Une nouvelle petite aventure de Romain M.
Mon téléphone, un Iphone 4, a
tendance à se décharger assez rapidement. Cela semble normal de la recharger à
bloc presque toutes les nuits. Ce jour-là, je ne sais pas pourquoi, je n’avais
presque plus rien vers 16h. Je n’avais pas mon chargeur mais ma collègue D. a
derrière son bureau un socle de chargement toujours branché adaptable aux
Samsung et Apple. J’ai donc branché mon appareil dessus. Le bureau de D. est celui
le plus proche de la sortie et du mien, j’ai l’œil dessus.
Quelques minutes
avant de partir, j’ai bien vérifié que le chargement s’était bien déroulé puis
je suis retourné à mon poste pour fermer mon ordinateur et préparer mes
affaires. J’ai souhaité un bon week-end aux collègues encore présentes et je
suis parti. Le ciel était très menaçant dehors. Quelques gouttes commençaient à
tomber. J’ai accéléré le pas pour rejoindre la station de métro, chaque seconde
nous rapprochant à coup sur de l’averse. J’ai attrapé un métro qui allait
partir. Je me suis callé dans un coin et j’ai sorti mon livre.
Après deux
arrêts, j’ai voulu envoyer un message à ma chère épouse pour l’informer que
j’étais bien parti et qu’il me tardait de la retrouver. Après avoir palpé toutes
mes poches, je me suis rendu à l’évidence que je n’étais qu’une petite tête
avec du vent qui soufflait fort dedans. Je me suis également traité de tous les
noms d’oiseaux qui me passaient par la tête, multiplié par dix quand, une
micro-seconde plus tard, j’ai à nouveau voulu envoyer un message à ma femme
pour la prévenir de ce contretemps. Extraordinaire !
Je suis descendu et
j’ai pris le métro dans l’autre sens. Quand je suis sorti de la station
Saint-Sulpice, l’averse tant redoutée plus tôt était en train de s’abattre sur
nous. Bien sûr, je n’avais pas de parapluie et je ne pouvais pas attendre. Je
me suis jeté sous les cordes et je me suis retrouvé trempé de la tête aux pieds
au bout de cinq mètres. Le temps de parcours jusqu’à mon boulot ne m’a jamais
paru aussi long, ni aussi insupportable, dans mes chaussures d’été qui
prenaient l’eau à chaque pas. J’ai ouvert la porte du bureau, fait un grand
sourire à mes collègues. Je n’ai rien dit. J’ai juste récupéré mon téléphone et
je suis parti. Toujours sous la pluie battante.
Quand je suis à nouveau monté
dans un métro, j’ai envoyé un message à ma femme en commençant par « Tu ne
vas pas me croire mais… » Quelques secondes plus tard, j’ai reçu sa
réponse : « jtecroispas… » Je savais quelle tête elle avait dû
faire en recevant mon message.
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