Les choses simples

26.2.09

Seul dans le noir



Roman offert par mon père, signé par de la main de l’auteur.
Mon père était allé l’écouter au théâtre du Vieux-Colombier en janvier lors d’une lecture en duo avec Irène Jacob. Il lisait un passage en anglais et elle le même passage dans la traduction française.
Mon père m’avait apporté, le jour où il était venu déposer ma sœur, des photos de l’auteur ainsi que des vidéos des lectures.
La même semaine, j’avais enregistré une émission sur la cinquième, « La grande librairie » dans laquelle François Busnel recevait Paul Auster qui répondait à toutes ses questions dans un français plus que remarquable. J’avais également vu un passage de l’émission « Au field de la nuit » sur la Une, avec un reportage sur cette même lecture, reportage dans lequel j’avais eu l’impression de reconnaître dans la foule le crâne de mon père, sans pouvoir le certifier. J’essayais de l’imaginer tout près de cette caméra, tout près de cet auteur exceptionnel, les yeux grands ouverts.

J’ai mis un peu de temps avant de me décider de le lire. Je finissais Les Bienveillantes et j’attendais le bon moment, comme lorsqu’une boîte de chocolats trône sur une étagère, qu’on pourrait la manger tout de suite mais qu’on préfère attendre parce qu’on sait très bien qu’elle ne va durer que quelques minutes.
Je me suis même forcé à lire en attendant un autre livre, L'homme-dé, que j’avais laissé de côté depuis encore plus longtemps.

Bref. Me voici, en pleine maladie intestinale, occupé avec ce roman court (180 pages), heureux de l’avoir à mes côtés, entre mes mains, comme un compagnon prêt à me soutenir.
Heureux aussi de me dire que cet exemplaire a été touché, même fugitivement par l’auteur lui-même, qu’il a écrit mon prénom sur une des pages, et que tout cela provenait d’une démarche de mon père pour me l’offrir en cadeau…

Je lis les premières pages et je plonge tout de suite. Les talents de conteurs de Paul Auster ne sont plus à prouver.

Un vieil homme profite de ses insomnies pour s’inventer des histoires. Chacune lui permet d’éviter de trop se souvenir… Car un certain nombre de malheur ont déjà frappé les habitants de cette maison : August Brill, sa fille Miriam et sa petite-fille Katya. Trois âmes brisées, trois âges différents, qui se tiennent psychologiquement par la main.

Nous lisons donc alternativement l’histoire de Brill et celle qu’il se raconte. Cette dernière croisant très vite des détails de la première. Mais la nuit est longue et les souvenirs rôdent, attendant la faille, pour remonter à la surface…

Je n’arrive pas encore à dire si c’est un bon roman ou une bonne idée de roman ou encore une belle petite histoire sans conséquence.
En tout cas, je l’ai dévoré. Et je l’ai trouvé trop court. Pour revenir sur mon image du début, j’ai eu envie de regarder au fond de la boîte pour être bien sûr qu’il ne restait pas un dernier chocolat. Je crois que j’ai lu toutes les lignes imprimées, de la date d’édition au copyright, de la couverture à la quatrième mais non, il fallait se rendre à l’évidence, il n’y avait plus rien. Et je me suis senti triste. J’aurais aimé lire moins vite.

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Eh dis donc et ma BD signée de Martin Vidberg, c'est du poulet !!!

Ta passion pour Paul Auster pourrait m'intéresser. Plus que celle pour Modiano.

La prochaine fois, compare le roman avec un pot KingSize de Nutella et je fonce à la librairie !

Nico

26 février, 2009  
Blogger olivierm99 said...

Rhaaa j'aurai bien voulu y assister à cette lecture !
Bon, c'est bien, j'ai de quoi lire pour les vacances alors, tu avais lu Brooklyn Follies ?

27 février, 2009  
Blogger Romain said...

Oui et j'avais adoré. Bien plus que celui-là d'ailleurs...

27 février, 2009  

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