant sa nouvelle voiture.
Elle a regardé la notre et a dit à Sandrine : « Vous avez eu un petit souci ? ».
Avant même que Sandrine ne réponde, j’ai dit, faussement étonné : « Ah oui ! Tu as vu chérie, on nous a volé une partie du pare-choc, on n’est vraiment pas en sécurité dans la région ! ». (Toujours le mot pour rire...)
Sandrine m’a fait un sourire, l’air de dire, ‘ah, ah, très drôle mais tu ne vas pas t’en sortir comme ça’ et a répondu à sa collègue que j’avais eu du mal à voir ce qu’il y avait devant moi dans la rue commerçante de Noisy et que j’avais foncé dans la marche à fond de première, débout sur l’accélérateur (j’exagère un peu mais dans l’esprit, c’était ça…).

Quelques minutes plus tard, alors que nous étions en direction de Neuilly, et que j’observais distraitement les maisons en me disant que ça pourrait être pas mal d’habiter dans le coin, Sandrine m’a soudain prévenu qu’il y avait un dos d’âne et que j’arrivais bien vite dessus. Je n’ai pas vraiment eu la possibilité de freiner et je l’ai pris à pleine vitesse. Sympa les montagnes russes !
Comme je n’arrête pas de faire des bourdes au volant, j’ai proposé à Sandrine de conduire à ma place… mais elle n’aime pas conduire… Alors, je crois que nous allons nous mettre au vélo.

A la maison, nous avons mangé et Sandrine s’est installée pour regarder les épisodes de Grey’s Anatomy.
J’ai regardé le premier avec elle et je me suis retenu pour ne pas pleurer (je suis un mec, un vrai, je ne pleure devant une série sentimentale ; j’avais quand même les yeux bien rouges).

Pendant ce genre de scènes (quelqu'un qui est en train de mourir et son mari qui pleure en priant le ciel de ne pas lui enlever la femme qu'il aime ou un truc dans le genre), je me tourne vers Sandrine et je ne peux m’empêcher de lui dire comme une menace de ne surtout pas mourir avant moi et elle me répond les dents serrées que moi non plus je n’ai pas intérêt à mourir avant elle.

Quand on regarde ça, on se projette, on imagine, on s’identifie et des scènes horribles défilent dans nos têtes…
Qu'aucune personne proche ne s’avise de mourir avant moi !!!

Je me suis occupé de quelques affaires administratives qui traînaient depuis quelques jours sur le bureau, j’ai cherché du boulot sur Internet et j’ai terminé mon livre.
Ensuite, devant ma bibliothèque, j’ai laissé mon regard errer un long moment sur tous ces livres en cherchant celui que j’allais bien pouvoir commencer. J’ai finalement opté pour un thriller, ça va me détendre.

Ce midi, j’ai mangé avec mon père. Il a l’air d’aller mieux. En tout cas, il a des choses à dire…

26.6.07

Extrêmement fort et incroyablement près ; La théorie des nuages





Encore un livre magnifique. Ecrit cette fois par le mari de Nicole Krauss, auteur, si vous avez bien suivi, de L'histoire de l'amour, dernier livre en date à m'avoir tirer des larmes.

Un livre sur l'après-11 septembre à New-York.
Oskar, 9 ans, a perdu son père pendant les attentats et n'arrive pas à s'en remettre. Un jour, il trouve une clé dans la penderie de son père et décide de partir à la recherche de la serrure correspondante. Il parcourt la ville, se confronte à la peine de sa mère, à celle de sa grand-mère et retrace les drâmes de sa famille, les douleurs de chacun...
Un beau livre rempli de photos en noir et blanc, de libertés typographiques parfois déroutantes...
Les photos insérées à l'envers d'un homme qui tombe du World Trade Center nous font penser, comme un film qu'on rembobine, que tout pourrait revenir en arrière...

Je me suis demandé, au-delà de la vraie qualité d'écriture, si ce livre n'avait pas eu une force dramatique plus forte parce qu'il s'agissait du 11 septembre... Mais tous les livres sur le sujet ne sont pas bons.




Le premier roman d'un auteur qui a décidé de nous raconter la vie de plusieurs rêveurs-scientifiques-poètes qui ont un jour lever les yeux au ciel pour regarder les nuages autrement.
On apprend comment les noms ont été donnés aux nuages, comment un savant a-t-il décidé de parcourir le monde pour savoir si les nuages étaient partout identiques.
On apprend en même temps la vie d'Akura Kumo, un japonais, qui se souvient d'un nuage désastreux, en forme de champignon, qui a dévasté sa ville, Hiroshima.
Une belle écriture, légère et simple, poétique et fine.

Passer entre les gouttes

Lundi soir

Je suis resté un peu plus longtemps au travail, j’ai pu finir tous mes dossiers et retrouver Sandrine dans un RER à Gare de Lyon. Et faire des heures pour quitter plus tôt un prochain jour...

A Neuilly, nous avons décidé de ne pas prendre le bus et de rentrer à pied.
De l’autre côté de la Nationale, nous avons vu Sylvain. J’abord essayé de siffler mais je crois que même Sandrine ne m’a pas entendu. Alors, de ma voix la plus virile, je l’ai appelé. Un cri de Hyène qui n'a pas encore mué s'est échappé de ma gorge.
Sylvain s'est quand même retourné. Il nous a attendu et nous l’avons accompagné après avoir accepté son invitation à venir boire un coup chez lui. Nous avons pu voir Marion et Maxime qui se préparent tranquillement à partir en vacances à la fin de la semaine. Maxime a encore changé, les bébés grandissent trop vite.

En quittant leur immeuble, la pluie s’est mise à tomber à nouveau. Nous avons attendu le bus qui est arrivé deux minutes après.

J’avais prévu de faire un footing mais la pluie m’a découragé. En descendant du bus, près de la maison, j’ai dit à Sandrine que le footing avait l’air compromis. L’averse venait juste de s’arrêter. « Mais il ne pleut plus » a-t-elle répondu malicieusement. « Il bientôt re-pleuvoir, tu peux en être sure » ai-je argumenté. « Ah, d’accord, c’est ça ta motivation : je ne vais pas courir parce qu’il va peut-être pleuvoir à un moment… Je ne sais pas quand. Dans cinq minutes ou dans trois heures, mais je ne peux pas y aller, c'est trop dangereux » a-t-elle fin par me répondre en riant de moi.
Malgré tout, j’avais raison, d’autres averses sont tombées dans la soirée.
Ce n’était pas un temps pour faire un footing.

Nous avons mangé puis chacun a vaqué à ses occupations. Je ne tenais pas à regarder D&CO. J’ai profité de ma soirée pour installer des logiciels qui me manquaient depuis l’épisode du virus, regarder les petites annonces, écrire un peu et faire du repassage en regardant le début de la deuxième saison de Grey’s Anatomy.
De temps en temps Sandrine venait me voir pour me donner du courage et me rappeler de ne pas me coucher trop tard.
J’aurais dû l’écouter parce que de fil en aiguille, avec ma rapidité légendaire, j’ai fini par éteindre l’ordinateur à heure bien tardive.
Du coup, je commence la semaine déjà fatigué.

25.6.07

Week-end : théâtre, handball, belle-famille, amis et des siestes...

Vendredi soir

Je suis parti tôt du travail. J’ai pu rejoindre Sandrine à Nation. Nous étions dans le même wagon, je pouvais la voir mais le monde nous empêchait d’être l’un à côté de l’autre. Nous avons pu nous retrouver à Val de Fontenay.

A la maison, j’ai préparé mon sac, pris le texte de la pièce ainsi que le plan pour me rendre à la salle et à 17h45, j’étais dans la voiture, en direction de Moret-sur-Loing, petite ville à 10 kilomètres de Fontainebleau.
Distance : 76 km ; durée du trajet : 1h03, selon Michelin.

Sur la route, entre les averses et les éclaircies, et après avoir traîné dans les embouteillages pour simplement renter sur la Francilienne, j’ai lutté pour ne pas m’endormir au volant.
Arrivé à Melun, je n’étais plus très loin, mais c’était sans compter sur les embouteillages pour sortir de de la ville ou traverser Dammarie-les-Lys.

J’ai finalement réussi à atteindre ma destination au bout de 2h15 de route.
Les autres étaient déjà là, autour d’une table, en train de terminer leur repas. J’ai rapidement jeté un coup d’œil sur la scène et sur le décor déjà installé puis je me suis assis avec eux.
La responsable du café théâtre est venu me voir pour m’expliquer qu’elle n’était pas sure de pouvoir me servir parce qu’il était déjà tard et que le public n’allait pas tarder à arriver. Elle a dû voir ma tête de mec qui vient de se taper, en sortant du boulot, beaucoup de kilomètres pour venir jusqu’ici, qui va monter sur scène dans moins d’une heure et qui aimerait juste grignoter deux trois trucs histoire de ne pas tomber dans les pommes en disant le peu de texte qu’il a à dire… Elle est revenue quelques secondes plus tard avec de quoi me nourrir. C’était suffisant même si je n’ai pas eu le droit, comme mes camarades à la petite tartelette poire chocolat, qui me faisait bien envie mais il ne fallait pas trop en demander.

Nous nous sommes ensuite enfermés dans la loge, pour nous changer, nous maquiller, reprendre des passages qui avaient été très moyens la veille, nous concentrer, nous motiver. Il s’agissait d’un tout petit festival de théâtre amateur et nous n’attendions pas une foule immense. Du coup, dans la loge, nous avons beaucoup parlé de ce spectateur unique qui serait venu nous voir par erreur et pour qui nous étions prêts à jouer notre meilleure version de cette pièce Linge sale, que nous allions montrer pour la cinquième fois en 3 ans… Quel exploit !

Finalement, avec un petit quart d’heure de retard, et devant une vingtaine de personnes dont cinq ou six membres du café théâtre, la pièce a pu commencer. Ce n’était pas trop mauvais mais ce n’était pas super bon non plus. Il y a encore eu des erreurs de texte, du cafouillage, nous avons eu du mal à nous écouter parler alors nous coupions parfois la réplique de l’autre avant même qu’il l'ait terminée mais dans l’ensemble, le rythme était bon.
Etrangement, le public n’a pas réagi aux mêmes endroits que les précédentes personnes qui ont pu déjà voir la pièce ; elles ne riaient pas aux mêmes moments par exemple…
Pour ma part, je ne me suis pas trop mal débrouillé. Heureusement! J’ai réellement le plus petit rôle de la pièce avec peu de présence et peu de texte, ça serait incroyable si je ne connaissais pas mon texte ou mon jeu de scène.

Malgré les 20 personnes, les applaudissements étaient chaleureux. Après le salut, nous sommes allés discuter avec les spectateurs pour les remercier et connaître leurs impressions. Ils semblaient ravis mais peu de gens oseraient dire devant les acteurs que c’était nul et qu’ils se sont fait horriblement chier.

Nous avons bu un coup avec les responsable du café théâtre, des gens très gentils. Il y avait une jeune fille qui vendait des bouquins de théâtre. Deux acteurs de la troupe ont acheté le texte de la pièce. Un spectateur a dit en riant : « En effet, il est peut-être temps que vous lisiez le texte ! ».
Quelques minutes plus tard, ce même spectateur discutait au comptoir avec la seule fille de la troupe, Carole, tous les deux devant une bière. J’en avais commandé une moi aussi et comme j’étais à côté de Carole au moment de la commande, je croyais qu’il s’agissait de la mienne. J’ai donc tendu mon bras entre leurs épaules et j’ai attrapé mon verre. Le jeune homme m’a jeté un regard froid : « Vas-y, tu peux prendre ma bière si tu veux ! ». Je me suis platement excusé. Il a esquissé un sourire : « Tu as de la chance, d’habitude je mords le mollet quand on me fait ce genre de coup ! ». Je n’ai pas répondu. J’ai pris ma bière que la patronne venait de me donner et je suis resté un peu en retrait.

Nous avons démonté et rangé le décor très rapidement, courant sous la pluie pour atteindre la voiture de Paul. Nous nous sommes changés, nous avons dit au-revoir et merci et nous sommes rentrés toujours sous la pluie…
Le trajet m’a paru moins long, déjà parce qu’il n’y avait pas d’embouteillages mais surtout parce que Carole m’a tenu compagnie.
Nous avons parlé. La nuit, la pluie, la route, je ne sais pas quoi exactement, mais nous avions envie de nous confier, de dire des choses sur nos vies que nous n’osions peut-être pas évoquer habituellement. Nous avons beaucoup parlé de divorce, du sien et de la souffrance des ses enfants, de celui des mes parents… Elle m’a affirmé qu’un fœtus pouvait être traumatisé par la séparation de ses parents, la mère lui transmettant ses angoisses, sa douleur, sa peine, etc. J’ai du mal à croire à ce genre de choses.
Je conduisais, la route défilait sous mes yeux, entre les phares et la pluie, et j’avais l’impression d’être allongé sur un divan, creusant malgré moi au fond de mon âme pour découvrir des choses qui ne devaient peut-être pas l’être…

Nous avons retrouvé Paul à l’école où nous répétons d’habitude. Il était un peu plus de minuit. Comme des voleurs, nous avons déchargé la voiture, monté les escaliers et rangé le décor dans la salle. J’ai raccompagné Carole chez elle et je suis rentré.
Sandrine m’attendait, à moitié endormie. Je lui ai raconté notre triomphe puis nous nous sommes couchés.

Samedi

Nous nous sommes levés tôt pour faire des prises de sang (vérification de notre taux de choléstérol). Pendant que la jeune femme prenait mon sang, je fixais une vieille photo délavée d’enfants roumains accrochée devant moi. J’ai attendu Sandrine en lisant le dernier Courrier International.
Chez le généraliste, il y a Paris Match, chez l’ophtalmo, il y a Paris Match et Madame Figaro, chez la dermato, il y a Paris Match et des magazines sur les bateaux et dans le laboratoire, on peut trouver les numéros de Courrier International des six derniers mois. Je devrais aller plus souvent faire des prises de sang et je vais peut-être penser à écrire un guide sur les magazines et journaux des salles d’attente des médecins d’Ile-de-France. Je crois qu’il y a un filon…

De retour à la maison, je me suis jeté sur mon petit déjeuner et je me suis recouché jusqu’à 13h. L’après-midi a été plus que cool, entre les siestes et les premiers épisodes de la saison 1 de Dexter.

A 19h45, nous étions devant le restaurant Aux 3 pâtes à Noisiel pour le dîner avec les joueurs de l’équipe de hand. La moitié est arrivée en retard mais la soirée était sympa.
Très mecs du hand quand même : des lancers d’avions en papier, de boulettes en papier (un très beau lancer dans le café de Ludivine qui a apprécié moyen), des applaudissements à chaque fois que quelqu’un revenait des chiottes, des petites blagues dans les crêpes des camarades qui étaient justement aux toilettes (du piment ou du poivre aspergé à l’intérieur), des grosses voix, des gros rires, des vannes, des moqueries, le handball quoi !
Nous étions quelques uns à avoir pris le menu crêpes à volonté. Moi, je me suis arrêté à 3 salées et 3 sucrées (ce qui est déjà pas mal) mais d’autres ont été plus loin, ceux qui ont eu le temps et le courage d’aller aux toilettes par exemple… mais qui ont trouvé leur crêpe au Nutella un peu trop poivrée...

Dimanche

Grasse matinée et repas chez l’oncle de Sandrine avec ses cousines et son cousin, ses parents, sa sœur.
La cousine de Sandrine est enceinte de 5 mois. De dos, on ne voit rien, de face, on croirait qu’elle a avalé un ballon de foot, c’est tout rond et tout lisse.
Nous avons mangé dehors, profitant du soleil puis de la pluie, puis du soleil, puis encore de la pluie…
En fin d’après-midi, nous étions de retour à la maison pour quelques instants de détente, un dîner et hop, nous voilà repartis chez Audrey et Alexandre que nous n’avions pas vu depuis longtemps. Ils vont bien, ont l’air en forme.

A minuit, Sandrine dormait ; le temps de lire quelques pages et je l’ai retrouvée dans les bras de Morphée.

22.6.07

Répétition générale

Jeudi soir

En rentrant du boulot, je suis resté 8 minutes à la maison, luttant contre l’appel du canapé, et j’ai attrapé ma pochette rouge où le texte de la pièce Linge sale repose depuis trois ans avant de monter dans ma voiture.
Il y avait du monde sur la route. Du coup, je suis arrivé dix minutes en retard. Ils étaient tous là et le décor était déjà en place.
Nous avons discuté quelques minutes du chemin pour se rendre à la salle, de l’heure du rendez-vous, débattu pour savoir s’il fallait manger avant ou après, si on prenait cette perruque plutôt que celle-là…
Puis, nous avons fait un filage, sans jouer mais en jouant quand même… Nous avons tous eu des trous de mémoire, des oublis au sujet de la mise en scène, comme si on allait jouer cette pièce pour la première fois, comme si ce n'était pas la deux cent millième répétition.
Nous n’étions pas prêts et je ne suis pas sûr que nous le serons ce soir. Seul point positif, dans les passages qui vont bien, nous nous amusons et nous sentons que nous tenons enfin la pièce, que nous nous l’approprions (mais ces passages-là ne sont pas si nombreux…).

C’est dur d‘être depuis si longtemps sur cette pièce.
Quand je la lis, je me sens partagé. Je commence à la détester et en même temps, je ne peux pas m’empêcher de l’aimer. Je connais la plupart des répliques des autres, à part les grands monologues, et j’en viens même, dans la vie quotidienne à penser avec ces répliques. Si quelqu’un me dit « j’ai vomi ce matin », j’ai envie de lui répondre « mais moi aussi, j’ai vomi ce matin, ça dépend de ce qu’on a mangé la veille », réplique qui hors contexte ne veut plus trop rien dire et ne fait pas spécialement sourire.
Quand je viens aux répétitions, quand je sais que nous allons jouer, j’ai envie de dire que c’est la dernière fois, que j’arrête tout, et en même temps, je ne veux pas laisser tomber la « troupe » et j’ai dû mal à abandonner mon personnage et la pièce en elle-même. C’est comme une rupture après trois ans de vie commune. Et puis jouer, monter sur scène, même dans des petits patelins (que même Jean-Pierre Pernaut ne connaît pas), c’est quand même surtout pour ça que je suis là… Pour jouer face au public (même 20 personnes)… Pour être sur scène et jouer mon personnage à fond…
Quand je regardais le spectacle des enfants de l’école de Laetitia, je me moquais un peu, je souriais, mais au fond de moi, je les enviais. J’aurais donné beaucoup pour être sur scène avec eux, devant la salle, pleine à craquer, pour écouter ces applaudissements.

Après la répétition, nous avons démonté le décor et nous l'avons rangé dans la voiture de Paul. Efficace, tout le décor tient dans le coffre d’une voiture, on pourrait même jouer dans la rue si on voulait. Spectacle itinérant. On s’arrête, on plante le décor, on joue, on fait tourner un chapeau pour la recette, puis on démonte, on range le décor et on va ailleurs… Une vraie vie de saltimbanque. On pourrait...

Je suis rentré. Pendant que je mangeais, Sandrine regardait une émission sur une chaîne de la TNT où ils proposent à une famille de refaire leur maison en 7 jours, et pendant ce temps, ils essaient de te transformer, te relooker, te psychanalyser.
Genre, ta famille pourrie vit dans une maison pourrie, inscris-toi à l’émission ! C’est un mélange entre D&CO, Cconfessions intimes et Relooking extrême. De la merde fait avec de la merde…

Pas de fête de la musique cette année. C’est l’âge sûrement…

Sandrine, épuisée, s’est couchée tôt. Moi, je me suis rasé le crâne et la barbe puis j’ai regardé le plan pour aller à Moret-sur-Loing, là où nous jouons ce soir. J’ai lu un peu et je me suis couché en me disant que ça commençait à fortement me manquer de ne pas faire de sport.
J’ai besoin de me dépenser, de suer, de courir, de sauter, de crier, d’avoir des courbatures… Mais il est encore trop tôt. Ma blessure aux adducteurs n’est pas encore guérie, je pense.

Dans mon boulot, je passe mes journées à saisir des dossiers. J’imagine toujours que je vais tomber sur un particulier que je connais, un ami, quelqu’un de la famille et puis, parfois, je me dis que je pourrais tomber sur une personne que j’ai perdu de vue, sur quelqu’un qui a disparu de ma vie depuis plusieurs années : étrangement, j’ai d’abord pensé à Jacques ou à Sébastien… Ils ne me manquent pas mais juste par curiosité, j’aimerais bien savoir où ils sont et ce qu’ils font de leur vie aujourd’hui.
Et puis en même temps, à quoi bon ?

21.6.07

Dimanche d'août



Le narrateur est à Nice.

Ils parlent du temps où il se promenait avec Sylvia sur la promenade des Anglais. Ils fuyaient quelqu'un.

Au fil des pages, on apprend pourquoi, on apprend d'où ils venaient. On apprend ce qu'est devenu Sylvia.

On apprend surtout qu'il y a quelques années encore, ils étaient toute une bande sur les Bords de Marne à se rejoindre autour des plages de Chennevières, de La Varenne ou de Gournay et qu'à l'époque ces bords de Marne valaient bien la Riviera.

Elephant



Un film sur une tuerie qui a eu lieu aux Etats-Unis. Deux étudiants sont arrivés armés jusqu'aux dents sur le campus dans le seul but de tuer tout ce qui bouge.

La caméra suit plusieurs jeunes qui errent dans les couloirs, qui se croisent, se rencontrent pour aller vers leur destin.

Un film sans morale, sans histoire, sans personnage, presque un documentaire mais qui laisse sans voix.

J +1

Mercredi soir

Arrivé à la maison, je suis reparti dans les 5 minutes qui suivaient.
Je suis allé chercher un colis chez le gardien avant de me diriger vers Auchan pour faire de petites courses. Je devais acheter du cidre (ouah, c’est la fête !) et des gâteaux pour le soir. Mais j’en ai profité pour acheter d’autres trucs pour la maison. Je comptais sur Sandrine qui devait me rejoindre, et sur la carte bleue du compte en commun, que je croyais dans son sac, pour subventionner la soirée et en même temps que les courses…
Je me suis donc promené dans les rayons poussant mon caddie, attrapant des bouteilles par-ci, des gâteaux par là.
Sandrine m’a retrouvé pour choisir un melon.
Moi, je ne sais jamais comment faire : le toucher, le sentir, le malaxer, essayer de retirer sa queue, vérifier qu’il est bien rond…
C’est une véritable qualité de savoir bien choisir un melon, quelque chose qu’on pourrait inscrire sur une pierre tombale : « il savait bien choisir les melons ».
Bref.
Arrivés en caisse, Sandrine m’a demandé si j’avais pensé à prendre la carte. « Bah, non, c’est toi qui l’a » ai-je répondu, sûr de moi. Elle a levé les yeux au ciel et soupiré, désolée devant ma mémoire à court terme, digne de notre poisson rouge M, avant de me dire que la carte était dans le tiroir, au même endroit que quand je lui avais demandé deux jours plutôt, « elle est rangée où la carte bleue ? ». J’ai donc payé les courses.

Nous avions prévu d’être vers 20h30 chez Fanny et le programme qui se présentait devant nous demandait une vraie belle organisation : rentrer, ranger les courses, faire à manger, manger, faire la vaisselle, passer à la banque, passer chez les parents de Sandrine et enfin remonter jusqu’à Noisy, et tout ça en 40 minutes chrono…
Nous n’étions pas trop mal jusqu’à l’arrivée chez mes beaux-parents… C’est là que nous avons perdu du temps, sinon c’était jouable avec 7 minutes de retard…
Mais alors que je mettais la pression à Sandrine au sujet du timing, elle m’a répondu : « tu peux arriver en retard, c’est ton anniversaire ! ». Et comme les Pinto ont téléphoné pour dire qu’ils n’étaient pas encore partis, donc plus en retard que nous, j’ai pu me détendre et nous sommes arrivés comme des fleurs un peu avant 21h.
Stéphane était déjà là, habillé en été : pantacourt, tongs, casquette. Seb a dû nous abandonner au moment où les Pinto arrivaient, il avait « répète » (on se croirait dans une série AB) avec son groupe.
Fanny a mis un vinyl de jazz. Nous nous sommes installés. J’étais dans le vieux fauteuil en cuir, très confortable, près la fenêtre, la meilleure place. Nous avons sorti le cidre, les gâteaux et une bougie chauffe-plat en guise de bougie d’anniversaire. Stéphane m’a offert son cadeau. J’ai soufflé ma bougie et je me suis saoulé au cidre avec Laetitia. Alexia était encore très calme et éveillée, ouvrant ses grands yeux sur nous, attrapant ses pieds, nous racontant des choses dans son langage personnel.
Après la soirée, nous retrouvant dans la rue, je ne voulais pas qu’on se sépare comme ça. Ca me faisait plaisir de voir Stéphane un mercredi soir, et puis j’étais content d’avoir quelques amis autour de moi pour mon anniversaire.
Du coup, nous avons discuté un petit peu, assis près de la fontaine. De là où nous étions, nous pouvions voir Fanny déambuler chez elle.
Stéphane a eu envie d’aller aux toilettes alors il a remonté les deux étages à toute vitesse. Puis quand il est descendu, je me suis rendu compte que j’avais oublié mon appareil photo alors je suis remonté et finalement Fanny, voyant que la soirée se poursuivait dans la rue, m’a suivi et nous avons tous discuté près de la fontaine, encore une bonne petite demi heure.
Les lumières étaient restées allumées dans l’appartement, les fenêtres étaient ouvertes, le vinyl tournait sûrement dans le vide, dans un léger grésillement, le diamant ayant attrapé le dernier sillon...

Nous avons tout de même fini par nous séparer, nous faisant une énième bise.
Il était déjà minuit passé.

J’ai fait le compte : certaines personnes m’ont oublié…

20.6.07

Jour J

Mardi soir

Arrivé à la maison, j’ai eu le temps de prendre une douche, me changer et je suis reparti. J’ai fait un saut à la bibliothèque pour rendre deux livres et en prendre un autre que je voulais lire depuis septembre dernier.

J’ai remonté la rue à pied pour me rendre chez la dermatologue.
Ma mère m’avait fortement conseillé, il y a quelques semaines, de faire vérifier mes grains de beauté. Et comme je suis un bon fils, j’ai presque immédiatement pris rendez-vous. Je me suis donc allongé sur la table, en caleçon, et la dermato a pris le temps, avec sa lampe et sa loupe, d’observer de la tête aux pieds, chaque grain de beauté, pour finir par me dire que tout allait bien, que j’en avais en effet beaucoup, qu’il fallait surtout vérifier ceux du dos et éviter de trop s’exposer au soleil. En fait, il ne faut pas qu’un grain de beauté change de couleur et ses contours doivent rester bien délimités. Bref, elle m’a dit ce que je savais déjà mais je crois que c’est quand même une bonne chose de se les faire contrôler, on ne sait jamais.

Je suis rentré à la maison pour attraper mon appareil photo et la fin d’un paquet de gâteau. J’ai retrouvé Sandrine et nous avons rejoint Micaël chez lui. Il habillait sa fille en quatrième vitesse parce que l’heure tournait et que nous allions sûrement être en retard.

Alors que le spectacle commençait à 20h, nous sommes arrivés à 20h12 devant le centre culturel de Villeparisis. Nous avons réussi à trouver des places dans le noir, sur les marches. Alexia est restée très calme pendant le spectacle, malgré la musique, les gens, la chaleur…

Un spectacle de fin d’année d’une école primaire sur le thème d’Alice aux pays des merveilles.
Certains parents étaient encore plus fous que leurs enfants. Ils faisaient des signes, les appelaient, les encourageaient juste avant le début de chaque tableau, se rapprochaient pour prendre des photos, attendant même que leur rejeton fasse une pose alors qu’il n’avait pas fini de jouer.
Les enfants riaient, couraient dans tous les sens, n’étaient pas forcément en rythme, n’étaient pas tous concentrés. Certains saluaient la foule à la fin du tableau, faisaient de grands gestes en direction de leurs parents ou même embrassaient le public avec de grands gestes de la bouche et des mains, comme des stars du Music-Hall.
Pendant les chorégraphies, les garçons étaient moins intéressés que la fille qui, elles, aimaient bouger leurs cheveux et onduler leurs corps, alors que les mecs avaient l’air de trouver ça plutôt « naze » (mais je crois bien que ça ne se dit plus ce mot dans les cours de récré…). Ils se regardaient pour voir qui s’en sortait le mieux afin de le suivre pour les mouvements.
C’était à la fois mignon, ridicule, drôle et pathétique.
Impossible de faire taire les parents. Impossible de faire taire les enfants.
Ca me faisait penser au spectacle des enfants qu’on voit dans de nombreux films américains où le petit garçon ou la petite fille joue le rôle d’une fleur, d’un arbre ou d’une abeille. Les parents sont très fiers, ont apporté leur caméra et la petite leur fait signe sur scène alors qu’elle doit jouer un arbre immobile ou une abeille sans main…
A la fin du spectacle, tous les enfants de toutes les classes sont montés sur scène pour une dernière danse. Ils étaient 200, déguisés, dingues, sautant partout, criant, gesticulant dans tous les sens, comme s'ils étaent tous sous acide.
On aurait cru le final d’un spectacle de Chantal Goya mais sans Chantal Goya…
J’ai senti des frissons parcourir mon corps. Je me suis retourné vers Sandrine pour lui glisser dans l’oreille que j’avais devant moi un de mes pires cauchemars.

Quand la lumière s’est rallumée les parents sont devenus encore plus fous et ont tous accouru vers les coulisses pour récupérer leurs enfants le plus rapidement possible. L’orage menaçait dehors et en se dépêchant, certaines mamans auraient le temps de voir la fin du deuxième épisode de Grey’s Anatomy. Ils se bousculaient. Les maîtresses faisaient leur possible pour éviter de laisser partir un gamin avec quelqu’un qui n’avait pas l’air d’être un parent. Nous avons attendu que la foule se dissipe et nous avons pu rejoindre Laetitia dans les coulisses.

Quand nous avons repris nos voitures pour nous suivre jusqu’au McDo de Chelles 2, l’orage a enfin éclaté (« il fallait que ça pette, il faisait trop lourd » serait une banalité mais c’était ça…). On ne voyait pas grand-chose mais nous sommes tous arrivés en un seul morceau. Nous avons fait la queue pendant un long moment avant d’avoir nos plateaux puis nous avons allègrement mangé nos sandwichs, frites et autres saloperies.

Alexia était toujours bien calme, à moitié endormie, loin des préoccupations des adultes, de la pluie, du sol trempé, de Romain en tongs, de Laetitia épuisée par les enfants, de Sandrine qui avait mangé trop vite… Ah, la douce vie d’un bébé !!

Dans le parking, j’ai montré à Micaël l’état de mon pare-choc. Il a émit un petit sifflement : « Dis donc mon copain, tu n’as pas fait semblant ! Il faut tout changer là. »
Je n’en croyais pas mes oreilles. Le morceau cassé me paraissait changeable mais c’est Micaël qui s’y connaît alors je m’incline et je me dis qu’il va falloir tout changer alors… Je me dis aussi qu’on pourrait peut-être changer de bagnole finalement. Je finis mon débat intérieur en me disant qu’on ne change pas quelque chose juste parce qu’il est cassé (ou si, quand on a beaucoup de frics, ce qui n’est pas mon cas…).

Nous sommes tous rentrés chez nous.
Sandrine s’est endormie en deux secondes, quelques instants après minuit, pour pouvoir être la première à me souhaiter un bon anniversaire, et moi comme d’habitude, le temps de faire mes petites bricoles et je m’insérais sous la couette une demi-heure plus tard.

Et puis, tiens, aujourd’hui c’est mon anniversaire !
27 ans.
J’ai reçu des textos, des messages, j’ai eu deux trois personnes au téléphone. C’est toujours touchant de voir qu’on pense à moi. Dans ma tête, je note les gens et plus les heures passent plus je m’inquiète du silence de certaines personnes… Mais souvent, en fin de journée, je suis rassuré.

J’ai déjeuné avec mon père ce midi. Comme chaque année, nous avons rapidement évoqué le souvenir de ma grand-mère, décédée il y 17 ans, jour pour jour. J'avais 10 ans.

J’ai écouté mon père parler. J’ai essayé de suivre son regard fuyant, dans le vague. Je l’ai bien observé et j’ai creusé au fond de moi pour me souvenir d’un moment, d’une période, d’une époque où il était heureux, je veux dire, vraiment heureux…
J’ai bien quelques images furtives du Portugal, l’été, quand nous étions tous ensemble, avec mes petits frères, à la plage, à la piscine, sur le terrain de football… J’ai bien le jour de mon mariage… Mais ça reste pauvre, trop pauvre…

Voilà, j’ai 27 ans ! Il fallait bien que ça m’arrive un jour.
Il y a 10, comment je m’imaginais à 27 ans ?

- Surtout pas comme les autres : ne pas devenir un mouton, métro-boulot-dodo, ne pas avoir de moins en moins d’amis, ne pas faire un boulot merdique, ne pas attendre la retraite avec impatience, ne pas arrêter le sport, ne pas arrêter d’être jeune, ne pas avoir un bide, ne pas devenir con, ne pas fumer, ne pas aimer le café ni le vin rouge.

- Pas comme mes parents : être heureux en couple, ne pas me marier avec quelqu’un qui ne m’aime pas à ma juste valeur, ne pas être avec quelqu’un qui n’aime pas mes enfants, ne pas divorcer, ne pas voir mes enfants tous les quinze jours, ne pas aller voir ma mère tous les dimanches, ne pas perdre mes parents, être heureux plus souvent.

- Ecrivain : ne pas passer une journée sans écrire, avancer dans des projets, commencer et finir un roman, organiser une vraie œuvre pour dire réellement, profondément, quelque chose.

- Libre : ne pas travailler, lire, écrire toute la journée ; flâner dans les rues de Paris avec mon appareil photo, un carnet ; m’arrêter à la terrasse d’un café pour regarder les gens passer, capter le regard d’une jolie fille ; voyager, parcourir le monde, avec mon sac-à-dos, rencontrer des gens.

- Professeur de Lettres : transmettre un savoir, communiquer ma passion, donner envie de lire et d’écrire…

- Un super sportif : abdos, endurance, un peu de muscle, une hygiène de vie exemplaire (footings, repas équilibré, etc.).

- Amoureux : trouver la femme de ma vie, vivre avec elle (sans forcément me marier), lui faire un enfant (un seul). Ne pas avoir de chien, ni un break, ni manger de petits pois ou de l’ebly, ni passer nos soirées à regarder la télévision, ni s’aimer de moins en moins, ni se séduire de moins en moins, ni faire l’amour de moins en moins.

- Papa : avoir un enfant bien élevé, bon en classe, drôle et sérieux à la fois, ambitieux et original, qui ne fumera pas, ne se droguera pas, ne se fera pas tabasser ni racketter par des plus grands que lui, qui s’éloignera des inconnus aux tendances lubriques, qui ne conduira pas une voiture bourré, qui aimera et respectera ses parents.

- Jamais seul : aucun membre de ma famille, aucun ami, perdu, disparu ou mort. Et tous toujours aussi proches de moi.

J’ai 27 ans aujourd’hui !

Dix ans se sont écoulés et tout ne s’est pas déroulé comme prévu.
Mais ce n’est pas grave.
Ce que je suis aujourd’hui, ce que je suis devenu, n’est pas trop mal non plus.
C'est même plutôt bien, surtout en amour, surtout grâce à Sandrine...

19.6.07

J -1

Lundi soir

En remontant la rue Montalivet, près du boulot, alors que j’étais au téléphone avec Sandrine, j’ai aperçu dans un petit 4x4 blanc, Vanessa Demouy, assise à la place du conducteur, en train d’envoyer un texto. J’ai eu un moment d’absence que Sandrine a senti. Je me suis justifié. « Ah bah, oui, forcément… » a-t-elle répondu.

A peine arrivé à la maison, je me suis changé et je me suis affalé sur le canapé.
Cet instant de glande qui permet de faire retomber la pression de la journée et des transports me fait un bien fou. Je suis très déçu et souvent un peu plus tendu quand il faut tout de suite aller quelque part : faire les courses, aller au hand, au théâtre, etc.
Une petite demi-heure de détente, histoire de recharger les batteries et après c’est bon !

J’ai regardé la fin d’un épisode de Grey et je suis allé chercher Sandrine. A notre retour, alors qu’elle se sentait très fatiguée, elle aussi, je lui ai proposée de faire à manger pendant qu’elle pouvait s’octroyer sa demi-heure de détente.
J’ai fait une purée trop liquide et des œufs à la coque pas assez cuit… Il ne faut pas me laisser faire à manger. Je suis loin d’être le Cyril Lignac de la maison.

Nous avons regardé Tu vas rire mais je te quitte, idéal pour se vider l’esprit avec du vide.

Sandrine s’est couchée tôt, totalement épuisée.
J’en ai profité pour faire du repassage (ma passion secrète) et regarder un nouvel épisode de Grey (je commence à apprécier…).

Hier, c’était l’anniversaire de Tom : 4 ans.

Demain, c’est le mien : 27 ans.

Je crois que je donnerais beaucoup pour avoir à nouveau 4 ans…

18.6.07

Frictions



Chaque chapitre retrace un évènement important de la vie du narrateur qui permet au lecteur de découvrir ses rapports avec le monde en général, mais surtout avec sa mère, avec ses différentes conquêtes et finalement avec sa fille.

C'est l'histoire d'un garçon qui a toujours vécu avec sa mère et qui ne comprend pas trop pourquoi cette période n'a pas duré plus longtemps.

Borat ; La colline a des yeux ; Tu vas rire mais je te quitte


Soit on aime, soit on déteste.
Je suis plutôt dans la première catégorie. Je me suis marré et en même temps j'ai eu très peur parce que certaines scènes sont tournées à la façon d'un reportage et Borat questionne des gens au sujet de l'Irak, des Juifs, des musulmans, des femmes, etc et c'est souvent assez écoeurant.
C'est très pipi-caca mais ça vaut le coup d'être vu.



Bon, j'ai plutôt apprécié les précédents films de Philippe Harel et là, bah, je reste sans voix. Ce n'est pas nul et Judith Godrèche joue bien mais l'intérêt du film, franchement, je ne vois pas...





Il y a du sang, du suspens, des scènes dégueulasses, un film d'horreur sympa, sans plus.

Ma vue baisse alors le pare-choc trinque !

Vendredi soir

Nous avons regardé un nouvel épisode de 24 et nous sommes allés chez les Pinto. A notre arrivée, Laetitia donnait à manger à Alexia.
Les filles avaient envie d’un chinois depuis quelques jours. Nous avons donc mangé au chinois de Chelles avec Buffet à volonté. C’est une véritable cantine avec un monde fou, beaucoup de bruit et des gens qui tournent autour du buffet en quête de nems, de bouffées vapeur ou de riz cantonais. Je n’étais pas très à l’aise mais j’avais faim alors…
Après nous sommes rentrés à la maison. Je leur avais proposé de regarder ensemble La colline a des yeux.
Laetitia a tenu le coup pendant 7 minutes puis elle s’est effondrée : une institutrice le vendredi soir…
Micaël, par contre, était à fond dedans, concentré, tremblant de peur (non, ça ce n’est pas vrai…).

Samedi matin

Réveil de bonne heure car Sandrine voulait aller au marché. Je n’aime pas trop me promener entre les stands de vêtements à la mode des années 80 au des imitations de celle d’aujourd’hui, ni entre les fruits et légumes, les poissons et les langues de veau… Je n’aime pas trop le marché à part peut-être, l’été, en vacances dans le sud pour acheter un melon et du saucisson…
Cette fois-ci, nous avons acheté du pain et des DVD-RW, typiques de Neuilly-sur-Marne…

En début d’après-midi, nous n’avons surtout pas oublié l’ophtalmo. Nous étions à 13h10, pile à l’heure, dans son cabinet, déjà prêts à attendre une demi heure, voire bien plus… Car elle prend toujours beaucoup trop de rendez-vous.
Mais à 13h20, elle nous reçoit et tellement habituée à être en retard, s’excuse platement devant nous. J’avais envie de lui dire qu’elle était surtout très en avance sur son retard habituel et que je voulais la féliciter.
Elle nous a fait son truc habituel. On dirait un robot cette dame, elle fait toujours les mêmes gestes, répète toujours les mêmes phrases : « sans bouger, sans cligner » ; « vous regardez en face » ; « vous posez votre menton et votre front bien droit ».
Et puis surtout, elle est hyper rapide pour voir ce qu’il nous faut comme correction. On lit une ligne et puis elle nous demande si "c’est mieux ainsi, ou comme ça, ou ainsi, ou plutôt comme ça", et le temps qu’on réagisse, elle est déjà passée à autre chose…
Bref, elle nous a fait son numéro à tous les deux pour vérifier que notre vue avait un peu baissé et qu’il fallait qu’on aille faire, tous les deux, de la rééducation oculaire, sous prétexte qu’on ne savait pas bien loucher.
Mais moi, je ne louche pas ! On m’a toujours dit que si je louchais trop longtemps, j’allais rester comme ça toute ma vie…

Nous nous étions garés tous près. Je monte dans la voiture, je mets le contact, j’enclenche la première et appuie sur l’accélérateur. Un quart de seconde plus tard, mon pare-choc venait de rencontrer les pierres rectangulaires qui délimitent les places dans le centre de Noisy et se dessoudait tranquillement du reste de la voiture. Sandrine a soupiré, m’a un peu traité de con. Je suis sorti de la voiture pour voir l’étendu des dégâts. J’ai récupéré les morceaux par terre (je suis contre la pollution…) et remis tant bien que mal le reste du pare-choc. Mais plus tard, sur la route, une partie s’est détachée et raclait sur la route. Je me suis arrêté et Sandrine m’a devancé, plus rapide pour s’extirper de la voiture, et a arraché d’un geste ferme et définitif notre pare-choc, qu’elle a ensuite jeté sur la banquette arrière.
En me garant, à la maison, j’ai regardé à nouveau ma voiture et je me suis dit que ça donnait un style en fait, comme du tunning quoi.

L’après-midi a été rythmée par un petit ménage, des épisodes de 24 et une sieste.

Le soir, repas chez Ludivine et Stéphane.
Alicia était là, en forme, vivante, mais où étaient les piles ?

J’ai ramené les clés de Valmorel donc j’étais un peu le messager qui annonce les vacances proches. Nous avons très bien mangé et bien rigolé, notamment au sujet de Borat. Au bout d’un moment, je n’en pouvais plus de la cigarette et je me suis assis sur le rebord de la fenêtre. Mes yeux me piquaient et je sentais ma gorge sèche.
Je rappelle à tous ceux que ça intéressent que Fumer tue !

Dimanche matin

J’aurais bien dormi plus longtemps mais Sandrine est arrivée vers 9h30 pour me dire qu’elle s’ennuyait sans moi.
Nous pensions pouvoir finir 24 dans la matinée mais nous sommes allés voter puis chez les parents de Sandrine alors qu’il nous restait le dernier épisode à voir…
Nous avons mangé dans un nouveau restaurant portugais à Chelles, dehors, car le resto était complet à cause d’une communion. Nous avons mangé le dessert chez eux, dans le jardin alors que le temps commençait à se couvrir.

Vers 16h15, nous sommes allés chez mon père. L’ambiance était moyenne car Nadia était à l’hôpital, pour un problème encore inconnu, mais j’ai quand même offert un livre (tiens, comme c’est original) à mon père pour la fête des pères. Nous avons joué à Destins avec ma sœur. Elle est de plus en plus grande.

Vers 18h15, nous nous sommes dirigés vers Noisy, pour manger chez ma mère mais d’autres personnes avaient également prévu d’emprunter l’ A4 pour rentrer chez elles, surtout vers Disneyland. Du coup, nous ne sommes arrivés que vers 19h45, juste assez tôt pour voir le résultat des législatives. Bon repas mais nous ne sommes pas rentrés trop tard.
Il fallait bien qu’on finisse de voir comment Jack Bauer comptait sauver la planète. pauvre homme, pauvre Jack le maudit.

Aujourd’hui, premier jour de CDD. Je fais plus d’heures pour gagner moins. Je ne dois pas être très malin comme mec.

Sur le quai ce matin, j’ai vu Betty. J’ai immédiatement tourné la tête pour me replonger dans mon livre puis je suis monté dans un autre wagon. C'est rigolo mais j'étais justement en train de lire un livre qu'elle m'avait fortement conseillé à l'époque, un livre de son auteur préféré.
Je l’appréciais avant. Avant toute cette histoire, avant que les salaires ne soient plus du tout versés, avant l’affaire du blog.
En même temps, elle ne me manque pas ! Mais quand même, la vie est étrange parfois.

15.6.07

Marcher droit, mettre un pas devant l'autre, la tête haute

Jeudi soir.

Je suis parti assez vite du boulot car j’avais rendez-vous avec A. de l’Assofac aux Arcades. A cause de la mission d’intérim, nous n’avons pas pu nous voir ces derniers temps et je ne savais plus où nous en étions dans notre « plan de guerre » pour retrouver du boulot. Du coup, elle a accepté de me recevoir hors des heures autorisées.
Je suis arrivé là-bas un peu avant 18h et nous sommes allés dans son bureau, deux ou trois de ses collègues étaient encore là.
Je lui ai expliqué ce que je faisais en ce moment, pourquoi j’avais accepté la mission et pourquoi j’étais sur le point d’accepter le CDD malgré le salaire misérable. Elle était plutôt d’accord avec moi, ça ne pouvait que me faire du bien de travailler et ça ne m’empêchait pas de continuer à chercher du travail dans mon secteur en parallèle. Par contre, elle m’a déconseillé de rajouter cette expérience sur mon CV pour le moment. Elle trouve qu’opérateur de saisie ne jouera pas forcément en ma faveur. On en reparlera en septembre.

Et puis, après m’avoir donné des indications pour optimiser mon « plan de guerre », elle m’a annoncé une nouvelle :

A : Je dois vous dire que je quitte l’ASSOFAC.
Moi : ….
A : J’ai trouvé un poste à l’étranger.
Moi : ….
A : C’était un projet que j’avais depuis longtemps.
Moi (encore un peu étourdi) : Ah…
A : Je suis encore là jusqu’au 29 juin.
Moi : Ah. (Je me reprends) Mais c’est horrible.
A (elle se marre) : Non, quand même pas, vous avez toujours tendance à exagérer.
Moi : Enfin, je veux dire, vous… C’est… Ah bon ?
A : Oui, mais je vous laisse entre les mains d’une collègue très compétente, qui pense comme moi, à qui je vais très bien expliquer votre dossier et ce que nous avons mis en place.
Moi : D’accord mais…
A (elle me coupe en souriant) : Oui, je sais, elle ne sera pas comme moi, efficace, professionnelle et charmante…
Moi : En effet. (Je regarde dans le vide) C’est horrible. Enfin, non, vous ne pouvez pas attendre que tous vos candidats aient trouvé un boulot pour penser à votre vie, je comprends mais là, comme ça, en cours…
A : Je ne me sens pas très à l’aise, vous savez. C’est une situation inconfortable. Mais je ne suis marié ni à mon entreprise et du coup, ni a mes candidats. Mais vous verrez, ma collègue est génial.
Moi : Je ne doute pas une seconde mais… C’est horrible… (Je me dis soudain que j’en fais un peu trop et que même si ça me touche vraiment, qui je suis pour jouer le jeu de la culpabilité ?) Et vous allez où ?
A : En Irlande.
Moi : Ah, c’est bien, c’est vert, il y a des moutons, de la pluie et de la bière… (Je ne pouvais pas dire quelque chose de moins creux).
A : Il y a plus de moutons que d’habitants mais il ne pleut pas tout le temps. J’ai fait deux semaines de randonnées en Irlande et il n’y a pas eu une goutte de pluie. C’est d’ailleurs pendant cette randonnée que j’ai trouvé le poste.
Moi : Ok. Donc, pour trouver du boulot, vous me conseillez aussi la randonnée ?
A (elle se marre) : Oui, entre autres.

C’est en quittant son bureau et après lui avoir serré la main que je me suis dit que c’était peut-être la dernière fois que je la voyais. Il s’était crée quelque chose entre nous et je ne savais pas trop quoi. J’ai eu le temps d’y réfléchir.

En fait, cette fille m’a fait penser à mon kiné, celui qui m’a aidé à remarcher, recourir, celui que je considère (alors qu’il n’a fait que son boulot) comme mon sauveur. Ce n’est pas rien d’aller voir quelqu’un quasiment tous les jours pendant six mois, d’arriver en béquille, la jambe flasque et le genou gonflé et de sortir de là, plusieurs mois plus tard la tête haute, les jambes musclées, pouvant mettre un pied devant l’autre comme s’il ne s’était rien passé.

Eh bien là, A. c’est un peu la même chose. Elle m’a aidé à relever la tête et à être fier de moi, de mon expérience, de ce que je valais. En arrivant dans son bureau la première fois, je me disais que je n’étais qu’un pauvre gars qui errait de boulot en boulot et qui ne savait pas quoi faire de lui-même. Elle m’a redonné confiance, a fait ressortir de mes expériences même celle dont j’étais le moins fier, des compétences intéressantes, pertinentes et m’a donné envie de me battre pour qu’on les reconnaisse.
Ca non plus, ce n’est pas rien. Tomber sur quelqu’un qui vous confirme que, sur le plan professionnel, vous valez quelque chose. Elle était à mon écoute et a pris mon cas comme un cas normal alors qu’il me semblait désespéré. Bref, elle a fait son boulot et une autre aurait pu le faire aussi bien mais malgré tout, une complicité s’était créée et pour ma part une certaine reconnaissance. Et voir ce lien se briser à la moitié du chemin alors que je n’ai toujours pas retrouver un boulot stable dans ma branche m’a un peu coupé les ailes.

J’ai rejoins Sandrine et ses parents dans les Arcades. J’étais encore un peu absent. J’ai essayé d’expliquer cela à Sandrine mais tout était encore trop frais et je ne trouvais pas les bons mots.

Nous avons accompagné mes beaux-parents à Darty. Ils voulaient prendre la Darty Box mais juste pour avoir le téléphone sans France Télécom et gratuit vers le Portugal et puis les chaînes de télé. Ils sont tombés sur une vendeuse qui devait en avoir marre de sa journée. Elle les a d’abord trimballé dans le magasin ne sachant pas où s’installer et finalement quand elle a réussi à trouver un ordinateur et qu’ils ont pu s’installer devant elle, elle leur a expliqué deux trois trucs. Il y a avait le prix de base mais ils devaient rajouter 5 € par mois pour le dégroupage total, et encore 5 € pour le pack sécurité pour éviter les pop-up (les beaux-parents n’ont rien dit même s’ils ne savent pas du tout ce que c’est et même si Sandrine venait de dire à la vendeuse qu’ils n’avaient pas d’ordinateur et qu’ils s’en foutaient d’Internet). Comme le prix changeait de minute en minute, ils ont préféré partir en disant à la jeune fille qu’ils avaient besoin de réfléchir encore un peu. S’il y a un bien un truc qu’ils n’aiment pas c’est que le prix affiché ne corresponde pas au prix à payer. Après leur départ, nous avions encore un peu de temps avant le début du film mais j’ai préféré acheter nos places tout de suite. Nous avons mangé chez Viagio, le truc en face du McDo qui propose des pâtes dans des cartons. Ce n’est pas trop mauvais.
Nous avons vu Shrek le troisième et c’était très dôle, même en VO.

Nous avons failli attraper le 303. J’ai fait signe au chauffeur, j’ai même joint mes mains et tenté un regard de chat potté mais il est passé devant nous sans même nous jeter un regard. Nous avons pris le RER et attendu le 203.

De retour à la maison, nous n’avons pas pu résister à l’appel d’un nouvel épisode de 24.
Jack Bauer, à terre, cassé en 12000 morceaux, fatigué, épuisé, arrive encore à se relever pour prendre un appel sur le portable de son collègue. Il a sauvé le monde pour la millième fois et on le fait encore chier avec des histoires… Quand ce ne sont pas les russes, les pseudo-irakiens, ce sont les chinois qui reviennent à l’attaque… Ah, ils sont forts quand même !!!

Aujourd’hui, F. le CDD qui bosse dans le bureau près du mien est revenu s’installer sur une chaise pour discuter avec moi : politique, expension de l’univers, littérature fantastique et Poker.
Il m’a dit qu’il ne jouait plus au Poker parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de faire des tours avec les cartes et que les gens le traitaient de tricheur. En me disant cela, il jouait avec trois grosses pièces de monnaie, deux en argent, une bronze et les faisait disparaître, apparaître, sauter l’une sur l’autre, etc. Je jetais des coups d’œil admiratif mais me refusait de lui en parler car je savais qu’il n’attendait que cela et je ne tenais pas à ce qu’il reste trop longtemps. Malgré tout, il est resté 25 minutes alors que de nombreux blancs auraient pu lui mettre la puce à l’oreille sur mon état de concentration et mon envie de discuter avec lui.

14.6.07

L'accompagnatrice



Je voulais lire un livre de Nina Berberova depuis longtemps et j'ai pris celui-ci parce qu'il me semble qu'un film a été tiré d'après ce court récit.

Très russe. J'avais oublié cette manie de mettre les noms et prénoms en entier.

C'est très classique dans l'écriture, encore très Tolstoï ou Gogol, mais c'est intéressant. L'histoire d'une jeune fille pauvre qui se retrouve accompagnatrice d'une chanteuse lyrique en tournée en Europe et qui observe cette nouvelle famille qui se déchire petit à petit à cause d'une relation adultère...

Maudite aphrodite ; Shrek le troisième



Très bon film. Très drôle bien sûr avec de nombreuses références. A voir absolument !







Encore un film de Woody Allen génial. Sous la forme d'une tragédie grecque moderne, il nous raconte les méandres d'un couple de New-York qui adopte un jeune garçon et commence à s'ennuyer ensemble. Jusqu'à ce que Lenny décide de découvrir qui était la mère du garçon...

Etre plus sociable

Mercredi soir.
En arrivant à la maison, je ne suis pas accueilli par une femme éperdue d’amour qui saute à mon cou. J’entends du bruit dans la cuisine et reconnais les voix de Sandrine, Marion et Sylvain.
Je pose mon sac et seule une petite fille, Maxime, qui gazouillait tranquillement dans sa nacelle m’a fait un grand sourire (enfin un truc que j’ai interprété comme ça). Ils sont revenus dans le salon quelques minutes plus tard et sont restés encore un peu, le temps qu’on puisse offrir à Sylvain son cadeau d’anniversaire en avance d’un jour.

Quelques instants après leur départ, Sandrine s’est effondrée dans le lit pour une sieste de presque une heure et demi dont elle a eu beaucoup de mal à sortir même quand je lui ai dit que le repas était prêt, chaud et tout…

Une journée de repos avec deux bébés et une séance d’épilation et ça suffit à la casser, la petite joueuse (je préfère ne pas reparler ici de ma seule et unique séance d’épilation, et encore moins d’une journée entière avec deux bébés).

Les Pinto sont arrivés un peu après 21h, après les grosses pluies. Soirée finale de la nouvelle Star et oh, surprise, c’est Julien qui a gagné. Nous avons bien parlé, bien rigolé et Micaël a presque tenu le coup jusqu’au bout.

Sandrine s’est couchée. J’ai décidé (0h30) que c’était l’heure pour moi de me raser et après qu’il fallait absolument que je comprenne pourquoi mon Archos n’était plus reconnu par mon PC. Tout ça pour sauter dans mon lit à 2h du matin en me disant que j’étais quand même super con, etc. Mais j’ai trouvé la solution pour l’Archos. Chouette !!!

Aujourd’hui, un mec qui est en CDD est venu plusieurs fois dans mon bureau pour taper la causette avec moi. Il est gentil mais j’ai eu du mal à relancer la conversation alors de temps en temps la discussion retombait et un silence stagnait entre nous…

Il faut que je fasse des efforts pour être plus sociable mais parler du tiercé c’était au-dessus de mes forces !

13.6.07

Fabriqué avec un coeur différent

Mardi soir.
Après avoir fini mon livre dans la tristesse, je me suis détendu dans le canapé en poursuivant ma quête de savoir au sujet de Grey’s Anatomy. Vers 18h45, j’ai déposé mes livres à la bibliothèque et flâné un petit peu entre les rayons pour trouver mon bonheur. Je n’avais pas d’idée précise à part le dernier roman de Jonathan Safran Foer, le mari de Nicole Krauss.
En prenant ma carte la bibliothécaire, un peu âgée, que je n'ai dû voir qu'une ou deux fois, m’a parlé (alors que d’habitude, avec les autres, tout se fait en chuchotant, avec de petits sourires, des gestes lents) :

ELLE : Vous avez une sacrée cadence de lecture ?
MOI : Oui (j’adore discuter avec des inconnues…).
ELLE : Vous les avez tous lus ?
MOI : Oui (je souris poliment et puis, sans trop savoir pourquoi je poursuis). Et je vous conseille fortement le livre de Nicole Krauss, L’histoire de l’amour. Je viens de le finir il y a 20 minutes et je ne m’en suis toujours pas remis.
ELLE : Ah bon ! (Elle jette un coup d’œil derrière elle où attend sur un chariot le livre en question et sa couverture rose puis repose les yeux sur moi). Vous venez souvent ?
MOI : Oui. Je ne peux plus acheter de livres, je manque de place alors je viens chez vous.
ELLE : Et vous trouvez ce que vous voulez ?
MOI : Oui (j’hésite à lui dire que sa bibliothèque est quand même moyenne, mal située, mal éclairée et que celle de Noisy-le-Grand est tellement plus intéressante), pratiquement à chaque fois.

En passant la porte, je me suis demandé pourquoi j’avais soutenu cette courte conversation et pourquoi j’avais eu besoin de donner mon avis au sujet du livre de Nicole Krauss. Je devais encore être sous le choc et puis, de temps en temps, discuter quelques secondes avec quelqu’un ne peut pas faire de mal.

J’ai marché tranquillement jusqu’au bâtiment, je suis monté dans un ascenseur minuscule et j’ai appuyé sur le bouton 7. Une dame, avec un poignet bandé est arrivée et s’est insérée dans l’habitacle. Elle avait l’air de souffrir. Elle est descendue au 2ème et moi, je suis sorti au 7ème étage pour lire sur la porte du cardiologue un « sonnez et entrez » bien connu. Belle salle d’attente, du jazz, des Paris-Match récents à consulter et des photos amateurs en noir et blanc plutôt réussies accrochées aux murs. Je n’attends pas longtemps mais quand le grand cardiologue, Monsieur B., laisse apparaître ses cheveux blancs et sa moustache ébouriffée, quelqu’un sonne, entre et appelle le docteur. Ce dernier va voir quelques secondes le pourquoi de cette intrusion. Il revient et me dit qu’il va débrancher une machine, qu’il en a pour deux secondes… Dans un cabinet de cardiologue, entendre « je vais débrancher une machine » n’est pas vraiment bon signe…
A peine deux minutes plus tard, j’étais derrière son bureau lui expliquant la raison de ma venue : un simple contrôle. C’est la deuxième fois que je le vois. Je le préfère mille fois à celui que j’avais à Noisy, un chilien, qui me recevait dans une sorte de cagibi et qui malgré les 2000 diplômes accrochés aux murs ne semblait pas trop savoir ce qu’il faisait. Et puis il m’avait prescrit des médicaments à prendre toute ma vie alors que le Docteur B. n’en voit pas l’intérêt parce que ce que j’ai est complètement bénin, « vous avez été fabriqué comme ça c’est tout ».

J’ai été fabriqué avec un cœur différent, ça peut expliquer certaines choses…

En tout cas, il m’a confirmé que tout allait bien.
Au revoir et merci, 95 € pour une photo du cœur… !

Je suis allé rejoindre Sandrine aux Arcades. Nous avons traîné un peu et comme mon anniversaire approche, j’ai pu me faire offrir des fringues chez Jules. Je me suis également acheté une tondeuse, la mienne a rendu l’âme à mon retour du Portugal et il fallait vraiment que je fasse quelque chose, ça dépassait de partout…
Le soir, pendant que Sandrine regardait les épisodes de Grey qui pour moi ne veulent rien dire puisque je n’en suis qu’au début, j’ai cherché du boulot, répondu à des mails, regarder deux trois trucs sur Internet, etc.
Et bien sûr, nous avons fini la soirée avec un épisode de 24.
Si j’étais un méchant et que j’étais poursuivi par Jack Bauer, je crois que moi aussi je me couperais le bras pour sauver mes fesses et éviter qu’il me torture…

12.6.07

Figurec




Que se passerait-il si on s'apercevait que le monde était rempli de figurants payés par une entreprise : dans les supermarchés, aux enterrements, dans sa famille, dans son cercle d'amis ?

Le personnage principal s'en rend compte et tombe lui aussi dans le système, prêt à acheter les figurants qu'il faut pour se créer une vie moins misérable.

L'histoire de l'amour



Je suis encore sous le coup de l'émotion alors je ne sais pas exactement ce que je vais pouvoir dire....

J'ai lu les dernières pages dans le bus avec une femme qui avait du mal à tenir ses trois enfants, deux ont même poussé des hurlements pendant un long moment, provocant des manifestations d'agacements, des soupirs et même une autre dame qui lui a fortement conseillé de déscendre du bus. Heureusement, j'avais mon casque sur les oreilles pour attenuer les cris. Et puis j'étais plongé dans mon livre, réellement plongé...

Les pages qui me menaient vers la fin s'égrénaient et tout prenait du sens, et tout devenait à la fois plus heureux et plus triste.
J'ai fini la dernière page et les dernières lignes en passant le portail de la résidence. J'écoutais une chanson de -M- tiré du Soldat Rose, A demi-mot, qui pour le coup, était de circonstance, pour son côté nostalgique et triste. Et je ne sais pas pourquoi, et cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps avec un livre, je n'ai pas pu empêcher mes larmes de noyer mes yeux. Je me retenais, me trouvant ridicule mais en même temps j'étais vraiment submergé par des sentiments divers, une forte émotion, quelque chose de fort qui était monté en moi et voulait s'échapper... J'ai refermé le livre doucement, pour ne pas faire de bruit, pour laisser les personnages retourner à leur vie ou à leur mort et je suis rentré chez moi...

J'ai du mal à parler de ce livre alors je vais laisser la 4ème de couverture le résumer pour moi :

"A New York, la jeune Alma ne sait comment surmonter la mort de son père. Elle croit trouver la solution dans un livre que sa mère traduit de l'espagnol, et dont l'héroïne porte le même prénom qu'elle. Non loin de là, un très vieil homme se remet à écrire, ressuscitant la Pologne de sa jeunesse, son amour perdu, le fils qui a grandi sans lui. Et au Chili, bien des années plus tôt, un exilé compose un roman... Trois solitaires qu'unit pourtant, à leur insu, le plus intime des liens : un livre unique, L'histoire de l'amour, dont ils vont devoir, chacun à sa manière, écrire la fin. Cet admirable roman, hanté par la Shoah, offre une méditation déchirante sur la mémoire et le deuil. Mais c'est avant tout un hymne à la vie, écrit dans une langue chatoyante et allègre, l'affirmation d'un amour plus fort que la perte, et une célébration, dans la lignée de Borges, des pouvoirs magiques de la littérature. Il impose d'emblée Nicole Krauss comme une romancière de tout premier plan."

Arrêtez de lire ce que vous êtes en train de lire et lisez ce livre !!!

Notre vie est plutôt cool en fait

Dimanche soir, alors que nous allions nous coucher, nous avons entendu du bruit au dessus de chez nous, comme si on venait de faire tomber un sac de billes. Et tout de suite après les cris d’une femme, comme si quelqu’un se faisait égorger, et ceux d’un homme, avec une sorte de bousculade. Ensuite, une troisième voix a résonné : « c’est toujours la même merde avec vous ! ». Toute cette scène a peut-être duré trois minutes, peut-être moins mais avec une certaine dose d’intensité et de violence.
Sandrine me regardait. Nous étions silencieux, attentifs aux moindres bruits. Elle m’a dit : « On devrait peut-être faire quelque chose ». « Ce ne sont pas nos affaires » ai-je répondu, espérant réellement que les choses n’empirent pas et que nous ne soyons pas obligés de nous en mêler.
Quand les voix ont fini par s’atténuer au-dessus, nous nous sommes couchés. Sandrine s’est vite endormie. Pour ma part, je tendais l’oreille vers le plafond, à l’écoute d’une explication, d’une révélation et comme rien ne venait, j’ai fini par m’assoupir.

Lundi soir, j’étais à la maison vers 18h. D’habitude, je vais chercher Sandrine vers 18h45 mais là, elle m’a dit que je pouvais rester à la maison pour me reposer et qu’elle prendrait le bus, mais qu’en contrepartie, il me fallait préparer le dîner, ce qui représentait un marché plus que raisonnable. J’ai donc d’abord commencé par m’affaler sur le canapé pour regarder la fin d’un épisode de la saison 1 de Grey’s Anatomy (je veux comprendre ce qu’il y a de si bien dans cette énième série dans le milieu médical…). J’ai mis la table, préparer le dîner et attendu que ma femme arrive.
Quand l’interphone a sonné, c’était ma mère et il était déjà 19h35. J’avais une faim de loup et je commençais à me manger les doigts. Sandrine a finalement pointé le bout de son nez dix minutes plus tard, n’ayant pas répondu à mon harcèlement téléphonique. Après avoir fermé la porte, elle nous a dit d’une voix de comploteuse, qu’elle était en train de parler depuis une demi-heure avec la voisine du dessus. Il faut savoir que nous ne parlons pas vraiment avec nos voisins, nous essayons même plutôt de les éviter, juste bonjour au-revoir et c’est déjà pas mal. Certains ont déjà essayé de discuter avec nous, notamment une dame étrange qui m’a écrit une lettre dans laquelle elle m’appelle voisin Romain et me propose de venir boire un café chez elle quand je veux… J’en ai froid dans le dos.
Bref, tout ça pour dire que si Sandrine s’est arrêtée c’est que l’épisode de la veille était toujours présent dans sa mémoire et qu’elle voulait en savoir plus. En fait, c’est la dame qui a intercepté Sandrine pour s’excuser au sujet des cris de la veille et par la même occasion se lancer dans un « 3615 jeracontemavie ». Un mari alcoolique et coureur, une vie triste et misérable, son seul bonheur c’est ses enfants (et son chien…), des clichés et encore des clichés. Elle va le quitter. Il la croit folle. Il boit, gueule, s’excuse et ça recommence. Que du bonheur ! Confessions intimes au-dessus des chez nous, quoi ! Je ne sais pas si ce sont eux ou nous qui partiront les premiers mais je crois bien qu’ils ne vont pas trop nous manquer !

Ma mère nous a filé quelques petits souvenirs de Sicile et elle est rentrée chez elle. Ses vacances l’ont épuisée…

Nous avons observé la force de Super Nanny face à des enfants mutants et des parents transparents puis nous nous sommes replongés dans la vie incroyable de Jack Bauer, l’homme qui ne dort pas, qui ne va jamais aux toilettes, qui ne sue pas, qui crie tout le temps, qui tue des gens et qui sauve le monde. Quand on regarde un épisode de 24, quand on entend nos voisins, on se dit que finalement, notre vie, elle est plutôt cool…

Ce matin, au boulot, j’ai discuté avec un intérimaire qui est en CDD depuis deux mois. Il m’a prévenu qu’il gagnait 1070 € net pour 40 minutes de boulot en plus par jour… Cette nouvelle m’a un petit peu refroidi et je ne suis plus très sûr de vouloir accepter le CDD. Je m’étais promis, après l’expérience de la FNAC, de ne plus jamais gagner une paie aussi faible… Et en plus, si c’est pour saisir de dossier de crédit toute la journée… Mon allocation ASSEDIC est presque identique. Le système est ce qu’il est et il ne me pousse pas à accepter un tel poste. J’ai encore quelques jours pour réfléchir mais je ne suis pas très motivé.

J’ai remarqué également que je ne prenais pas de pause.
Ce n’est pas nouveau mais j’ai essayé de comprendre pourquoi.
1° Je suis un bouffon et j’aime travailler. Une pause est synonyme de culpabilité si je vois un responsable.
2° Je ne fume pas.
3° Je n’aime pas le café.
4° Je suis associable au boulot. Je me mettrais dans un coin avec un livre et je ne renverrais pas une image agréable.
Pourtant, ça doit faire du bien de faire une pause…

Ce midi, j’ai mangé avec Adeline. Nous étions au soleil, assis sur un banc du square Louis XVIII (je crois, en tout cas, c’est un Louis). Nous avons eu une discussion à la fois nostalgique et lucide sur la vie en générale, sur ce que nous voulions devenir et sur ce que nous sommes devenus et sur le fait d’avoir finalement fait comme tout le monde, d’être doucement rentré dans le moule, d’avoir suivi le troupeau…

11.6.07

Résumé

Jeudi soir, à l'entraînement de hand, nous avons fait un foot, comme souvent dans les dernières semaines, alors que le championnat est terminé. J'adore jouer au foot en salle, j'ai l'impression que je suis très fort, que je peux tout faire avec mes pieds, comme si j'étais un brésilien né avec un ballon dans les pieds, mais en fait, je fais n'importe quoi et souvent mes adversaires sont troublés et ça suffit... Bref, en tout cas, jeudi, je me suis fait mal à l'aine, du côté droit et je crois que je ne vais pas faire de sport pendant quelques semaines, tant pis pour ma carrière de Romainninho...

Vendredi soir, alors que Sandrine préparait un repas pour 10 personnes, je suis allé chercher ma mère à l'aéroport. Son avion devait aterrir à 18h35. Je suis donc arrivé à 19h. J'ai pris un ticket dépose-minutes qui permet de ne pas payer si on reste moins de 10 minutes. Je me suis garé et je suis entré pour découvrir que l'avion de ma mère avait du retard et ne serait là que vers 19h30. Je me suis assis et j'ai pris mon livre, observant d'un oeil les gens qui arrivaient, de Londres, d'Istanbul, de Berlin, etc. J'ai enfin vu arriver la petite tête blonde de ma mère vers 20h, poussant son énorme valise à l'aide d'un chariot.
Avant de partir, j'ai attrapé ma carte bleue et inséré le ticket dans la machine. L'écran indique 33 €. Je cligne des yeux, rigole bêtement et presse le bouton annulation. Je change de machine et insère à nouveau mon ticket et le second écran indique la même chose. Je lis les indications collées sur l'appareil pour découvrir qu'avec un ticket dépose-minutes, si tu restes sur place plus d'une heure, c'est 33 €. J'ai mis ma carte bleue dans le fente, les doigts tremblant, imaginant tout ce que j'aurais pu m'acheter pour 33 €... Dans la voiture, j'ai proposé à ma mère de rajouter 33 € sur mon budget cadeau d'anniversaire, pour compenser ce désagrément. Elle m'a déposé à la maison et est rentrée chez elle.

Olivier, Sandy, Stéphane et Ludivine étaient déjà là. Sandrine avait bien tout préparé et j'ai pris le relais pour servir l'apéro et manger des pringles... Virginie et François, ainsi que Laetitia et Micaël sont arrivés peu de temps après et nous avons pu passer à table. Olivier était en grande forme mais je pense que tout s'est tout de même bien passé avec les autres.
La soirée s'est achevée avec un Poker gagné par Olivier.

Samedi matin, nous nous sommes promenés entre la Poste et la Banque. Le midi, nous nous sommes détendus dans le canapé, oubliant même notre rendez-vous chez l'ophtalmo, pas trop étonnant de ma part, par contre, de la part de Sandrine, c'est surprenant... Après-midi très cool à la maison.
Le soirée, nous avons retrouvé Nico et Stéphanie, ainsi qu'Adeline et Sylvain chez Tony et Marie. Nous avons pu voir Jade qui est bien éveillée et qui se marre tout le temps... Pour une fois, nous n'avons pas joué au billard mais plutôt discuté de choses et d'autres, notamment avec Nico et Tony, en fin de soirée, à propos de littérature, d'écriture, etc. Je ne nous croyais plus capables de parler comme ça et pourtant... Très intéressant...

Dimanche midi, nous avons mangé chez mes beaux-parents puis nous sommes allés voir le cousin de Sandrine qui s'est fait opéré du coeur il y a quelques semaines et qui récupère dans un centre. Il est affaibli, sa cicatrice est impressionnante mais ça a l'air d'aller. Il y avait du monde auprès de lui alors nous ne sommes pas restés longtemps. Le reste de la journée s'est déroulé tranquillement au ryhtme des épisodes de la 6ème saison de 24... La belle vie quoi...

Et étrangement, pendant le week-end, beaucoup de gens ont essayé de mon convaincre qu'il fallait absolument faire un bébé à Sandrine. Je crois qu'ils se sont tous donnés le mot, comme s'ils faisaient parti d'un groupuscule dont le seul but serait de nous voir avec un enfant et qui serait capable d'utiliser tous les moyens pour parvenir à leurs fins...
Chaque chose en son temps... Je ne suis pas un rapide. J'aime bien réfléchir...