Mercredi dernier, j’étais devant le gymnase attendant les
joueurs de mon équipe pour nous rendre à notre 6ème journée d’interclubs.
Nous devions jouer contre les avant-derniers du championnat, sachant que nous
sommes les derniers. Nos deux équipes ont le même nombre de défaites et aucune
victoire.
J’avais réussi à motiver mes troupes en leur annonçant que c’était
peut-être la seule rencontre que nous pourrions gagner cette année. Toutes les
autres équipes ont vraiment un niveau bien au-dessus du notre.
Les joueurs sont arrivés petit à petit. Les premières
étaient les deux plus jeunes, des cadettes, surclassées pour jouer avec nous.
Nous avons un peu discuté.
C’est comme ça que j’ai pu apprendre que l’une d’elle
était actuellement en cours dans le même lycée que le mien à l’époque. Je l’ai
questionnée sur les locaux et surtout les profs pour voir si nous en avions en
commun.
Elle m’a cité pas mal de noms mais cela n’a rien évoqué pour moi. Elle
est en 1ère S, ça devait sûrement expliquer… Puis elle a cité ses
profs de 2nde . Et là ce n’était pas mieux.
Voyant qu’elle avait dû
mal à retrouver certains noms, je lui ai conseillée de chercher plutôt dans les
plus âgés.
Elle a fini par me citer un nom, une prof qui devait avoir l’âge que
j’ai aujourd’hui à l’époque où elle était ma prof. J’étais déçu malgré tout de
ne pouvoir partager davantage des souvenirs de profs en commun.
Cette joueuse a
eu un temps d’arrêt et m’a regardé en souriant : « Tu sais, c’est
peut-être aussi parce que je suis né en 1996 ! »
Ce n’est qu’à cet
instant que je me suis rappelé que j’étais entré au lycée en 1995 et que cette
différence était donc peut-être très normale.
Cependant, ça m’a donné un petit
coup au moral. Je me suis soudain senti vieux, responsable, papa, époux,
travailleur, métro, boulot, dodo.
J’ai toujours l’impression d’avoir 16 ans
dans ma tête alors que je me souviens qu’en réalité j’ai 32 ans, je n’en
reviens pas… Et pourtant, c’est vrai, bien réel, tangible…