Faire une course ou faire les courses ?
Hier midi, en partant déjeuner, installé sous mon parapluie, j’aperçois V. un intérimaire dont c’est le dernier jour aujourd’hui, qui s’allume une clope sous sa capuche. J’arrive à sa hauteur et dans un effort de politesse engage la conversation avec lui sur des sujets aussi creux que la pluie, le déjeuner et le boulot… Soudain, il me dit : « Tu ne dis rien à personne, hein ? » J’ai froncé les sourcils. Il m’a alors montré sa main qui tenait une clope qui était en fait un joint. « Tu ne dis rien sur le fait que je fume des joints pendant l’heure du déjeuner ? » Je n’avais rien vu et rien senti. S’il ne m’avait rien dit, je n’aurais jamais eu quelque chose à ne pas dire… « Et à qui j’irais dire ça ? » ai-je répondu. Il a tiré une latte et m’a souhaité un bon appétit.
Mardi soir
En sortant du travail, j’ai levé les yeux au ciel pour m’apercevoir avec bonheur que la pluie avait cessé et que le soleil pointait son nez.
Samedi soir, j’avais proposé à Laetitia d’être son coach pour reprendre un peu le footing pour moi (car je n’ai toujours pas fait de sport depuis presque 4 semaines) et pour qu’elle fasse un peu d’effort, le rythme de l’école retombant à cause des vacances.
Nous sommes tombés d’accord sur ce mardi vers 18h30.
Toute la journée, voyant la pluie, je me suis dit qu’on allait devoir reporter mais en fin de journée, les nuages dissipés, j’ai commencé à y croire. Cependant, juste avant d’entrer dans la station de métro, j’ai reçu un coup de téléphone de Laetitia pour m’informer qu’elle ne pouvait pas venir ce soir, Micaël n’avait pas pu se libérer et personne ne pouvait garder leur fille.
Ce n’est que partie remise.
Je suis donc rentré à la maison pour me vautrer dans le canapé, regarder la télé tout en me goinfrant d’un bon sandwich au Nutella. J’attendais que Sandrine m’appelle pour me prévenir qu’elle était presque arrivée et que je pouvais venir la rejoindre à Auchan.
L’heure tournait mais Sandrine n’appelait pas. Je me suis alors déguiser en harceleur téléphonique, lui laissant des messages de plus en plus inquiets, ne comprenant pas pourquoi son portable sonnait sans qu’elle décroche. Je me suis enfilé un paquet de gâteaux pour déstresser.
Elle a fini appelé vers 19h pour me dire qu’elle venait juste de sortir de réunion et qu’elle était sure de m’en avoir parlé. Ce que je me suis empressé de démentir. Elle m’avait parlé d’une réunion à 10h mais pas de celle à 17h qui s’éternise et qui m’angoisse…
Bref. En y réfléchissant à froid, je me dis que le proverbe « pas de nouvelles, bonnes nouvelles » n’est pas mal. Finalement, si personne ne m’appelle en catastrophe, c’est que tout va bien. Mais bon, une prise d’otage, un kidnapping, des avions dans une tour, tout peut arriver.
Je suis passé la chercher au RER puis nous avons fait les courses à Auchan. J’ai résisté à l’appel du pot de 1kg de Nutella, au beurre de cacahuètes, au saucisson et j’ai fait de grands sourires devant les épinards en conserve, les petits pois, etc.
Nous nous sommes dépêchés pour que Sandrine arrive au début de Grey.
En remontant quelques bouteilles de jus d'orange, j'ai croisé mon voisin du dessus, le portugais. Comme il y a un truc étrange qui coule le long d'un tuyau dans la salle de bain, je lui ai demandé si par hasard il n'avait pas un souci chez lui. Il m'a dit que nous mais qu'il regarderait. J'ai parlé avec mon voisin... Je fais des efforts pour paraître moins sauvage mais ce n'est pas simple.
Nous avons rangé les courses et mangé. A la fin du premier épisode, je me suis installé derrière le canapé pour me taper la pile de repassage. J’avais peut-être six ou sept chemises, ce qui m’a pris beaucoup de temps. Quand Sandrine est allée se coucher, je n’avais toujours pas fini et il me restait encore les draps (que j’ai finalement laissés de côté pour un autre jour). J’ai poursuivi mon activité préférée puis j’ai fait la vaisselle et trainé un peu sur Internet.
En me glissant sous les couvertures, je m’en suis voulu d’avoir attendu 1h du matin pour décider de me coucher.
Ce matin, des petits problèmes dans le RER.
Je devais déjeuner avec mon père mais il a dû rester au boulot pour s’occuper de la permanence car sa collègue était malade. Ca sera pour une prochaine fois.
Du coup, j’ai mangé un sandwich au square Louis XVI en regardant un morceau d’un film sur mon ARCHOS. Ce genre de pause déjeuner me coupe vraiment du boulot. Tellement même que j’ai parfois du mal à me relever pour y retourner.
Sur le chemin du retour, en lisant mon bouquin, je suis tombé sur ce passage : « Je voudrais la voir heureuse. La rendre heureuse ? »
Ce point d’interrogation m’a poussé à m’arrêter pour la première fois sur cette expression et à aboutir à cela qui me fait sourire :
Comment faire pour la rendre heureuse ?
Je ne veux pas la rendre, ni heureuse, ni à personne ; je veux la garder, pour moi, heureuse, tous les jours, toujours.
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