La fin d'une époque
Mercredi soir
Soirée Ligue des Champions chez Stéphane et Elodie, avec les Pinto et nos enfants. Nous les avons couchés rapidement de la chambre, Alexia dans le grand lit et Vincent dans son lit parapluie. RAS, le calme à l’état pur. Quand on leur dira plus tard qu’avant ils dormaient ensemble dans la même chambre, ils nous regarderont, gênés.
Alexia n’a pas du tout eu peur de le chienne d’Elodie, pourtant impressionnante. Elle allait vers elle, lui tendait sa main, la caressait, lui mettait le doigt dans l’œil. De là où j’étais, je ne pouvais m’empêcher d’avoir quand même un peu peur.
Micaël et Elodie se sont endormis sur le canapé pendant que nous discutions dans la cuisine.
Jeudi soir
Demi-finale de coupe contre une équipe de jeunes, qui joue deux divisions en dessous de nous. Ils ont mené tout le match d’un ou deux buts. Nous n’étions que 8 et pas très motivés. Pourtant, à cinq minutes de la fin du match, nous nous réveillons et menons enfin de 3 buts avec une balle de contre attaque pour nous. Le but n’est pas marqué et nous perdons pied pour perdre finalement d’un but. Nos adversaires ont sauté de joie et nous sommes restés stoïques, désespérés devant cette saison malheureuse qui n’en finit pas de nous poursuivre.
Sur le retour, dans la voiture, je me disais que c’était fini pour moi le hand, que ça y est, j’avais pris ma décision. Ma prestation plus que moyenne de la soirée était pour beaucoup dans cette refléxion.
Vendredi soir
Soirée chez Cindy et Nico. Nous avons réussi grâce à une organisation carrée à n’être qu’un tout petit peu en retard, et n’arriver seulement que cinq minutes après Stéphane et Elodie, qui eux je le rappelle n’ont toujours pas d’enfant, donc pas d’excuse pour le retard…
Soirée sympa malgré la fatigue de la semaine qui s’est fait sentir sur certaines personnes, surtout celles qui devaient bosser le samedi.
Nous avons couché les petits dans la chambre de Cindy et Nico. Vincent ne s’est pas endormi tout de suite. Il ronronnait dans son lit. Je suis monté. Tétine, nounours, calin et hop c’était reparti. Mais du coup, quand je voulais sortir de la chambre, Alexia se mettait à pleurer. J’ai pris le temps de lui expliquer, comme Laetitia le fait, que Vincent dormait, qu’il ne fallait pas faire de bruit et qu’elle devait dormir elle aussi parce qu’il était tard. J’ai dû m’y prendre à deux ou trois fois, m’occupant de Vincent en même temps qui lui, de son côté, ne trouvait pas le sommeil et s’énervait à cause de cela.
J’ai pu redescendre avant la tombée de la nuit et profiter un peu de leur nouvelle terrasse.
Nous avons joué à la Wii (la mode du moment, mais ça va passer…)
Nous sommes partis un peu après minuit.
Samedi
Vincent s’es réveillé à plusieurs reprises aux premières lueurs de l’aube. J’ai réussi à le faire tenir jusqu’à 6h30 mais là, je l’ai emporté avec moi dans le salon pour jouer un peu ensemble et je lui ai donné son biberon une petite demi-heure plus tard. Je me serais bien recouché mais nous avions rendez-vous chez le pédiatre. J’ai réveillé Sandrine et nous nous sommes préparés pour le rendez-vous. Tout va bien : 7,740 Kg et 67 cm. Pas de vaccin aujourd’hui donc plutôt cool.
Nous avons fait un tour aux Arcades, au départ pour acheter un nouveau séchoir mais nous sommes rentrés avec des fringues pour Vincent, des tongs pour Sandrine et des polos pour moi.
En sortant de Jules, j’ai rencontré Claudia. Claudia qui vit à Lisbonne et qui a tendant à prévenir quand elle passe quelques jours ici. Claudia que je suis étonné de voir dans les Arcades. J’aurais pu rencontrer plein de gens mais une personne qui habite à 1500 km, je n’y aurais pas pensé. Ca m’a fait plaisir de la voir et de lui montrer Vincent, qu’elle n’avait vu qu’en photo. Elle l’a porté quelques instants le temps de nous raconter les dernières nouvelles. Nous avons discuté ensemble du malheur qui s’acharne, des périodes qui semblent sombres et interminables, du courage qu’il faut avoir pour se battre, malgré les situations, du courage qu’il faut avoir pour repartir à zéro.
Nous sommes rentrés et nous avons passé l’après-midi à la maison. Loin de la pluie, de la route, de la grisaille, juste nous trois, en famille, à glander (regarder Lost et Desperate Housewives).
Vincent était fatigué mais ne voulait pas dormir. Je crois qu’il commence à comprendre le principe cris-mes parents arrivent ou cris-les bras. Il faut que nous fassions attention. Nous l’avons laissé pleurer de longues minutes.
Avant de partir au hand, j’ai réessayé de le coucher et il s’est endormi « comme une fusée » (merci Laetitia).
Faire mon sac de hand, peut-être pour la dernière fois, m’a rendu un peu nostalgique mais pas tant que ça finalement.
Sur la route, j’ai appelé mon père pour avoir des nouvelles. Il semble que le départ pour La Rochelle ne soit plus si éloigné. A suivre…
Nous étions encore 8. Quelques uns étaient là, tout comme moi, pour leur dernier match. Pendant l’échauffement, Stéphane me regardait avec un peu de tristesse. Il a fini par me dire, « ça ne te fait rien ?». J’ai failli lui demander quoi mais je savais qu’il parlait du fait de jouer pour la dernière fois ensemble, de porter encore une fois le même maillot, de finalement tout faire pour la dernière fois. Je ne me sentais pas l’âme sensible au point de regarder mon ballon cinq minutes en me disant que c’était peut-être la dernière fois que je le prenais entre mes mains. Je ne dis pas que ça ne me faisait rien mais bon, c’est n’est que du hand…
Avant le début du match, nous avons appris qu’en fin de compte, la nouvelle incroyable de notre maintien ne tenait plus. En réalité, les équipes en cause ont toutes fait appel parce que le décompte n’avait pas été fait correctement. Donc, c’est définitif, nous descendons !
Ca n’a rien changé à notre motivation. Nous avons bien joué et à la mi-temps, il y avait 19-11 pour nous. Malgré une deuxième période moins parfaite, nous avons quand même gagné, 31-29. Nos adversaires étaient très énervés contre les arbitres. A la fin, l’un deux a dit : «Dépêche-toi de prendre ta douche parce que quand tu sors, je vais te saigner ». J’adore…
Il y avait quatre personnes dans les tribunes, que des copines de joueurs, dont Elodie.
A la fin du match, Stéphane m’a pris dans ses bras. Notre entraineur, Gilles, m’a dit que c’était bien dommage parce que si nous avions joué comme ça toute l’année, notre destin aurait été différent. Si, si, si… en effet, et si…
Il était prévu que nous allions boire un coup chez le président du club. J’avais prévenu Sandrine me disant que nous pourrions tous reparler du match et de la saison, à tête reposée, me disant aussi que Stéphane et moi, nous avions peut-être des souvenirs handbalistiques à réveiller. Dans la semaine, il m’avait rappelé cette soirée comme s’il attendait à ce que je vienne.
Dans les vestiaires, il m’a demandé ce que je faisais après. J’ai répondu que j’allais avec eux chez le président. Il m’a dit qu’il n’y allait pas, qu’il n’avait jamais été question qu’il y aille et que là, il avait invité Johann et sa copine à venir chez eux pour finir la soirée. Je n’ai pas caché ma déception. Je n’avais aucune raison d’aller là-bas si Stéphane n’y était pas non plus.
Je suis renté chez moi, un peu inquiet pour l’avenir de notre amitié avec Stéphane avec cette page sportive qui se tourne et ses trois rendez-vous par semaine que nous avons toujours eu, quand ça allait mal, quand ça allait bien, quand nous étions moins proches, quand nous étions plus liés. Sans cela, sans ces jours qui nous étaient plus ou moins imposés, que va-t-il nous rester ? Nous verrons bien.
2 Comments:
Arrêter le hand, oui, non, peut-être, je ne sais pas, tout est question d'envie et de timing. Je me suis posé la même question il y a un an ou deux, avant de me rendre compte qu'arrivé à 27 ans, je n'avais plus que 3/4 "bonnes" saisons. Alors autant en profiter et prendre ce qu'il y a à prendre :)
Si l'envie n'y est plus en même temps, difficile d'aller contre !
Olivier
Belle bouille votre petit gars! un vrai petit coeur...
ça m'a aussi fait tres plaisir de vous voir; un peu triste de ne pas avoir plus de temps mais je sais que vous comprenez!
J'ai lu une phrase chez Sabrina, dont je ne me souviens plus de l'auteur et qui disqit ceci:
"il y a des phases dans la vie où tout semble nous réussir... il ne faut pas s'inquiéter ça passe" et bien on peut dire que je m'y suis reconnue!
Je vous embrasse bien fort et a bientot à Colombo (Lisbonne)?
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