Les choses simples

5.6.08

Travailler autant pour gagner plus : ça bouge, ça bouge !

Mardi matin

Tous les matins quand j’arrive au bureau, je dépose mes affaires, j’allume mon ordi, j’ouvre ma boîte mail puis je vais dire bonjour à mon patron, que nous appellerons ici Pinpin, qui se trouve dans le bureau à côté du mien. Nos bureaux sont seulement séparés par des vitres et toute la journée, j’ai toujours un œil sur lui.

Mardi matin, donc, je lui serre la main et il me demande de m’installer car il a du nouveau pour moi.
«J’ai du nouveau pour vous » me dit-il avec un petit sourire.
Ce n’est pas la première fois qu’il me dit ce genre de choses depuis mon arrivée, en septembre 2007. En effet, il m’a déjà avoué qu’il voulait me garder, qu’il ferait tout pour cela, que j’étais un bon élément, etc. Il semble réellement faire le nécessaire en ce sens mais tout ne va pas aussi vite qu’on peut l’espérer, c’est pourquoi j’étais chez Gallimard, trois soirs, la semaine dernière.

Il m’informe que la fille que je remplace, D., vient de poser un congé parental d’un an, afin de revenir, en comptant ses vacances, le 1er août 2009. Je suis à la fois heureux d’apprendre cette nouvelle et triste. Heureux car comme d’habitude, alors que l’étau semblait se resserrer, une ouverture inattendue se précise. Triste parce que j’ai vu D. vendredi midi et qu’elle ne m’a rien dit du tout alors que je pense être le premier concerné. Bref.

Je souris, je reprends ma respiration, je crois les mains et je finis par lui avouer la situation avec Gallimard. Je prends un petit risque car il connaît très bien le directeur commercial vu vendredi dernier et il pourrait lui passer un coup de fil pour casser mon coup, si l’envie l’en prenait…
Il m’écoute, me pose des questions. Je joue franc jeu. Je lui dit : « Ils me proposent un CDI à 2300 € » J’ajoute que j’attends une réponse dans la semaine et que ne connaissant pas la volonté de D. à l’époque, j’avais évidemment chercher un CDI pour remplacer la CDD, qui est pour l’instant la seule chose qu’on peut m’offrir chez Belin.

Je trouve quand même que ce congé parental d’un an change la donne même si le problème reste le même. D’un côté, un CDI mieux payé pour un poste moyen et une ambiance de travail inconnue ; d’un autre côté, toujours un CDD mais pour un plus long terme, au même salaire, sans promesse d’embauche définitive…

Je vois Pinpin noter sur son cahier les informations que je lui donne, et notamment le salaire. Il me conseille de faire le meilleur choix possible, d’en parler avec mon épouse et me confie, sur un ton très « la philosophie pour les nuls » : « Vous savez, choisir, c’est renoncer ; tout choix provoque un renoncement… »

Il devait ensuite aller en réunion avec le comité de direction à qui il pensait parler du congé parental de D. et de mon avenir dans la société. Je me suis dit en le voyant partir que s’il voulait vraiment garder, c’était à lui maintenant de faire le nécessaire.
Après cet entretien, j’ai reçu un coup de fil de D. pour me donner la nouvelle. J’ai fait celui qui ne savait pas. Sa petite fille a des problèmes de santé et elle préfère rester près d’elle pendant un an. Et vendredi dernier, elle ne savait pas encore tout ça. C’est après avoir passé la nuit aux Urgences qu’elle a pris sa décision.

L’après-midi, il m’a à nouveau convoqué dans son bureau pour me dire, toujours avec un sourire en coin, que le DRH allait me recevoir bientôt pour me faire une proposition. J’ai demandé : « Quelle genre de proposition ? » Il a fait un peu son timide qui ne veut pas dire son secret et m’a répondu : « Une proposition… » Je n’ai pas cherché plus loin.

Mercredi


Pinpin, dès mon arrivée dans son bureau en fin, m’a demandé de fermer la porte derrière moi. Il m’a dit qu’il voulait me parler de la proposition.
Je me suis assis, il a attrapé une feuille de brouillon et a commencé à faire de petits schémas pour expliquer quelle était ma situation aujourd’hui. Je sentais qu’il tournait autour du pot.
Il m’a avoué qu’il aurait très bien pu décrocher son téléphone et joindre le directeur commercial de Gallimard pour lui parler de moi et lui faire comprendre que ce n’était pas la peine de me prendre, qu’il voulait absolument me garder. Il me dit : « J’aurais pu, cela aurait été facile pour moi mais je ne l’ai pas fait parce que je vous respecte et je respecte votre choix ». J’ai trouvé ça assez gros mais bon… Encore heureux…

Il a poursuivi son schéma en expliquant ce qu’on me proposait aujourd’hui.
C’est-à-dire : un CDD au service ADV pour juillet et août (avec deux semaines de vacances en août). Puis un CDD à mon poste de septembre jusqu’au retour de D. Le premier à 1900 € et le second à 2100 € (sachant que je gagne aujourd’hui 1800 €).
Avant de me laisser parler, il ajoute qu’il existe une marge de manœuvre pour le salaire et que je pourrais d’après lui négocier sans problème 2100 € pour le premier et 2200 € pour le second.

Je l’écoute. Je me dis intérieurement que c’est pas mal, qu’ils ont réagi assez vite, qu’ils ont l’air d’avoir envie de me garder, étant donné les efforts fournis mais que, il n’y a pas de raison, si Gallimard était prêt à me payer 2300 € en CDI, je pense que je peux demander la même chose en CDD, à cause justement de la situation précaire, et sans aucune histoire de palier, dès juillet…
J’attends évidemment la réponse de Gallimard pour contre-attaquer et prendre ma décision mais tout cela n’est pas trop mal…

A suivre…

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

La carrière est toujours un sujet délicat á traiter mais si Gallimard pensait plutôt à toi pour un poste qui serait plus ton profil... pourquoi ne pas rester 1 peu + à l'apéro? enfin ce n'est qu'une idée comme ça à brûle pour point!

Becs,

Clo

05 juin, 2008  

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