Les choses simples

27.5.14

Une nouvelle petite aventure de Romain M.

Mon téléphone, un Iphone 4, a tendance à se décharger assez rapidement. Cela semble normal de la recharger à bloc presque toutes les nuits. Ce jour-là, je ne sais pas pourquoi, je n’avais presque plus rien vers 16h. Je n’avais pas mon chargeur mais ma collègue D. a derrière son bureau un socle de chargement toujours branché adaptable aux Samsung et Apple. J’ai donc branché mon appareil dessus. Le bureau de D. est celui le plus proche de la sortie et du mien, j’ai l’œil dessus.
 
Quelques minutes avant de partir, j’ai bien vérifié que le chargement s’était bien déroulé puis je suis retourné à mon poste pour fermer mon ordinateur et préparer mes affaires. J’ai souhaité un bon week-end aux collègues encore présentes et je suis parti. Le ciel était très menaçant dehors. Quelques gouttes commençaient à tomber. J’ai accéléré le pas pour rejoindre la station de métro, chaque seconde nous rapprochant à coup sur de l’averse. J’ai attrapé un métro qui allait partir. Je me suis callé dans un coin et j’ai sorti mon livre.
 
Après deux arrêts, j’ai voulu envoyer un message à ma chère épouse pour l’informer que j’étais bien parti et qu’il me tardait de la retrouver. Après avoir palpé toutes mes poches, je me suis rendu à l’évidence que je n’étais qu’une petite tête avec du vent qui soufflait fort dedans. Je me suis également traité de tous les noms d’oiseaux qui me passaient par la tête, multiplié par dix quand, une micro-seconde plus tard, j’ai à nouveau voulu envoyer un message à ma femme pour la prévenir de ce contretemps. Extraordinaire !
 
Je suis descendu et j’ai pris le métro dans l’autre sens. Quand je suis sorti de la station Saint-Sulpice, l’averse tant redoutée plus tôt était en train de s’abattre sur nous. Bien sûr, je n’avais pas de parapluie et je ne pouvais pas attendre. Je me suis jeté sous les cordes et je me suis retrouvé trempé de la tête aux pieds au bout de cinq mètres. Le temps de parcours jusqu’à mon boulot ne m’a jamais paru aussi long, ni aussi insupportable, dans mes chaussures d’été qui prenaient l’eau à chaque pas. J’ai ouvert la porte du bureau, fait un grand sourire à mes collègues. Je n’ai rien dit. J’ai juste récupéré mon téléphone et je suis parti. Toujours sous la pluie battante.
 
Quand je suis à nouveau monté dans un métro, j’ai envoyé un message à ma femme en commençant par « Tu ne vas pas me croire mais… » Quelques secondes plus tard, j’ai reçu sa réponse : « jtecroispas… » Je savais quelle tête elle avait dû faire en recevant mon message.