Les choses simples

13.9.07

Une saison de machettes




Pour la rentrée littéraire, j’ai lu des articles au sujet du dernier essai de Jean Hatzfeld sur le génocide rwandais. J’ai donc pu découvrir qu’avant celui, il en avait déjà écrit deux : Dans le nu de la vie et Une saison de machettes.
Je viens de lire le second.
Jean Hatzfeld, journaliste, a d’abord discuté avec des rescapés du génocide pour écrire le premier livre puis dans celui-ci, les assassins. Il les retrouve en prison où ils croupissent depuis quelques années et parle avec eux, les laisse se confier. Ils sont une dizaine, une bande Hutues d’une région composée principalement de collines. Ils ont tué des Tutsis à tours de bras pendant une centaine de jours.
Nous pouvons alors lire leurs avis sur différents sujets et essayer de comprendre comment du jour au lendemain, des centaines de milliers d’hommes ont attrapé des machettes et ont décimé tous les Tutsis qu’ils trouvaient sur leur chemin, sans distinction d’âge, de sexe, tous sans exception.
Ils racontent que tout cela était naturel, que c’était un boulot comme un autre et qu’on leur avait fait croire depuis longtemps que la vie serait plus simple sans les Tutsis.
Le journaliste les écoute, classe leurs aveux par grands thèmes et revient sur l’histoire du génocide, ses raisons, ses conséquences, l’impossible pardon, l’absence de remords des tueurs.

La plupart des tueurs sont aujourd’hui sortis de prison et vivent nouveau à côté des Tutsis. Comme si les nazis étaient tous revenus vivre aux côtés des juifs…
L’auteur fait d’ailleurs de nombreux rapprochement avec ce génocide.
Il rappelle d’ailleurs que 800 000 Tutsis ont été découpés à la machette dans un délai de 12 semaines, ce qui rapporté au génocide juifs est plus important.
Un livre très fort, très dur à lire aussi surtout quand ces hommes n’éprouvent aucun remords.