Les choses simples

12.2.10

Avant de partir 4 jours

Mardi soir

Stéphane avait prévu d’aller à l’entraînement à Noisy-le-Grand (il ne tient plus à aller au Plessis-Trévise pour une sombre histoire liée au handball et à son ambiance particulière). Il devait nous rejoindre plus tard chez lui vers 22h30 mais finalement il était là à 20h45. Il n’y avait pas grand monde et surtout pas d’entraîneur, qui au passage était le gardien du gymnase à l’époque où je jouais là-bas… étrange comme tout ça ne me donne pas envie de revenir…

Avec Micaël, nous sommes allés à côté chercher quelques menus au McDo. Micaël m’a trouvé un peu fatigué, ce qui m’a fait bien rire venant de lui. Un quart d’heure après avoir fini son dernier sandwich et fumé sa clope, il dormait comme un bébé sur le canapé.

Mercredi

Le midi, j’ai déjeuné avec F. une collègue d’un autre service. C’est parfois sympa de casser la routine de la cafétaria et de voir d’autres visages. Nous avons mangé dans un restaurant grec. Il y faisait très chaud, ce qui contrastait avec les énormes flocons qui tombaient dehors.

Le soir, trois heures de badminton. Comme lundi soir, je me suis fait allumer toute la soirée. Je n’étais jamais bien placé, j’empêchais mon partenaire de jouer, je faisais de mauvais choix… et même quand je réussissais un point, ce n’était pas terrible, j’aurais pu mieux faire.

J’ai joué avec plusieurs mecs en double et chaque fois j’avais l’impression qu’ils se transmettaient un boulet. Psychologiquement dur mais je ne lâcherais pas. A la fin, nous avons fait un mini tournoi de simples en un set. J’en ai accroché deux en perdant 21-18 (alors que je tenais le coup jusqu’à 18-18 dans les deux cas) et je me suis écroulé sur le troisième, 21-9. A la fin, j’étais complètement lessivé. Mais ces petits simples m’avaient redonné un peu de crédibilité auprès de mes adversaires…

Et à côté, toute la soirée, j’ai vu mes anciens camarades, jouer simplement à leur manière et rigoler comme des petits fous.

Jeudi

Midi, squash. J’avais mal aux jambes et je me sentais fatigué mais j’étais motivé, je voulais laver l’affront de la semaine dernière. Manque de chance, mon collègue était en pleine forme et m’a littéralement atomisé : 4-1. Je n’arrivais à rien et lui réussissait tout. J’ai gardé mon calme mais rien à faire, ça ne venait pas. On peut le dire, l’élève a dépassé le maître… En fait, il faut que je change mon jeu. Ce que j’avais suffisait au début mais là, c’est trop peu.

Le soir, après avoir couché Vincent et mangé, je suis sorti pour mettre de l’essence et déposer notre lettre d’accord pour le prêt dans la boîte aux lettres de l’agence. A mon retour, nous avons fini de préparer nos affaires.

Vendredi

Une journée cool, avec encore du froid mais du soleil et un ciel bleu… Je suis retourné à la bibliothèque. Je me suis inscrit avec un mec qui avait tout du stéréotype du bibliothécaire. Tellement tout que je n’en croyais pas mes yeux. Je suis bien content avec ma petite carte car je peux emprunter des BD et des romans que je ne trouvais pas à la petite bibliothèque de Neuilly, et on a le droit de prendre 20 documents pour trois semaines… 20 !!! Qui peut lire 20 romans en trois semaines ?

Anecdotes

Lundi soir, au badminton, nous avons joué contre un père et son fils. Le fils joue pas trop mal mais est moins sérieux que son père. Il a raté plusieurs services d’affilé et son père n’en revenait pas, lui faisant à chaque fois une petite réflexion. Au bout de la cinquième fois, le fils a répondu en disant : « Je ne voulais pas venir de toute façon alors c’est bon… » En plein match, le père est sorti du terrain, a demandé à son fils de le suivre. Celui-ci n’a pas bronché et a rangé son sec avec lui. Une minute plus tard, ils étaient partis, nous laissant avec mon partenaire, seuls sur le terrain. Mercredi, le père était là mais sans le fils.

Jeudi soir, dans le RER, deux personnes étaient assises l’un à côté de l’autre. Une femme avec des cheveux gris à qui je ne pouvais pas donner d’âge. Elle pouvait avoir 50 ou 70 ans. Et l’homme devait avoir entre 45 et 55 ans. Elle pouvait à la fois être sa mère ou sa femme. Au début, ils avaient l’air de ne pas se connaître. Elle se tenait contre la vitre et lui à côté mais les jambes complètement tourné vers les couloirs, ce qui faisait qu’il semblait lui tourner le dos. Ils ne se parlaient pas. Soudain, la femme a tendu sa main vers la cuisse de l’homme mais n’a pas réussi à l’atteindre. Du coup, elle s’est contentée de le caresser du dos de la main, sur le côté, mais d’une manière assez étrange, comme quand on veut consoler quelqu’un avec nos gestes car on ne trouve pas de mots. Lui ne réagissait pas. Au contraire, il m’a semblé sombrer encore un peu plus, le regard dans le vide. Je les ai trouvés tellement triste que ça me foutu le cafard quelques minutes.

Ce matin, Vincent est passé devant l’affiche annonçant la nouvelle saison de Dexter sur Canal +. Il a dit : « Oh, un bébé ! » puis juste après « Le papa, il est méchant ». Sandrine a répondu que non, pas vraiment, pourquoi, ou un truc dans le genre et Vincent a poursuivi : « Si, il est méchant ! » Perspicace cet enfant et très forte cette affiche. Pour ceux qui n’ont rien vu, on en reparlera à la fin du 12ème épisode.