Appeler sa famille
Mercredi soir
En ouvrant la porte de chez nous, j’ai vu Sandrine accrochée à un balai, une serpillère flottant dans un seau d’eau noire. J’ai posé mon sac, humé l’odeur d’un appartement propre et Sandrine m’a demandé d’aller chercher un colis chez le gardien. J’ai donc refermé la porte, n’ayant pu mettre qu’un pied chez nous et je suis reparti.
Pour ma seconde entrée, le ménage était terminé et j’ai pu m’installer avec Sandrine dans le canapé pour un petit goûter.
Après le dîner, j’ai téléphoné à mon grand-père ainsi qu’à mes petits frères puis à mon père. Ma mère m’a passé un coup de fil. J’ai eu presque toute ma famille en quelques minutes.
Sandrine me disait que c’était l’avantage d’avoir une petite famille.
Stéphane m’a téléphoné pour me dire qu’ils ne pourraient pas venir parce que Ludivine était souffrante. Ils revenaient des urgences.
Les Pinto sont arrivés en avance. Sandrine et moi, nous nous sommes jetés sur Alexia, oubliant presque que Laetitia et Micaël étaient venus avec elle. Alexia se tenait assise par terre. Elle a l’air de vouloir marcher à quatre pattes mais n’y parvient pas pour le moment.
Nous avons discuté de choses et d’autres, Micaël s’endormant par intermittence mais tenant le coup quand même.
Ils ne sont pas partis très tard. Le gâteau au yaourt, avec un zeste de citron, que Sandrine avait fait, était presque terminé.
Aujourd'hui, au boulot.
B., la stagiaire que j’ai formée au début du moi est venue dans le bureau ce matin pour me proposer un café.
Moi : C’est gentil mais je ne bois pas de café.
B. (soupire) : Ou autre chose ?
Moi : Non, en fait, je ne bois pas de boissons chaudes. Je te le dis comme ça tu n’auras pas à me le demander la prochaine fois.
B. (sourit) : C’est drôle.
Moi : Ah ?
B. : Ouais, je suis en train de me dire que ta vie doit être triste…
Moi : Mais je bois aussi des boissons froides.
B. : Alors, une boisson froide ?
Moi : Non, merci.
Elle se barre, toujours le sourire aux lèvres et me laisse seul dans le bureau, laissant sa phrase résonner entre les murs.
Alors que j’attendais près de la photocopieuse, F. est passé devant moi.
F. (décidé) : Elle est con ?
Moi (surpris et curieux) : Qui ?
F. : Bah, ta collègue. (Il l’imite). « Non, je ne veux pas tu viennes dans le bureau. Romain, oui, mais pas toi… » Elle m’énerve. Je vais lui dire deux mots, moi.
Il entre dans son bureau et me laisse dans le couloir. Je souris en me demandant si je dois en parler à E. et puis finalement, non, je préfère attendre qu’ils se retrouvent l’un en face de l’autre et que ça explose, et surtout que je sois là pour regarder.
Hier, M., qui revenait de vacances m’a vu avec ma barbe.
M. : Bah alors, tu te laisses aller ?
Moi : Je vais me raser bientôt.
M. : Oui parce que bon, là, tu en plus en bas qu’en haut !!! (Elle se marre ; toutes les autres filles du bureau se marrent ; moi aussi mais moins fort).
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