Post de Vincent 2
Mardi
Au réveil, je n’étais toujours pas bien. De la fièvre, des cacas mous. Mes parents étaient angoissés. Je ne sais pas comme ils s’arrangent mais à chaque fois que je suis un peu souffrant, ils deviennent tendus.
Surtout le matin. Ils attendent que l’autre décide quelque chose, dise une vérité, un diagnostic. Personne n’ose prendre une direction. Ils ne savent pas ce que j’ai, ne savent pas s’ils doivent rester à la maison avec moi, ni appeler le médecin ou le pédiatre, ou attendre encore un peu.
Ils me regardent. J’ai les yeux brillants, je chouine un peu et ils ont l’air de chercher au fond de moi une réponse qu’ils ne trouveront jamais.
Finalement, maman décide d’appeler le médecin généraliste. Elle demande à papa de le faire. Papa tombe sur la standardiste qui lui fait comprendre que le médecin a autre chose à faire que de se déplacer pour venir voir un bébé qui n’est même pas à l’article de la mort. Elle insiste lourdement et fini par dire à papa qu’elle en parlerait tout de même au médecin et qu’il nous rappellerait plus tard.
Trouvant le temps trop long, maman force un peu papa à téléphoner à un autre médecin qui est « gentil » selon elle. Après quelques secondes d’attende, papa parle à ce médecin. La conversation est très courte. Le médecin lui a simplement dit qu’il n’avait pas le temps de venir voir un bébé si peu malade…
Voyant l’heure passer, papa a commencé à s’impatienter. Maman s’en est aperçue et a conseillé à papa d’aller au boulot, que ça ne servait à rien d’attendre à deux, etc. Elle aurait préférée qu’il reste avec elle jusqu’à l’arrivée du médecin mais bon, papa est un stressé du boulot, alors…
Finalement, le médecin est venu vers 11h et m’a diagnostiqué une gastro. Et deux jours d’arrêts. Il a fait un mot aux parents, un pour maman et un autre pour papa.
Je me suis pas mal reposé en faisant de grosses siestes. Maman a joué avec moi. Papi est venu me rendre visite aussi.
Quand papa est rentré, maman avait l’air heureux. Elle sentait que j’allais bien mieux. Ils se sont occupés de moi jusqu’au coucher.
Dans la soirée, ils ont essayé de regarder un DVD prêté par Adrien, la vie aquatique mais maman n’a pas accroché. Du coup, plus facile, ils ont regardé Braquage à l’anglaise.
Mercredi
Papa et maman ont fait très attention à moi pour être surs que tout allait bien. Température, câlins, etc. Ils m’ont accompagné tous les deux chez Abbassia.
Ils ont dû prendre les transports ensemble, chose très inhabituelle, et peut-être même que papa a réussi à parler et à être jovial dans les transports.
Je crois qu’il était content de me voir en bonne santé et de pouvoir aller travailler. C’est sa dernière semaine avant les vacances et il a beaucoup de choses à faire.
Papa est passé me chercher vers 13h30. Il revenait du travail pour m’emmener au Noël de son travail. Il semblait essoufflé en me prenant dans ses bras.
Avant de prendre l’autoroute, il a pris de l’essence. Nous avons mis un peu de temps à l’entrée de Paris pour atteindre les quais.
Il s’est garé dans le parking Vinci de la place Saint Sulpice. Il a installée l’écharpe de portage, m’a positionné dedans, puis il a enfilé son sac, emporté le mien avec mon doudou et attrapé le parapluie.
Il a eu l’air soulagé quand il a pu se défaire de tout ça dans son bureau. Dalila était à son poste et m’a sauté dessus dès mon arrivée.
Papa m’a pris dans mes bras pour me faire visiter le service : son patron et ses collègues. Je ne savais pas trop quoi faire, pleurer, sourire… Du coup, je n’ai rien fait, j’ai juste regardé un peu partout. Papa m’a fait un peu marcher dans le bureau de Thomas. Tout le monde me regardait comme une bête de foire alors ça m’a un peu gêné.
A l’étage, j’ai rencontré le Père Noël (qui est en fait un collègue de papa qui bosse à la compta…). On nous a pris en photo et bon, je n’ai pas réagi, ni content, ni malheureux, rien.
Il y avait beaucoup d’autres enfants. J’ai remarqué que papa, qui n’avait pas eu le temps de manger, s’est dirigé très rapidement vers les assiettes en cartons remplies de bonbons. Il s’est gavé de chamallows et crocodiles… J’ai joué un peu dans le grand Bureau, à marcher à quatre pattes sur la fausse moquette verte.
Un peu plus tard, j’ai revu le Père Noël, dans sa caverne (qui est en fait le bureau du DRH). Il m’a remis mon cadeau (que papa avait choisi deux mois plus tôt sur un catalogue) et m’a fait quelques sourires mais toujours aucune réaction de ma part.
Papa a ensuite essayé de me donner mon goûter dans son bureau. J’ai mangé ma compote mais j’avais surtout envie de jouer alors je faisais du bruit avec me bouche pendant qu’elle était remplie de compote…
Nous sommes partis vers 17h30. Il faisait déjà nuit. Je me suis endormi à peine posé dans la voiture.
Papa a mis une heure pour rentrer. Nous avons attendu maman sur le parking du RER puis nous sommes rentrés.
Dans la soirée, papa et maman ont commencé à se sentir un peu mal. Du genre gastro, papa pour le bas, maman pour le haut. Je suis gentil, je partage mes microbes.
Je n’ai pas voulu dormir tout de suite. J’ai pleuré un bon moment. Puis quand maman est venue me prendre dans ses bras, quand tata Laetitia et Alexia sont arrivées, ça m’a fait plaisir. Mais j’ai détesté le fait qu’elle me recouche aussitôt alors, je n’ai rien pu faire d’autre que pleurer à nouveau. Ils ne sont pas venus du coup, je me suis endormi, épuisé.Quelques minutes plus tard, c’est Alexia qui elle avait trouvé le sommeil au début, qui s’est réveillée. Elle a pu passer la soirée avec eux, la chance. Papa était malade, il avait froid, faisait de fréquents aller-retour aux toilettes, espérait ne pas rater le boulot le lendemain.
Tata Laetitia a dit que c’était la dernière fois qu’elle venait toute seule le mercredi soir chez nous. Alexia est trop lourde. De plus, elle est enceinte et ça commence à se voir franchement.
Je me demande si hier soir, pour une fois, les adultes auraient pas tous préférés être au chaud chez eux, chacun de leur côté…
Papa a porté Alexia jusqu’à la voiture de tata.
La nuit n’a pas été mauvaise pour mes parents.
Jeudi
Ils étaient malgré tout toujours un peu faibles au réveil, alors que moi, j’étais dans une forme olympique. Ils ont pris leur petit déjeuner et moi j’ai bu mon biberon tout seul comme un grand sur ma chaise haute. D’habitude, je m’installe bien sur maman et nous profitons tous les deux de ces instants, même si moi, désormais, j’ai surtout envie de bouger.
Papa a passé une après-midi étrange au boulot. Il n’y avait pas de messagerie et tout le monde semblait désœuvrés, incapables de prendre un stylo, une feuille de papier, de décrocher son téléphone…
Papi est venu me chercher. Mamie est arrivée un peu plus tard.
J’ai fait une petite bêtise ce soir qui aurait pu être plus grave et qui a fait très peur à Mamie. Je suis allé dans la salle de bain. D’habitude, je reviens sur mes pas quand je me rends compte que personne ne me suit mais là, j’avais envie de vadrouiller alors je suis entré et derrière la porte, j’ai fait tombé l’escabeau dans un fracas inquiétant. Mamie est arrivée en courant, apeurée et n’arrivait pas à ouvrir la porte à cause de l’escabeau. Moi, je pleurais un peu.
Elle a raconté ça à maman à son arrivée. Pendant qu’elles parlaient toutes les deux, j’essayais de me tenir debout et en perdant l’équilibre, je me suis cogné contre la table basse. Maman m’a fait un câlin pendant que je pleurais très fort. Mamie, à côté, voulait me prendre des bras de maman, sentant au fond d’elle que j’avais plus mal qu’ils ne pouvaient penser, que je devais souffrir et (sous-entendu), je serais mieux dans ses bras à elle. Maman a refusé et papa est intervenu pour dire à mamie de laisser faire maman, qu’elle savait quoi faire. Et en effet, je me suis calmé assez vite et j’ai oublié.
Papa m’a donné le bain. J’ai encore pleuré dans le bain. Je n’aime pas qu’il me retire un jouet des mains, je n’aime pas qu’il m’empêche de jeter des jouets hors de la baignoire, je n’aime pas qu’il essaie de me laver les jambes en me mettant debout dans la baignoire et surtout, je n’aime pas qu’il me retire de l’eau. Alors, je m’affirme. Mais je crois que papa aussi alors bon, je pleure.
J’ai pris mon biberon avec maman et les parents m’ont couché. Je me suis endormi très vite.
Papa est allé au hand prétextant que c’était bon pour lui, pour lutter contre la maladie, que ça retirait les toxines.
A son retour, maman dormait sur le canapé, épuisée par sa semaine. Je crois qu’elle aurait adoré avoir des vacances comme papa…
Au réveil, je n’étais toujours pas bien. De la fièvre, des cacas mous. Mes parents étaient angoissés. Je ne sais pas comme ils s’arrangent mais à chaque fois que je suis un peu souffrant, ils deviennent tendus.
Surtout le matin. Ils attendent que l’autre décide quelque chose, dise une vérité, un diagnostic. Personne n’ose prendre une direction. Ils ne savent pas ce que j’ai, ne savent pas s’ils doivent rester à la maison avec moi, ni appeler le médecin ou le pédiatre, ou attendre encore un peu.
Ils me regardent. J’ai les yeux brillants, je chouine un peu et ils ont l’air de chercher au fond de moi une réponse qu’ils ne trouveront jamais.
Finalement, maman décide d’appeler le médecin généraliste. Elle demande à papa de le faire. Papa tombe sur la standardiste qui lui fait comprendre que le médecin a autre chose à faire que de se déplacer pour venir voir un bébé qui n’est même pas à l’article de la mort. Elle insiste lourdement et fini par dire à papa qu’elle en parlerait tout de même au médecin et qu’il nous rappellerait plus tard.
Trouvant le temps trop long, maman force un peu papa à téléphoner à un autre médecin qui est « gentil » selon elle. Après quelques secondes d’attende, papa parle à ce médecin. La conversation est très courte. Le médecin lui a simplement dit qu’il n’avait pas le temps de venir voir un bébé si peu malade…
Voyant l’heure passer, papa a commencé à s’impatienter. Maman s’en est aperçue et a conseillé à papa d’aller au boulot, que ça ne servait à rien d’attendre à deux, etc. Elle aurait préférée qu’il reste avec elle jusqu’à l’arrivée du médecin mais bon, papa est un stressé du boulot, alors…
Finalement, le médecin est venu vers 11h et m’a diagnostiqué une gastro. Et deux jours d’arrêts. Il a fait un mot aux parents, un pour maman et un autre pour papa.
Je me suis pas mal reposé en faisant de grosses siestes. Maman a joué avec moi. Papi est venu me rendre visite aussi.
Quand papa est rentré, maman avait l’air heureux. Elle sentait que j’allais bien mieux. Ils se sont occupés de moi jusqu’au coucher.
Dans la soirée, ils ont essayé de regarder un DVD prêté par Adrien, la vie aquatique mais maman n’a pas accroché. Du coup, plus facile, ils ont regardé Braquage à l’anglaise.
Mercredi
Papa et maman ont fait très attention à moi pour être surs que tout allait bien. Température, câlins, etc. Ils m’ont accompagné tous les deux chez Abbassia.
Ils ont dû prendre les transports ensemble, chose très inhabituelle, et peut-être même que papa a réussi à parler et à être jovial dans les transports.
Je crois qu’il était content de me voir en bonne santé et de pouvoir aller travailler. C’est sa dernière semaine avant les vacances et il a beaucoup de choses à faire.
Papa est passé me chercher vers 13h30. Il revenait du travail pour m’emmener au Noël de son travail. Il semblait essoufflé en me prenant dans ses bras.
Avant de prendre l’autoroute, il a pris de l’essence. Nous avons mis un peu de temps à l’entrée de Paris pour atteindre les quais.
Il s’est garé dans le parking Vinci de la place Saint Sulpice. Il a installée l’écharpe de portage, m’a positionné dedans, puis il a enfilé son sac, emporté le mien avec mon doudou et attrapé le parapluie.
Il a eu l’air soulagé quand il a pu se défaire de tout ça dans son bureau. Dalila était à son poste et m’a sauté dessus dès mon arrivée.
Papa m’a pris dans mes bras pour me faire visiter le service : son patron et ses collègues. Je ne savais pas trop quoi faire, pleurer, sourire… Du coup, je n’ai rien fait, j’ai juste regardé un peu partout. Papa m’a fait un peu marcher dans le bureau de Thomas. Tout le monde me regardait comme une bête de foire alors ça m’a un peu gêné.
A l’étage, j’ai rencontré le Père Noël (qui est en fait un collègue de papa qui bosse à la compta…). On nous a pris en photo et bon, je n’ai pas réagi, ni content, ni malheureux, rien.
Il y avait beaucoup d’autres enfants. J’ai remarqué que papa, qui n’avait pas eu le temps de manger, s’est dirigé très rapidement vers les assiettes en cartons remplies de bonbons. Il s’est gavé de chamallows et crocodiles… J’ai joué un peu dans le grand Bureau, à marcher à quatre pattes sur la fausse moquette verte.
Un peu plus tard, j’ai revu le Père Noël, dans sa caverne (qui est en fait le bureau du DRH). Il m’a remis mon cadeau (que papa avait choisi deux mois plus tôt sur un catalogue) et m’a fait quelques sourires mais toujours aucune réaction de ma part.
Papa a ensuite essayé de me donner mon goûter dans son bureau. J’ai mangé ma compote mais j’avais surtout envie de jouer alors je faisais du bruit avec me bouche pendant qu’elle était remplie de compote…
Nous sommes partis vers 17h30. Il faisait déjà nuit. Je me suis endormi à peine posé dans la voiture.
Papa a mis une heure pour rentrer. Nous avons attendu maman sur le parking du RER puis nous sommes rentrés.
Dans la soirée, papa et maman ont commencé à se sentir un peu mal. Du genre gastro, papa pour le bas, maman pour le haut. Je suis gentil, je partage mes microbes.
Je n’ai pas voulu dormir tout de suite. J’ai pleuré un bon moment. Puis quand maman est venue me prendre dans ses bras, quand tata Laetitia et Alexia sont arrivées, ça m’a fait plaisir. Mais j’ai détesté le fait qu’elle me recouche aussitôt alors, je n’ai rien pu faire d’autre que pleurer à nouveau. Ils ne sont pas venus du coup, je me suis endormi, épuisé.Quelques minutes plus tard, c’est Alexia qui elle avait trouvé le sommeil au début, qui s’est réveillée. Elle a pu passer la soirée avec eux, la chance. Papa était malade, il avait froid, faisait de fréquents aller-retour aux toilettes, espérait ne pas rater le boulot le lendemain.
Tata Laetitia a dit que c’était la dernière fois qu’elle venait toute seule le mercredi soir chez nous. Alexia est trop lourde. De plus, elle est enceinte et ça commence à se voir franchement.
Je me demande si hier soir, pour une fois, les adultes auraient pas tous préférés être au chaud chez eux, chacun de leur côté…
Papa a porté Alexia jusqu’à la voiture de tata.
La nuit n’a pas été mauvaise pour mes parents.
Jeudi
Ils étaient malgré tout toujours un peu faibles au réveil, alors que moi, j’étais dans une forme olympique. Ils ont pris leur petit déjeuner et moi j’ai bu mon biberon tout seul comme un grand sur ma chaise haute. D’habitude, je m’installe bien sur maman et nous profitons tous les deux de ces instants, même si moi, désormais, j’ai surtout envie de bouger.
Papa a passé une après-midi étrange au boulot. Il n’y avait pas de messagerie et tout le monde semblait désœuvrés, incapables de prendre un stylo, une feuille de papier, de décrocher son téléphone…
Papi est venu me chercher. Mamie est arrivée un peu plus tard.
J’ai fait une petite bêtise ce soir qui aurait pu être plus grave et qui a fait très peur à Mamie. Je suis allé dans la salle de bain. D’habitude, je reviens sur mes pas quand je me rends compte que personne ne me suit mais là, j’avais envie de vadrouiller alors je suis entré et derrière la porte, j’ai fait tombé l’escabeau dans un fracas inquiétant. Mamie est arrivée en courant, apeurée et n’arrivait pas à ouvrir la porte à cause de l’escabeau. Moi, je pleurais un peu.
Elle a raconté ça à maman à son arrivée. Pendant qu’elles parlaient toutes les deux, j’essayais de me tenir debout et en perdant l’équilibre, je me suis cogné contre la table basse. Maman m’a fait un câlin pendant que je pleurais très fort. Mamie, à côté, voulait me prendre des bras de maman, sentant au fond d’elle que j’avais plus mal qu’ils ne pouvaient penser, que je devais souffrir et (sous-entendu), je serais mieux dans ses bras à elle. Maman a refusé et papa est intervenu pour dire à mamie de laisser faire maman, qu’elle savait quoi faire. Et en effet, je me suis calmé assez vite et j’ai oublié.
Papa m’a donné le bain. J’ai encore pleuré dans le bain. Je n’aime pas qu’il me retire un jouet des mains, je n’aime pas qu’il m’empêche de jeter des jouets hors de la baignoire, je n’aime pas qu’il essaie de me laver les jambes en me mettant debout dans la baignoire et surtout, je n’aime pas qu’il me retire de l’eau. Alors, je m’affirme. Mais je crois que papa aussi alors bon, je pleure.
J’ai pris mon biberon avec maman et les parents m’ont couché. Je me suis endormi très vite.
Papa est allé au hand prétextant que c’était bon pour lui, pour lutter contre la maladie, que ça retirait les toxines.
A son retour, maman dormait sur le canapé, épuisée par sa semaine. Je crois qu’elle aurait adoré avoir des vacances comme papa…
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