Les choses simples

16.2.11

Les aventures de Romain M (30 ans)

Romain M., son épouse et leur fils partent une semaine en vacances samedi prochain. En Auvergne, plus précisément, pour faire du ski.

Depuis plusieurs mois, l’épouse de Romain M. lui demande de s’occuper des chaînes pour la voiture. Ce dernier répond que oui, il va s’en occuper, que oui, c’est bien de le faire un peu en avance pour bien les choisir et surtout les essayer avant de partir. Lorsqu’il a beaucoup neigé et que la voiture familiale (pour rappel, une BMW 325 TDS) ne parvenait même pas à se dégager du trottoir à cause d’une histoire de propulsion arrière ou de roues motrices, il s’était dit qu’elle avait vraiment raison et qu’il était temps d’y réfléchir sérieusement. Quelques semaines sont passées. Le père de Sandrine M. a fini par apporter des chaînes qu’il avait chez lui en disant qu’il fallait vérifier si elles convenaient aux roues de la voiture. Plusieurs jours passèrent encore. Sandrine M. demanda à Mickaël P. ce qu’il en pensait mais sans connaître la bonne taille des pneus, il était délicat pour lui de se prononcer.

Encore quelques semaines et le mardi avant de partir, Sandrine M. un peu agacée haussa le ton et dit qu’encore une fois, elle allait s’en charger, qu’encore une fois, il aimait bien attendre le dernier moment, que c’était incroyable. Ni une ni deux, Romain M. attrapa la boîte avec les chaînes, sortit et alla vérifier si elles étaient bien adaptables. Evidemment, elles ne l’étaient pas. Sandrine M. vint le rejoindre et nota sur son téléphone la bonne référence des pneus : 205-60 / 15.

Plus tard, Sandrine M. envoya un mail à son mari avec les références d’un produit chez Norauto (255195) et le numéro de téléphone pour vérifier qu’ils en avaient toujours. Romain M. téléphona, demanda et eut comme réponse : « C’est bon, monsieur, il m’en reste 8 ! » Sandrine M. ne commanda donc pas le produit via Internet à 52.90 €, livrable en 48 heures.

Toute la journée, Romain M. se répéta qu’il devait noter les références quelque part, un post-it, son téléphone, mais bien sûr, il fit des millions de choses et quitta son poste à 18h20 sans l’avoir fait. Il s’en rendit compte dans le métro mais se rassura en se disant qu’il se souvenait par coeur de la référence du produit Norauto.

Il descendit à la gare RER de Neuilly-Plaisance et marcha jusqu’à Norauto. Devant l’étalage des différentes chaînes, Romain M. découvrit l’angoisse du trou noir. Il n’avait plus aucun souvenir ni de la taille des pneus, ni de la bonne référence du produit. Il feuilleta le catalogue avec toutes les références mais ne trouva rien. Il refusa d’abord d’appeler son épouse et préféra se diriger vers le comptoir pour demander de l’aide.

- Vous connaissez la référence de vos pneus ?

Romain M. ne savait pas quoi dire.

- Non, pas vraiment… Enfin, je la connaissais ce matin mais là…

- Oui, mais bon sans la référence, moi je ne peux rien faire.

Romain M. eut soudain un éclair.

- Par contre, je crois connaître la référence du produit chez vous.

- Ah, c’est bien. Je vous écoute.

- Euh… 255157

Il tapota sur son ordinateur.

- Désolé, ça ne donne rien. Vous pouvez appeler quelqu’un peut-être ?

- Oui, je peux appeler ma femme mais comme elle m’a déjà donné toutes les informations ce matin et que j’ai oublié de les noter, si je l’appelle maintenant, je vais me faire allumer.

Il sourit discrètement, trop occupé à autre chose pour compatir.

Romain M. resta encore quelques minutes perdu devant toutes ces chaînes de différentes marques. L’heure tournait et la fermeture du magasin approchait. Il appela quand même son épouse mais tomba sur son répondeur. La panique le gagna car revenir bredouille de Norauto aurait pu lui causer quelques soucis. Il rappela, laissa un message. Après un temps qui lui parût une éternité, Sandrine M. rappela son mari. Au son de sa voix, on pouvait comprendre qu’elle ne trouvait pas cela très marrant. Après une petite remarque cinglante, elle lui transmit les bonnes mesures des pneus. Romain M. retourna voir le spécialiste et lui annonça fièrement : « 205-60 / 15 » Le monsieur releva la tête, chercha sur son ordinateur et répondit qu’il n’y en avait plus. Romain M. n’en revenait pas d’autant de malchance : « Mais j’ai téléphoné aujourd’hui et il en restait encore 8 ! ». Le vendeur quitta sa poste pour regarder les chaînes de plus près : « Je sais bien monsieur mais vous savez, c’est les vacances, les gens achètent des chaînes pour partir à la montagne ! » Il y avait comme une pointe d’ironie dans sa voix qui s’ajouta au malaise de Romain M. Le vendeur finit par lui trouver une autre référence : « Ce sont les meilleures et je crois que c’est ce qu’il vous faut pour votre BMW. Par contre, c’est un peu plus cher ! » En effet, elles étaient à 149.90 € ! Romain M. déglutit et ne sut quoi faire, ni quoi dire. Le vendeur lui trouva une autre référence, cette fois-ci à 102.90 €. Romain M. appela son épouse pour avoir son avis sur la démarche à suivre. Aller voir ailleurs s’il y en avait des moins chères, prendre les risques de ne plus en trouver du tout d’ici vendredi soir. Il se répétait plus qu’il n’était vraiment pas sûr de trouver de la neige sur la route en Auvergne la semaine prochaine et que tout cela ne servait finalement à rien…

Sandrine M. semblait jubiler : « Bah, tu les prends ! On n’a plus le choix maintenant ! J’aurais pu les avoir en 48 heures mais là, c’est trop risqué ! »

La mort dans l’âme, Romain M. attrapa les chaînes à 102.90 € et alla les payer. Il parvint à les mettre dans son sac à dos. C’était lourd mais il se disait que d’une certaine manière, il portait sa croix pour s’y être pris si tard…

15.2.11

Millenium T. 1



C'est bien, voire très bien. Sombre, étrange, documenté, avec des personnages vraiment bien dessinés... étranges, décalés mais attachants... Je ne vais pas me lancer immédiatement dans la suite mais je sais déjà que je le ferai...

9.2.11

Dexter saison 5




Toujours aussi bien.
Moins angoissante et dramatique que la saison précédente mais des choses intéressantes et l'étau qui se resserre...

Les aventures de Romain M (30 ans)

Depuis plusieurs années, l’épouse de Romain M. souhaitait acheter une tête de lit. Dans leur appartement, cela n’avait jamais été une priorité mais cette fois-ci, dans la maison, les choses sont différentes. Elle montre donc à Romain M. ce qu’elle a trouvé chez IKEA. Un dimanche matin, il se décide donc, pendant que sa femme et son fils se promènent dans la marché de la ville, à aller acheter cette tête de lit. Avant de descendre de voiture, son épouse lui demande s’il pense que l’objet en question rentrera dans la voiture. Romain M. regarde l’habitacle, essaie de se souvenir des différents meubles qui ont pu transiter dans cette voiture, envisage le carton et se dit que oui, pas de problème, ça va rentrer.

Dans le magasin suédois, tout va très vite. Il sait où aller, prend les raccourcis pour éviter le parcours obligatoire et n’achète aucune bougie-décorative-qu’on-allume-jamais. Il fait la queue, paie et rejoint l’espace où des numéros sont appelés pour récupérer les commandes qui ne sont pas en libre-service. Il attend peut-être 10 minutes en regardant sur les écrans disséminés un peu partout Téléfoot sans le son.

Lorsqu’il récupère enfin les deux cartons sur le chariot, l’angoisse commence à monter. Il dirige l’engin comme il peut dans l’allée et dans le parking. Devant sa voiture, une BMW 325 TDS qui possède un coffre et non un hayon, Romain M. a une goutte de sueur qui glisse dans le creux de son dos. Il ouvre la portière du passager, abaisse le siège au maximum, gagne de la place où il peut et tente enfin de faire entrer le carton le plus grand. En diagonale, par la porte arrière, derrière le conducteur, le carton passe. Par contre, il est bloqué par l’autre porte, de l’autre côté. Romain M. fait le tour et ouvre la fenêtre pour gagner des centimètres. Il retourne à son poste et manœuvre doucement mais rien n’y fait, il manque peut-être cinq centimètres. Il décide d’avancer le siège du conducteur et reprend son entreprise.

Au bout d’une demi-heure, après avoir retiré son bonnet et son manteau tant il avait chaud, il parvient à faire entrer le carton, puis le second, plus petit, très facilement. Ce n’est pas idéal pour conduire, avec les genoux sur le volant et un bout de carton qui gène le passage des vitesses mais bon…

A 12h, Romain M. se gare devant chez lui. Il retire le petit carton et le dépose contre la porte de sa maison. Confiant, il attrape le grand carton et commence à essayer de le sortir. Il force, écorche, égratigne, à la fois le carton et certains endroits de la voiture (levier de vitesse, sièges, etc.) mais ça ne passe pas. Soudain, Romain M. ne se souvient plus du tout comment il était parvenu à faire entrer ce carton maudit quelques minutes plus tôt. Comme s’il avait réussi un Rubikscube sans noter chaque mouvement. Il tente alors le coup par une autre porte mais sans succès. Il retire à nouveau son manteau et son bonnet, et même son gilet car il sent que cela risque d’être sportif. Il empoigne le grand carton des deux mains et le guide vers la sortie mais ça ne passe toujours pas. Cependant, en le reposant à sa place, le carton heurte le frein à main. La voiture grince un peu puis, comme la rue est en pente, descend vers la voiture du voisin. Romain M. lâche tout et retient à deux mains et de toutes ses forces sa voiture (c’est assez lourd une BMW 325 TDS). Forçant sur ses pieds et ses bras, il tourne la tête, paniquée, cherchant du regard une personne qui passerait par là, un voisin à sa fenêtre ou son épouse mais il n’y a que le ciel bleu de ce dimanche de janvier et quelques oiseaux. Il finit par lâcher la voiture et se jeter sur le frein à main. La voiture du voisin était encore loin mais quand même, il n’avait pas besoin d’une telle frayeur.

Toutefois, il faut bien recommencer à sortir ce carton. Il reprend tout à zéro, essaie de penser « espace », « physique » ou « logique » mais se rend compte très vite qu’il n’est pas vraiment un spécialiste. Il refait des mouvements qu’il a déjà essayés, en imagine de nouveaux qui n’ont aucun sens. Le frein à main se désenclenche une seconde fois mais il est cette fois plus rapide. Il a chaud, est en sueur. Son épouse le rejoint. Elle s’inquiétait de ne pas le voir arriver alors que la voiture était garée depuis au moins 20 minutes. Romain M. expliqua, tête basse, la galère dans le parking d’IKEA puis celle qu’il rencontrait à nouveau depuis son arrivée. « Et tu te souviens pas comment tu l’as rentré ? » demanda-t-elle. « Bah non, pas vraiment… mais je suis sûr que c’était par cette porte… » répondit Romain M. en montrant la porte arrière derrière le conducteur. Elle voulut prendre les choses en mains, attrapa le carton d’un côté pendant que son mari le portait de l’autre. Il n’allait pas dans le même sens, voulait tous les deux avoir raison. Résultat, Romain M. finit par dire qu’elle ferait mieux de rentrer et qu’elle ne l’aidait pas beaucoup. Elle quitta les lieux, vexée. Tout allait bien.

Elle se posta à la fenêtre et admira le spectacle, avec un petit sourire.

Vingt minutes plus tard, essoufflé, le carton écorché de partout, l’intérieur du véhicule blessé à plusieurs endroits, la tête de lit s’extirpa enfin. Romain M. posa le tout contre la grille et repositionna les sièges, les vitres, les portes avant de rentrer. Il se sentait à la fois fier et ridicule… Sa femme ne fit aucune remarque.

4.2.11

Le journal d'Anne Frank


Ce livre manquait à ma culture. Voilà, il n’y manque plus. Ce n’est pas si extraordinaire que cela. C’est même finalement assez répétitif et très adolescent mais comme à chaque page, on avance vers la fin tragique déjà connue, on voudrait que cela n’arrive pas.

On souhaiterait que personne n’ait dénoncé la cachette, ni emporté ces deux familles enfermées là depuis deux ans et qu’Anne ait pu réussir son ambition de devenir écrivain et journaliste…